Le XK cultive la tradition et préfère moderniser discrètement ses dessous plutôt que de céder aux modes éphémères. D'ailleurs, huit ans après son lancement, pénétrer dans l'habitacle de cette voiture anglaise est toujours un enchantement. On ne s'assoit pas dans cette Jaguar, on s'y glisse, car l'intérieur exigu et la faible garde au toit créent un univers intimiste. Le tableau de bord tatoué en loupe de noyer et l'odeur du cuir pleine fleur flattent les sens.

Le XK cultive la tradition et préfère moderniser discrètement ses dessous plutôt que de céder aux modes éphémères. D'ailleurs, huit ans après son lancement, pénétrer dans l'habitacle de cette voiture anglaise est toujours un enchantement. On ne s'assoit pas dans cette Jaguar, on s'y glisse, car l'intérieur exigu et la faible garde au toit créent un univers intimiste. Le tableau de bord tatoué en loupe de noyer et l'odeur du cuir pleine fleur flattent les sens.

Cependant, l'ergonomie, toujours approximative, rappelle l'origine britannique de la belle. De plus, l'assise des baquets avant demeure toujours aussi courte, alors que le volant, bien que réglable en profondeur, reste scotché au tableau de bord. Il n'y a pas lieu de se plaindre, direz-vous en jetant un œil sur les baquets qui se trouvent derrière. Ils sont en effet si exigus que mes deux petits voisins (cinq et huit ans) n'ont pas voulu se porter volontaires.

Souple, mordant à tous les régimes, le V8 suralimenté par compresseur de la version R chante faux. Les miaulements du V8 sont en effet couverts par le bruit d'aspirateur du compresseur, et le moteur engloutit aisément plus de 23 litres aux 100 km en conduite soutenue. Au diable la dépense et les arrêts à la pompe (on vous remarquera, c'est sûr), puisqu'on se réjouit à l'avance de sa poussée franche et linéaire.

Sur une route correctement pavée, le XKR demeure étonnamment digne. Avec ses bottes de sept lieues (de superbes roues de 20 pouces), il est vrai que l'anglaise a ce qu'il faut pour mordre le bitume.

D'ailleurs, si vous en avez le courage (et de bonnes assurances!), vous constaterez qu'avant de déclencher le dispositif d'antidérapage, il y a une marge… Le confort est honorable, mais les bruits aérodynamiques agacent. Neutre, capable de virer plat, ce coupé perd de sa superbe dès que la chaussée se dégrade. Le train avant se met à regimber et incite les plus nerveux à lever le pied, surtout s'il pleut.

Le XK ne traverse pas les années sans prendre de rides. D'accord, à sa vue, le coeur bat la chamade et les yeux s'écarquillent, mais force est de reconnaître que la concurrence fait mieux (Lexus SC430, Cadillac XLR), même beaucoup mieux (BMW Série 6, Mercedes SL).