Les autres changements répondent à une augmentation de la congestion urbaine, qui impose de plus fréquentes périodes d’accélération. Cela augmente la consommation en ville, mais pas autant qu’une vitesse plus élevée le fait pour la consommation sur l’autoroute.

Cette mise à jour n’aura aucun impact sur les normes de consommation d’essence imposées à l’industrie automobile, qui sont toujours établies à partir des tests de 1977. Cela est ironique, parce que les tests de l’EPA ont été créés à cause de ces normes. L’information aux acheteurs n’était au départ qu’un bénéfice secondaire: l’objectif prioritaire était de mesurer la performance des voitures pour voir si les fabricants respectaient les objectifs de réduction de consommation d’essence. Évidemment, si les normes suivaient les nouveaux tests, elles deviendraient tout à coup beaucoup plus sévères et difficiles à suivre.

En 2011, les tests seront encore révisés afin de refléter les variations régionales: les voitures utilisées hors route, celles des climats nordiques, celles du sud des États-Unis, où la climatisation fonctionne en permanence. Actuellement, les tests sont faits à 20 degrés Celsius.

Ces tests ont été mis au point en 1977. Dès le départ, leur optimisme a attiré les critiques. Une révision a été entamée en 1980. En 1985, pour éviter de réinventer la roue, les autorités américaines ont décidé d’appliquer un simple facteur de correction aux tests de 1977. C’est à ce moment que la distinction entre consommation en ville et sur l’autoroute est apparue. Ce facteur de correction permettait en 1985 de refléter les habitudes de conduite des trois quarts des automobilistes, selon un récent article de Popular Science.

Par exemple, les tests actuels considèrent que la vitesse maximale sur l’autoroute est de 105 km/h, et que la vitesse moyenne est de 80km/h. La révision de 1985 avait augmenté la consommation d’essence sur l’autoroute de 22%, ce qui équivaut à présumer une vitesse maximale de 130km/h et une vitesse moyenne de moins de 100km/h. Pour la vitesse moyenne, c’est visiblement trop peu.

À l’automne 2007, la consommation d’essence affichée sur les voitures neuves aux États-Unis va grimper brusquement de 10 à 30%. Les autorités vont imposer des nouveaux tests qui tiennent mieux compte des habitudes des conducteurs. Cette révision sera particulièrement dure pour les petites voitures.

«Les gens conduisent plus vite et ils utilisent davantage l’air climatisé qu’il y a 20 ans, explique John Millett, porte-parole de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), qui pilote le dossier. Ces habitudes sont particulièrement coûteuses pour les petits moteurs. Les grosses voitures vont voir leur consommation d’essence affichée augmenter de 10%, mais les petites, de 20 à 30%, particulièrement les hybrides.»

Le Canada devrait suivre, a indiqué un porte-parole du ministère des Transports à Ottawa.