Créé par le regretté Édouard Michelin à l’occasion du 100e anniversaire de la société éponyme, le Challenge Bibendum vise à promouvoir les technologies propres dans des conditions réelles d’utilisation. En plus d’illustrer le dynamisme et la diversité des initiatives lancées un peu partout dans le monde pour assurer une mobilité durable, donc sensible à l’environnement, le Challenge se veut également un forum annuel où législateurs, décideurs et industriels débattent et réfléchissent sur les enjeux et les solutions d’avenir en matière de transport et de sécurité.

La solution de demain sera multi-technologique, soutient de la Bretèche. Le Brésil favorise, pour des raisons économiques, la canne à sucre alors que la Chine tend vers le tout-électrique. Et le Québec? Vers l’huile de patates frites? Et pourquoi pas vers le tout-électrique, lance Hugo Marsolais, ingénieur de l’Institut du transport avancé du Québec (ITAQ). De passage à Paris pour présenter la Zenn (Zero Emission No Noise), un véhicule tout-électrique conçu à Saint-Jérôme pour le compte de la société canadienne Feel Good Cars, cet ingénieur québécois croit que plusieurs observateurs et consommateurs ont débranché un peu trop vite cette solution. Nous progressons dans la bonne voie et la solution du tout-électrique demeure un vecteur de recherches tout à fait réaliste et viable. Pour lui, la Zenn est à l’automobile ce que le four à micro-ondes est pour la cuisinière: c’est-à-dire un complément. Le chaînon manquant, diront les juges de cette compétition en lui décernant le prix de la meilleure voiture urbaine du Challenge au cours des cérémonies de clôture.

Le succès de ce véhicule, dont la fabrication débutera cet été dans les Hautes-Laurentides, s’explique, selon M. Marsolais, du fait qu’elle n’a pas la prétention de jouer les voitures classiques. Il s’agit d’un véhicule de proximité, à usage restreint. Un complément réaliste à l’automobile telle que nous la connaissons aujourd’hui, pense notre interlocuteur, même si le coût d’acquisition est fixé à 12 000US, soit le prix d’une sous-compacte à moteur à essence. Comme quoi la voiture neuve n’est pas encore tout à fait mûre et accessible à tous.

Le Challenge Bibendum

Créé par le regretté Édouard Michelin à l’occasion du 100e anniversaire de la société éponyme, le Challenge Bibendum vise à promouvoir les technologies propres dans des conditions réelles d’utilisation. En plus d’illustrer le dynamisme et la diversité des initiatives lancées un peu partout dans le monde pour assurer une mobilité durable, donc sensible à l’environnement, le Challenge se veut également un forum annuel où législateurs, décideurs et industriels débattent et réfléchissent sur les enjeux et les solutions d’avenir en matière de transport et de sécurité.

Cette année, quelque 80 véhicules, allant d’un kart animé de piles à combustibles à un cyclomoteur alimenté au gaz propane en passant par la technologie diesel-électricité, étaient inscrits à l’événement.

Jusqu’ici, le Challenge Bibendum a été présenté en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Le lieu de la prochaine rencontre n’a pas encore été annoncé, mais le Québec est en lice pour accueillir cette manifestation au cours de l’hiver. Quoi de mieux pour vérifier si les technologies de demain craignent ou non le froid.

C’est pourquoi tout au long de ce Challenge, de nombreux acteurs (politiciens, décideurs, constructeurs, chimistes, etc.) étaient réunis pour faire le point sur les progrès réalisés, mais aussi sur l’état des recherches en cours pour trouver des solutions applicables, tant scientifiquement qu’économiquement, dans les meilleurs délais. En gros, comment réinventer la roue sans réchauffer la planète.

Pour Benoît de la Bretèche, le Challenge représente en cela une occasion unique même si on lui fait remarquer l’absence de groupes de pression environnementaux. Ils sont trop radicaux, juge-t-il. Impossible d’avoir une discussion honnête avec ces gens-là.

Pour relever le défi d’une mobilité durable, ce huitième Challenge Bibendum a clairement démontré qu’il n’existe pas de solutions toutes faites et encore moins une technologie susceptible d’être universellement adaptée à tous. L’hybride essence-électricité que nous privilégions actuellement au Canada et aux États-Unis ne correspond pas forcément aux besoins des autres continents, voire des autres pays.

En ces temps de pétrole à la hausse, les automobilistes insensibles aux vertus des voitures économes et peu polluantes se font rares. Au point que désormais, une majorité se dit prête à revoir ses habitudes de transport et mettre, si besoin est, la main au porte-monnaie pour acquérir une voiture plus écologique. C’est du moins l’une des conclusions tirées du Challenge Bibendum, qui se déroulait il y a quelques jours à Paris. La volonté des consommateurs de réduire leur dépendance à l’égard du tout-pétrole est maintenant palpable. À l’industrie maintenant de satisfaire cette demande.

Organisé par Michelin, le Challenge Bibendum a fait le point sur les avancées en matière d’énergies alternatives avec des démonstrations de véhicules plus respectueux de l’environnement. Une occasion unique de mesurer à quel point les solutions de rechange aux motorisations traditionnelles existent. Des scooters chinois roulant au GPL ont côtoyé les moteurs hybrides, les piles à combustibles ou encore les moteurs Flex-fuel mélangeant essence et éthanol. L’électricité a plus particulièrement été à l’honneur. Près des deux tiers des 80 véhicules qui ont participé au Challenge présentaient des solutions utilisant des applications de l’hybridation électrique, souligne Benoît de la Bretèche, directeur du Challenge Bibendum. Les batteries lithium-Ion permettent d’obtenir des performances et une autonomie intéressante et nous sommes désormais dans une phase de pré-production très concrète. À l’exception, par exemple, des prototypes mis au point par la société française Courrèges (Bulle, Exe et Zoop), les quelque 80 autres véhicules présentés au Challenge Bibendum ne semblaient pas sortis tout droit d’un film de science-fiction.

Bien que la maturité des différentes applications soit on ne peut plus claire pour Michel Rollier, président de Michelin, il reste encore beaucoup à faire pour faire cohabiter toutes ces nouvelles technologies. Par rapport aux premières présentations de ce Challenge, nous sommes passés du stade artisanal au stade industriel, constate le numéro un du pneumatique, mais nous devons poursuivre les recherches, trouver de nouvelles solutions pour assurer notre mobilité individuelle et collective sous peine d’entraîner un recul de la liberté et de l’essor économique de la planète.