Ce n'est pas d'hier que les constructeurs coréens conçoivent de grosses voitures bourgeoises, voire opulentes, portant des noms parfois ronflants. Jusqu'à récemment, cependant, elles n'étaient guère exportées. Ce n'est qu'en 2001 que le numéro 1 sud-coréen s'est lancé à l'assaut de ce créneau avec la XG, une berline qui, à défaut de représenter le nec plus ultra en matière de sophistication, n'a pas manqué d'impressionner. Et pour cause  : vendue à l'époque moins de 32 000 $, cette Hyundai XXL avait de quoi jeter des paillettes dans les yeux à quiconque considérait que la qualité d'une automobile se mesure à la quantité de ses accessoires et à l'espace qu'elle prend sur la route. Tout en préservant certains attraits de sa devancière, l'Azera priorise le contenu et entend démontrer que l'industrie automobile sud-coréenne n'est plus la championne du « copier-coller » en matière de style, ni une attardée sur le plan technique.

Ce n'est pas d'hier que les constructeurs coréens conçoivent de grosses voitures bourgeoises, voire opulentes, portant des noms parfois ronflants. Jusqu'à récemment, cependant, elles n'étaient guère exportées. Ce n'est qu'en 2001 que le numéro 1 sud-coréen s'est lancé à l'assaut de ce créneau avec la XG, une berline qui, à défaut de représenter le nec plus ultra en matière de sophistication, n'a pas manqué d'impressionner. Et pour cause  : vendue à l'époque moins de 32 000 $, cette Hyundai XXL avait de quoi jeter des paillettes dans les yeux à quiconque considérait que la qualité d'une automobile se mesure à la quantité de ses accessoires et à l'espace qu'elle prend sur la route. Tout en préservant certains attraits de sa devancière, l'Azera priorise le contenu et entend démontrer que l'industrie automobile sud-coréenne n'est plus la championne du « copier-coller » en matière de style, ni une attardée sur le plan technique.

Sans être des plus inspirées, les lignes de l'Azera apparaissent beaucoup plus légères, plus harmonieuses aussi que la XG, dont le style « néo-kitsch » intriguait bien des passants sur son passage.

Tout comme son aïeule, l'Azera possède tous les attributs du luxe et n'a aucunement à rougir de la comparaison face à ses rivales. Toutefois, à l'intérieur, l'absence d'une sellerie de cuir la fait paraître moins bien équipée. Pourtant, en y regardant de plus près, on constate que la nouvelle venue s'enrichit d'un rétroviseur intérieur à coloration automatique, d'une climatisation à double zone, d'une colonne de direction télescopique et de rideaux gonflables latéraux, pour ne nommer que ceux-là. Autant de caractéristiques qui, précision utile, brillaient par leur absence sur le modèle précédent. Aussi, contrairement à ce dernier encore, l'Azera inscrit quelques options à son catalogue. En fait, il serait plus juste d'écrire un groupe d'options (3000 $) dans lequel figure une sellerie de cuir, un pédalier électrique et un capteur automatique de pluie pour essuie-glace.

Cela dit, l'habitacle au mobilier moderne est égayé par une baguette de similibois et des appliques façon aluminium bouchonné. Ces inspirations juxtaposées ne se concilient pas sans mal et contribuent à rendre l'ensemble très baroque. Une affaire de goût. Le tableau de bord regroupe une instrumentation complète et facile à consulter, mais cela est gâché par le stylisme et le rétro-éclairage jaunâtre des cadrans. Les principales commandes se trouvent dans l'environnement immédiat du conducteur. Ce dernier profitera par ailleurs des multiples réglages pour se mitonner une position de conduite confortable. Les deux occupants des places arrièrene trouveront rien à redire et pourront étendre leurs jambes en tout confort. Le dégagement est plutôt compté au niveau des hanches, pour un troisième adulte, et l'accoudoir central replié fait saillie dans le dos. Et si les bagages pouvaient parler, ils formuleraient sans doute le même commentaire à l'égard du coffre dont le volume, selon les données fournies par Hyundai, est de 470 litres.

Spacieuse, bien équipée, l'Azera affiche également une qualité de fabrication étonnante qui n'a pratiquement plus rien à envier à la concurrence.

Bon élève

Sur le plan technique, l'Azera en « beurre plus épais » que sa devancière. Pour entraîner ses roues avant motrices (doublées de précieux systèmes antipatinage et antidérapage), les motoristes de Hyundai ont, à l'aide de composantes existantes, réalisé un 3,8 litres de 263 chevaux. Doté de deux arbres à cames, d'un système d'admission variable, de bougies platinées (cycle de remplacement porté à 100 000 km), ce moteur s'arrime exclusivement à une transmission semi-automatique à cinq rapports.

À peine a-t-on mis le contact que la sonorité soyeuse du V6 se fait entendre. Silencieuse et maniable, cette grosse berline coréenne en impose. Utilisée en mode automatique, la boîte de vitesses fait preuve d'un peu trop de vivacité (ou d'empressement, c'est selon) sur les deux premiers rapports, mais cela sans nuire aux performances, qui s'inscrivent dans la très bonne moyenne. En fait, il n'y a que la consommation d'essence moyenne de ce 3,8 litres pour gâcher notre plaisir  : 13 litres aux 100 kilomètres (par temps froid, faut-il le souligner). C'est beaucoup.

Pour l'Azera, l'important c'est le confort. La voiture vire à plat et paraît très correctement suspendue (ce qui, pour une coréenne, n'a rien de banal). La suspension avant pompe légèrement sur les ondulations de la route, la direction assistée manque sans doute de précision (au centre surtout), mais le comportement général ne présente pas de lacunes majeures. En fait, et contrairement à la XG, l'Azera ne donne pas seulement satisfaction sur un long et monotone ruban d'asphalte, mais aussi sur un parcours plus tourmenté, où son châssis fait preuve d'une rigidité fort acceptable. Mieux encore, le freinage s'est avéré facile à moduler et étonnamment résistant à l'usage, autorisant des distances d'arrêt passablement courtes.

L'Azera a atteint le raffinement, l'agilité et le tempérament de certaines de ses rivales, mais son coût d'acquisition et ses dimensions intérieures ne lui permettent plus de s'en démarquer aussi avantageusement (voir notre tableau comparatif). Et il y aussi que la marque sud-coréenne est toujours perçue comme un paria dans cet univers de noblesse. Mais rappelez-vous il y a une quinzaine d'années  : beaucoup se moquèrent des grosses Lexus, ces « Mercedes japonaises » conçues par Toyota. On connaît la suite... Et Hyundai fait le même pari stratégique.