La plus petite et la plus abordable des Lamborghini ne satisfait pas que la force constabulaire italienne, mais aussi les amateurs de voitures exotiques. Créée sous l'impulsion d'Audi, son actuel propriétaire, la Gallardo confirme que le temps des vaches (ou des taureaux?) maigres est bel et bien révolu à Sant'Agata Bolognese, fief de la marque italienne.

La plus petite et la plus abordable des Lamborghini ne satisfait pas que la force constabulaire italienne, mais aussi les amateurs de voitures exotiques. Créée sous l'impulsion d'Audi, son actuel propriétaire, la Gallardo confirme que le temps des vaches (ou des taureaux?) maigres est bel et bien révolu à Sant'Agata Bolognese, fief de la marque italienne.

Les prochaines années s'annoncent tout de même difficiles. D'une part, Ferrari s'apprête à faire «rouler» une nouvelle F430 et, d'autre part, Aston Martin peaufine son futur modèle d'entrée de gamme (concept AMV8). Beaucoup d'action dans ce créneau où les clients ne courent pas les rues.

Avec ses faux airs de Countach, la Gallardo, adopte contrairement à celle-ci, des portières à ouverture classique (et non en élytre). À l'arrière, juste derrière le capot-moteur, un aileron émerge entre les feux pour améliorer l'appui aérodynamique. À l'intérieur, l'habitacle se pare de cuir surpiqué, de commandes bien disposées dans une finition presque irréprochable. Merci, Audi! Après les fleurs, le pot: les baquets ne sont guère confortables (certains ont peine à trouver une position de conduite convenable), l'espace à bord est compté et le volant manque d'élégance.

Sur la route, la Gallardo en met bien sûr plein la vue. Aidée par un rouage à quatre roues motrices efficace, la Gallardo fonce dans les courbes à vitesse grand V, sans jamais dévier de sa trajectoire. La direction, très incisive, permet de l'inscrire au point de corde au millimètre près ou de changer de trajectoire en un battement de cils.

Imperturbable peu importe le temps qu'il fait, et surtout très sécurisante à conduire. En fait, c'est sans doute ce qui étonne le plus. Le néophyte s'en réjouira, dans la mesure où la Gallardo est facile à prendre en main, tandis qu'un pilote chevronné regrettera l'époque où Lamborghini élevait des taureaux plus sauvages que celui-là.

Le coeur de cette mécanique d'exception bat au rythme d'un moteur à dix cylindres dont le timbre n'est, hélas, pas aussi caverneux que le douze-cylindres de la Murciélago. À défaut du son, il y a l'image, et dans ce domaine, la Gallardo ne manque pas d'impressionner. Elle vous plaque contre votre baquet à la moindre accélération, au moindre changement de vitesse. Ça pousse, et fort à part ça. Bien assez pour semer une Impala...