Treize ans après la SVX, Subaru se dote d'un nouveau modèle haut de gamme  : la B9 Tribeca. Ce nouveau véhicule dont la commercialisation sur nos terres vient à peine de débuter devrait permettre, selon la direction de Subaru Canada, de séduire non seulement une clientèle plus jeune, mais aussi de fidéliser les actuels propriétaires de Legacy et de Outback.

Treize ans après la SVX, Subaru se dote d'un nouveau modèle haut de gamme  : la B9 Tribeca. Ce nouveau véhicule dont la commercialisation sur nos terres vient à peine de débuter devrait permettre, selon la direction de Subaru Canada, de séduire non seulement une clientèle plus jeune, mais aussi de fidéliser les actuels propriétaires de Legacy et de Outback.

Assemblée aux États-Unis sur une plateforme inédite, la B9 Tribeca n'est actuellement destinée qu'à l'Amérique du Nord. Toutefois, à en juger par l'intérêt des importateurs européens et sud-américains de la marque, ce nouveau produit est appelé à connaître une carrière internationale. L'usine de Lafayette, dans l'Indiana, assure déjà la production des Legacy et des Outback et sera chargée aussi de la fabrication de la version scandinave de la B9 Tribeca que proposera Saab d'ici une quinzaine de mois (nom de code 9-6x).

Avec sa calandre trapézoïdale flanquée de deux petites moustaches, la nouvelle signature esthétique de Subaru, la B9 Tribeca représente une évolution logique de l'actuelle Outback. Elle reprend les principales lubies du constructeur nippon, soit un moteur à plat et un rouage intégral à prise constante. Le catalogue comprend cinq livrées dont trois peuvent accueillir sept personnes avec l'ajout d'une troisième rangée de sièges. Les deux autres livrées, plus classiques, comptent deux rangées de sièges. Le prix de la version la plus huppée de la B9 Tribeca est fixé à 47 995 $, précise Don Durst, vice-président des ventes de Subaru Canada. Un prix qui, selon lui, ne refroidira pas les consommateurs.

Dans les faits, la B9 Tribeca a-t-elle véritablement plus à offrir que la concurrence ? Sous plusieurs rapports, oui. En effet, cette Subaru propose de série un moniteur de pression des pneus, un toit ouvrant, des rideaux latéraux gonflables à l'arrière, un support lombaire ajustable (manuellement) pour le baquet du passager avant. Autant d'accessoires qu'on ne retrouve pas forcément sur les rivales avouées, Highlander, Murano et Endeavor.

Par contre, dans d'autres domaines, plus fonctionnels, plus utilitaires, la B9 Tribeca fait moins bien. Par exemple, le panneau de coffre chargé de dissimuler vos biens des regards indiscrets est offert moyennant un déboursé additionnel, tout comme le filet évitant à vos sacs d'épicerie de se vider de leur contenu dans l'espace utilitaire. Le plus fâchant est de constater l'absence, même en option, d'un dispositif d'aide au stationnement (on ne voit rien au cours des manoeuvres en marche arrière), d'un rétroviseur central à coloration automatique (offert sur les versions plus huppées), d'une télécommande pour ouvrir le coffre à distance ou d'un pneu de secours pleine grandeur.

Si les formes extérieures de la B9 Tribeca soulèvent des avis partagés (certains consommateurs considèrent qu'elle appartient à la même famille que l'Aztek, d'autres la trouvent très jolie), la présentation intérieure risque de mettre tout le monde d'accord. La B9 Tribeca vous accueille dans un environnement où élégance et originalité se tiennent par la main. Planche de bord bicolore revêtue de matériaux légèrement moussés, appliques façon titane sur la console et les contre-portes, compteurs fuselés : tout respire la qualité et le raffinement à bord de la B9 Tribeca. Tout, sauf peut-être des quelques accostages imprécis et des baquets avant dont les coutures manifestaient déjà des signes d'usure après seulement quelques milliers de kilomètres d'utilisation. À surveiller à plus long terme.

L'ergonomie est soignée et l'habitacle est suffisamment vaste pour héberger une famille de cinq. Incidemment, les passagers à l'arrière ne seront pas déçus de leur séjour. L'assise de la banquette est réglable, tout comme le dossier.

Polyvalente, cette Subaru ne se limite pas à une modularité classique. Le dossier de la banquette arrière se fractionne en effet en trois parties asymétriques. Banquette en place, le volume utilitaire atteint 1064,5 litres. C'est plus qu'une Murano ou une Highlander.

L'ennemi, c'est le poids

Dotée du moteur six-cylindres à plat de 3 litres (identique à celui qui motorise la Outback H6), la B9 Tribeca s'assure des services d'une mécanique robuste et volontaire. Mais 250 chevaux et surtout 219 livres-pied de couple, est-ce bien raisonnable pour mouvoir un véhicule de 1885 kilogrammes  ? Il faut patienter près de 10 secondes avant que l'aiguille du compteur atteigne la vitesse réglementaire sur nos voies rapides et les reprises ne sont pas du genre à vous décoiffer non plus. Le poids du véhicule est bien entendu en cause, mais la gestion électronique de la boîte semi-automatique à cinq rapports est aussi à montrer du doigt. Cette dernière se révèle non seulement lente, mais aussi incapable de s'adapter au profil de la route. Conséquence, elle cherche constamment le rapport idéal sans le trouver. Une lacune déjà observée durant notre essai de la Outback H6 3.0R.

Que le moteur ne soit pas très musclé passe toujours, mais qu'il consomme l'essence avec autant d'appétit (12,6 l/100 km), a quelque chose de choquant. Surtout que ce moteur exige du super pour livrer le meilleur de lui-même.

À défaut de nous en mettre plein la vue sur le plan des performances et de la vélocité, cette B9 Tribeca se révèle néanmoins une compagne de route agréable. Malgré son gabarit imposant, son faible diamètre de braquage lui permet de se faufiler aisément en ville.

Son poids pachydermique ne se ressent finalement pas trop au volant. Cette Subaru est efficace avec ses quatre roues motrices à prise permanente, maîtrisant son roulis et demeurant digne lorsque la cadence augmente. Et si elle n'offre pas un comportement aussi sportif et un train avant aussi incisif qu'une Murano ou une X3, elle préserve un confort d'amortissement plus satisfaisant que les deux modèles précités. Au chapitre du freinage, ça se gâte un peu. Les distances sont un peu longuettes et le système résiste mal à l'échauffement.

Au final, les Murano, Highlander, Endeavor n'ont guère à craindre cette B9 Tribeca. Sa transmission intégrale très performante, son intérieur haut de gamme et son confort seront ses principaux attributs aux yeux des acheteurs. On peut douter que ces qualités seront suffisantes, à moins d'avoir le sigle de Subaru tatoué sur la poitrine.