Pour les bottes, on doit d’abord définir l’usage qu’on veut en faire. Est-ce qu’on va les porter toute la journée ou simplement pour la durée de la randonnée? Dans le premier cas, une botte plus souple est recommandée, sinon gare aux ampoules! Des bottes plus rigides ont par contre l’avantage d’être plus solides et donc, plus sécuritaires. Quant aux matériaux, le cuir reste populaire, d’autant plus que de bons traitements hydrofuges sont maintenant disponibles à bon prix. Attention par contre, les bottes doivent respirer, à moins que l’on veuille coûte que coûte se retrouver les pieds détrempés!

Des mitaines et des chaussons qu’on enfile par-dessus nos gants ou nos bottes sont aussi de bonnes options quand on est surpris par la pluie. Une attention particulière devra être portée à la qualité des matériaux, notamment à la semelle. Un nylon mince ne résistera pas longtemps à force de frotter sur les commandes et sur l’asphalte.

Prêt à défier les sautes d’humeur de Dame Nature? Ne vous en faites pas, nous aussi on a bien hâte à l’été!

Avoir de bons vêtements est aussi un sage investissement. Un motocycliste peut sortir transi d’une randonnée sous une pluie froide du printemps. Cela a pour effet de diminuer sa concentration en plus de réduire son temps de réaction.

D’abord les pièces maîtresses, le manteau et le pantalon. Ils doivent être faciles à enfiler, même lorsqu’on porte plusieurs couches de vêtements. Attention aussi aux soufflets des manches, qui doivent être suffisamment larges pour qu’on y glisse de gros gants, sans quoi l’eau peut s’infiltrer. Pour éviter le même désagrément, le col du manteau doit être suffisamment haut. Aussi, un pantalon muni d’un élastique sous la semelle garantit une meilleure étanchéité aux chevilles. Enfin, assurez-vous que les fermetures éclairs soient munies de rabats d’étanchéité.

Le soleil brillait à votre départ mais la pluie s’est mise de la partie en fin de journée? Plusieurs bons manteaux sont vendus avec une doublure imperméable; gardez-là roulée sous votre siège ou dans votre sac de réservoir. Un bon vieil imperméable jaune peut aussi dépanner.

Certains pièges sont aussi tendus aux motocyclistes qui n’adaptent pas leur conduite. «À l’approche d’une courbe, il faut, comme par temps sec, réduire sa vitesse en fonction du rayon de la courbe et de l’état du revêtement, poursuit M. Frenette. Par contre, si le rayon de la courbe se resserre subitement, on doit éviter autant que possible de freiner. On relâche plutôt l’accélérateur, un peu à la manière d’un automobiliste sur une chaussée enneigée.»

Gare aussi aux flaques d’eau, car on ne sait jamais ce qui se cache sous la surface... La réputation des nids-de-poule montréalais dépasse maintenant nos frontières... Alors s’engager dans une flaque sans ralentir pourrait s’avérer être une bien mauvaise idée. L’été, il faut être particulièrement prudent pendant les 15 premières minutes d’une ondée. Le mélange entre l’eau, la poussière et l’asphalte gorgée d’huile résulte en un cocktail des plus glissants, d’autant plus quand on a seulement deux roues en contact avec le bitume. Les lignes peintes sur le revêtement, les feuilles mortes à l’automne, le gravier au printemps sont autant de facteurs qui commandent une attention particulière lorsqu’il pleut.

Un équipement approprié

Même en respectant toutes les recommandations concernant la conduite sous la pluie, une randonnée peut se transformer en cauchemar si on est mal équipé. D’abord, il faut s’assurer de bien voir et d’être bien vu. Cela commence par une visière propre. «Surtout le soir, les simples phares de croisement des véhicules peuvent devenir tout simplement aveuglants quand notre visière est sale ou en mauvais état, affirme André Frenette, qui en profite pour donner un truc simple mais qui a fait ses preuves. «Cirer sa visière avec du Pledge rend la surface du plexiglas beaucoup plus glissante, ce qui favorise l’évacuation des gouttelettes d’eau.»

Le joli mois de mai... En voilà une réputation surfaite! Les dernières semaines ont été tout simplement abominables, parlez-en aux motocyclistes. Dame Nature a eu droit à sa part d’injures par les amateurs de deux roues qui ont vu de beaux week-ends noyés sous des dizaines de millimètres de flotte. Qu’a cela ne tienne, pourquoi ne ferait-on pas contre mauvaise fortune bon coeur?

Sous la pluie, pas question de prendre la route comme par temps sec. Les différences sont importantes et il serait imprudent de les négliger. «C’est d’abord une question d’attitude, affirme André Frenette, instructeur de moto depuis 22 ans et propriétaire de l’école de conduite Tecnic de la Plaza St-Hubert. Il faut être conscient des difficultés inhérentes à la conduite sous la pluie avant de prendre la route.»

Avoir la bonne attitude, c’est surtout réduire sa vitesse et augmenter la distance qui nous sépare du véhicule qui nous précède. «Par temps sec, on parle d’un écart sécuritaire de deux secondes, explique M. Frenette. Par temps pluvieux, on doit ajouter une seconde de plus.» D’autant plus que les freins, exposés aux intempéries sur une moto, prennent une fraction de seconde pour être pleinement efficaces, le temps de sécher. C’est donc une fraction de seconde de moins pour le compte du motocycliste et une raison de plus d’adopter une attitude prévoyante.