Même s'il s'agit d'un véhicule-événement porté par l'enthousiasme et la mode, dont la carrière sera plus brève que celle d'une automobile dite « traditionnelle » et même si elle cherche, elle aussi, à titiller notre fibre nostalgique, la HHR a des arguments à faire valoir.

Même s'il s'agit d'un véhicule-événement porté par l'enthousiasme et la mode, dont la carrière sera plus brève que celle d'une automobile dite « traditionnelle » et même si elle cherche, elle aussi, à titiller notre fibre nostalgique, la HHR a des arguments à faire valoir.

Certes, elle ne séduira sans doute pas à tours de roues tout le monde, mais elle aura cependant le mérite de ne pas monopoliser votre chéquier.

Oui, la HHR est à Chevrolet ce que le PT Cruiser est à Chrysler. On l'a écrit maintes fois, mais il est important ici de rappeler que la HHR, n'innove en rien sur le plan technique. L'important, c'est ce que voit le client, rien d'autre. Tout ce qui permet d'améliorer la qualité et de faire baisser les prix a intérêt à être mis en commun, comme le développement, la production et la logistique. Conséquence directe (et appréciable) de cette logique, la fourchette de prix annoncée par Chevrolet. Un peu moins de 19 000 $ représente un prix très attrayant pour poser les fesses dans le modèle d'entrée (LS). Il en coûte en effet 2540 $ de plus (prix 2006) pour s'asseoir au volant d'une PT Cruiser qui n'est pas pour autant aussi bien équipée. Contrairement à cette dernière, la HHR nous fait profiter des services d'un climatiseur, d'un régulateur de vitesse, de rétroviseurs extérieurs électriques et d'une commande pour verrouiller ou non les portières à distance, sans qu'il en coûte un sou de plus.

Comme pour la PT Cruiser, la HHR, on aime ou on déteste. Ça tombe bien, c'est exactement le but recherché par le styliste Bryan Nesbitt qui a été chargé de dessiner les deux. Maintenant, vous comprenez pourquoi plusieurs les confondent. Même designer sans doute, mais pas le même esprit cependant. Alors que la ligne de la Chrysler rappelle vaguement les delivery van (fourgon de livraison) des années 40, la HHR, elle, s'inspire de la première mouture du Suburban, né en 1949.

La position de conduite plus basse, et le volant vertical offrent une posture proche de celle d'une berline conventionnelle, il est vrai au prix d'une position moins dominante que celle proposée par la PT Cruiser, voire de la Matrix. Le tableau de bord intègre une instrumentation complète dont la principale originalité est la juxtaposition du compte-tours à l'indicateur de vitesse. À droite, au sommet de la partie centrale, on remarque un couvercle sous lequel une cavité suffisamment profonde a été pratiquée pour y fourrer quelques menus objets tels votre cellulaire, vos stylos, vos coffrets de disques compacts ou encore vos paquets de cigarettes. Par chance, puisqu'à l'avant, les espaces de rangement ne sont pas nombreux, ni très commodes. Curieux tout de même pour un véhicule dont les formes extérieures suggèrent une avancée dans ce domaine.

À l'arrière, il n'y a pas lieu de se plaindre. L'accès est facile et les glaces s'effacent complètement dans les portières. Une rareté de nos jours. Le dégagement est sans doute légèrement inférieur à celui d'une PT Cruiser (jambes et épaules), mais largement suffisant pour deux. Le bonheur aurait sans doute été plus grand encore si la HHR ne se limitait pas à offrir une modularité somme toute assez classique, à l'arrière. Les dossiers se rabattent équitablement pour former une aire de chargement parfaitement plane. Pas assez d'espace  ? Toujours possible de rabattre le dossier du baquet avant pour embarquer votre planche à voile ou une échelle. Exploit dont ne peut se targuer le PT Cruiser, plus court, mais qui a néanmoins l'avantage de proposer une tablette de coffre capable de se positionner à différentes hauteurs ou de faire office de table à pique-nique.

D'hier à aujourd'hui

Silhouette du passé, mais performances et technologies bien actuelles pour la HHR qui repose sur l'architecture Delta (Cobalt, Pursuit et Ion). La livrée LS s'anime d'un moteur quatre-cylindres de 2,2 litres (un peu juste, surtout lorsqu'il épouse la boîte automatique à quatre rapports), alors que la version LT a droit à un 2,4 litres de 172 chevaux et 165 livres pied de couple. Ce dernier représente, à notre humble avis, le meilleur choix considérant le poids et la vocation de l'auto.

Les roues avant (aucun dispositif à quatre roues motrices n'est offert) sont entraînées par une boîte manuelle à cinq rapports dont la commande est à la fois douce et précise. Ce tandem moteur/boîte assure à la HHR des performances très honnêtes (elles semblent plus électrisantes qu'elles ne le sont réellement) et une économie de carburant tout aussi appréciable puisque nous avons enregistré une moyenne de 9,7 l/100 km (combiné ville/route) au cours de cet essai. Et pour ajouter au bonheur, le réservoir de 65 litres assure à la HHR une solide autonomie. Toutefois, en optant pour cette combinaison, vous vous privez de l'anti-patinage (toujours précieux en hiver) et du dispositif de démarrage à distance (monté à l'usine) qui s'offrent uniquement avec la boîte automatique.

Sur la route, le comportement de la HHR diffère selon la version retenue. En effet, deux types de suspensions sont proposés sur la LT. La première (codée FE1), dotée de réglages plus souples, campe sur des pneumatiques de 16 pouces alors que la seconde (FE2) adopte des éléments suspenseurs plus rigides et une monte de 17 pouces. Laquelle choisir ? Considérant l'état de nos routes, nous vous recommandons sans hésiter la FE1 plus confortable (seul le vent trouble la quiétude qui règne dans l'habitacle en faisant siffler le pilier droit du pare-brise à vitesse de croisière), plus à même de lisser les imperfections de la chaussée et ce, sans détériorer de façon significative le dynamisme du châssis. Quant au freinage, il est assuré par une paire de disques et de tambours. L'antiblocage est offert moyennant supplément (630 $) et nous le recommandons.

Fonctionnelle, financièrement abordable et saine de comportement, la HHR apporte une preuve additionnelle que « dans les petits pots, les meilleurs onguents ».