Peu importe le nom, un fait demeure: cette intermédiaire pourrait très bien se révéler l'une des surprises dans sa catégorie. Moins extrovertie sur le plan esthétique qu'une Chrysler 300 et moins raffinée sur le plan technique qu'une Ford Five-Hundred, cette Buick a néanmoins deux arguments de taille à faire valoir: son prix et sa prudence à étrenner des composantes techniques.

Peu importe le nom, un fait demeure: cette intermédiaire pourrait très bien se révéler l'une des surprises dans sa catégorie. Moins extrovertie sur le plan esthétique qu'une Chrysler 300 et moins raffinée sur le plan technique qu'une Ford Five-Hundred, cette Buick a néanmoins deux arguments de taille à faire valoir: son prix et sa prudence à étrenner des composantes techniques.

D'abord, le prix. Le modèle d'entrée de gamme, la CX, coûte un peu plus de 25 000 $. Une aubaine, pour une Buick s'entend, puisque la très «roturière» Chevrolet Impala commande un prix supérieur (26 405$). Une bonne affaire, on est d'accord?

Second argument qui milite en faveur de cette Buick: aucune composante n'est à proprement parler source d'inquiétudes. En d'autres mots, les différentes composantes retenues ont accumulé des centaines de milliers de kilomètres à ce jour. On pense notamment au châssis, mais aussi au moteur V6 de 3,8 litres, une vieille connaissance.

Fiable, cette voiture ne casse cependant rien sur le plan dynamique. C'est une Buick pure laine, avec ses suspensions suffisamment souples pour ne pas avoir à s'inquiéter des nids-de-poule, mais suffisamment fermes pour contenir les mouvements de caisse lorsqu'on décide de jouer de l'accélérateur et du volant. Bien sûr, cette Allure ne pourra jamais contempler autre chose que les feux arrière des ténors de cette catégorie, mais elle n'a tout de même pas à rougir de la comparaison face à une Camry, par exemple.

Le gros V6 de 3,8 litres n'a pas le raffinement des concurrents, et sa boîte de vitesses automatique (la seule disponible) ne comporte pas cinq rapports, mais quand il faut que ça déménage, comptez sur lui - il ne trébuchera pas dans les lacets de ses espadrilles. Même si sa conception remonte à des temps immémoriaux, ce moteur a néanmoins le privilège d'avoir fait l'objet de constants progrès au fil des ans, ce qui lui permet aujourd'hui d'afficher une consommation d'essence raisonnable, surtout en ville.

Pour un raffinement accru, tournez-vous du côté de la version CXS. Pour justifier son prix élevé, cette version offre naturellement plusieurs accessoires, mais aussi un V6 de 3,6 litres à doubles arbres à cames en tête, de facture plus moderne. Malgré son raffinement, cette mécanique n'est étrangement pas aussi convaincante que le 3,8 litres. C'est bien pour dire… Même si nous n'avons pas pu procéder aux mesures habituelles, nous notons que le 3,8 litres n'a manifestement rien à envier au 3,6 au chapitre des accélérations et des reprises.

Même si cette berline est plutôt tristounette à conduire, il reste qu'elle cherche plutôt à être jugée pour la qualité de l'insonorisation, la douceur de roulement et la capacité de pouvoir héberger toute votre petite famille. Si l'agrément de conduite représente pour vous un critère essentiel, passez votre chemin, cette Buick vous ennuiera mortellement. Elle sous-vire dès qu'on la pousse un peu, mais le freinage demeure adéquat tant qu'on ne le pousse pas dans ses derniers retranchements. Quant à la direction, elle est suffisamment précise pour découper les virages de l'autoroute Jean-Lesage et assez souple pour s'engouffrer dans le premier espace de stationnement venu.

Bien entendu, aux côtés d'une Mazda 6 par exemple, cette Buick semble appartenir à la catégorie supérieure en raison de l'espace qu'elle occupe sur la chaussée. Par contre, du point de vue du format, elle se compare avantageusement aux autres intermédiaires américaines. À l'intérieur, l'espace ne manque pas, et votre fils ne pourra accuser votre fille (à moins que ce ne soit l'inverse) de lui avoir mis le coude dans la figure.

Le coffre est également invitant, même s'il faut débourser quelques centaines de dollars supplémentaires pour que le dossier de la banquette s'incline afin d'accroître le volume de chargement. La présentation intérieure ne révolutionne rien, mais les principaux accessoires se trouvent là où ils le devraient. Les sièges avant manquent toutefois cruellement de maintien - une raison de plus pour lever le pied dans les virages.