Pour tout dire, cette nouvelle génération présente des qualités routières inédites et un fort contenu high-tech. Sa plus grande force est de toute évidence son homogénéité.

Pour tout dire, cette nouvelle génération présente des qualités routières inédites et un fort contenu high-tech. Sa plus grande force est de toute évidence son homogénéité.

Pour séduire une clientèle plus jeune et qui aime bouger, la nouvelle Odyssey se veut plus sophistiquée, plus performante et plus sécuritaire que la génération précédente. Le refrain habituel, quoi! Plus longue et plus large qu'elle ne l'a jamais été, elle conserve somme toute une silhouette assez conventionnelle.

Les dimensions extérieures accrues profitent presque essentiellement aux occupants de la troisième banquette qui disposent désormais de 50 mm de plus pour se dégourdir les jambes. En fait, par rapport à une Sienna, l'Odyssey offre un habitacle plus spacieux dans pratiquement tous les domaines de comparaison.

Si la qualité des matériaux de l'habitacle (sellerie, plastiques, etc.) n'est pas critiquable, pas plus que l'assemblage soigné du tableau de bord, les stylistes japonais sont manifestement en panne d'inspiration: aucune originalité dans le dessin, pas de véritables astuces à l'exception d'un réceptacle logé sous le plancher où se terrait avant l'inaccessible roue de secours. La qualité des sièges et banquette: bon, cela respire le solide et le sérieux des véhicules nippons! La banquette se dissimule sous le plancher, mais pas les baquets de deuxième rangée. Par contre, celui de droite se déplace longitudinalement pour faciliter l'accès à la banquette arrière.

La nomenclature de la gamme d'accessoires a été révisée. Honda porte de quatre à cinq le nombre de livrées offertes en ajoutant la version Touring qui, selon les stratèges de la compagnie, représentera 10 % des ventes de ce modèle. La plus populaire, mais parmi les plus chères, demeurera cependant la EX (45 % des ventes) qui, comme toutes les autres livrées, offre un excellent rapport prix/équipements. Ainsi, toutes les Odyssey accrochent une paire de rideaux gonflables, en plus des dispositifs antipatinage et anti-dérapage et des portes coulissantes dans lesquelles glissent les glaces au seul toucher d'un bouton.

Sous le capot, on retrouve une version revue et corrigée du V6 de 3,5 litres. La puissance est donc confortable avec 255 chevaux et le couple, très correct avec 250 lb.pi à 4 500 tr/mn. Une mécanique qui, à l'usage, se révèle très douce et très silencieuse, et parfaitement adaptée à ce type de véhicule. Ce groupe propulseur est bien servi par une commande de boîte de vitesses précise et correctement étagée, montée sur un petit promontoire.

On appréciera ce vaisseau au long cours sur les routes dégagées ou les autoroutes, où ses capacités de relance et sa vitesse maximale assureront de bonnes moyennes, tout en faisant preuve d'une soif modérée en hydrocarbures. D'ailleurs, la version Touring offre en exclusivité un dispositif de désactivation des cylindres. C'est-à-dire? Selon les conditions de conduite (à vitesse stabilisée), trois des six cylindres prennent congé pour réduire la consommation.

Cette Odyssey prend l'ascendant sur ses rivales côté comportement dynamique et confort de roulement. Certes moins agile qu'une MPV, l'Odyssey fait preuve d'un dynamisme étonnant. Roulis limité, train avant incisif, direction précise, des dispositifs d'aides à la conduite affûtés. L'Odyssey se conduit comme une très bonne berline. Volumineuse, d'accord, mais sans cette lourdeur propre aux autres fourgonnettes. Sans être aussi confortables qu'une Sienna, les éléments suspenseurs filtrent correctement les petits défauts de la chaussée et veillent à ne pas vous secouer comme la Quest se plait à le faire en raison de ses suspensions en béton. On s'étonne par ailleurs du refus à équiper les versions canadiennes de pneus de 17 pouces comme au sud de nos frontières. En lieu et place, nous avons droit à une paire de garde-boue…

En ville, l'Odyssey tourne plus court qu'avant et dispose même de capteurs de stationnement pour aider à ne rien accrocher.

Gorgées de qualités, la nouvelle Odyssey risque de causer pas mal de soucis à la concurrence. Reste maintenant à convaincre les consommateurs de débourser autant pour une fourgonnette bien motorisée et correctement équipé. Car son prix est élevé (sa valeur de revente l'est toutefois aussi). Oui, «c'est plus cher, mais c'est mieux que du bonbon», nous rappellerait sans doute Albert Millaire.