Le milieu de la banquette arrière d'une voiture est l'endroit le plus sûr où s'asseoir en cas d'accident, selon une nouvelle étude d'un urgentologue de l'Université de Buffalo. Et ce, même si la plupart des voitures n'offrent qu'une ceinture à deux points à cet endroit.

Le milieu de la banquette arrière d'une voiture est l'endroit le plus sûr où s'asseoir en cas d'accident, selon une nouvelle étude d'un urgentologue de l'Université de Buffalo. Et ce, même si la plupart des voitures n'offrent qu'une ceinture à deux points à cet endroit.

«Au milieu de la banquette arrière, il y a davantage d'espace de compression (crush space), explique Dietrich Jehle, qui a présenté ses résultats à la conférence annuelle de la Société pour l'étude de la médecine durgence, en mai dernier, à San Francisco. Le risque d'être frappé par la calandre d'une autre voiture ou par un poteau est moins élevé. De plus, dans les tonneaux, il y a potentiellement moins de force centrifuge au milieu que près des fenêtres.»

Au total, le passager du milieu de la banquette arrière a 16 % moins de risque de mourir que ses voisins de droite ou de gauche à cause d'une collision. Quand on porte la ceinture, l'avantage double : le risque de mourir est de 15 % près d'une fenêtre, et 10 % au milieu.

La différence est moins grande en l'absence de ceinture de sécurité : le risque de mourir est alors de 35 % près des fenêtres, et de 30 % au milieu. En d'autres mots, la possibilité d'être propulsé à travers le pare-brise avant réduit l'avantage du siège du milieu, mais pas assez pour compenser le faible espace de compression près des fenêtres.

Être assis à l'arrière plutôt qu'à l'avant diminue globalement le risque entre 59 % et 86 %.

«Je pense que la réduction du risque est encore plus élevée pour les nouvelles voitures, qui ont des ceintures complètes à la place du milieu, avance le Dr Jehle. Elles sont d'autant meilleures que les enfants les trouvent plus confortables, parce qu'elles partent du siège au lieu de partir du haut du châssis. Il n'y a pas encore beaucoup de voitures qui ont des ceintures à trois points au milieu. Ça veut dire que l'effet protecteur de la place centrale augmentera avec les années.»

Le Dr Jehle appuie ses analyses sur une base de données regroupant tous les accidents mortels des États-Unis. Il a pris les années 2000 à 2003, et exclu les accidents où il n'y avait pas de passagers à l'arrière. Au total, son échantillon comprenait plus de 33 000 passagers assis à l'arrière, dont près de 6000 au milieu. Pour mieux comparer, il a corrigé les probabilités en fonction de facteurs comme l'âge des passagers, le type de véhicule et le nombre de décès par accident. Au total, 47 % des passagers arrière ne portaient pas de ceinture.

L'urgentologue de Buffalo veut maintenant analyser le risque dans les voitures comprenant trois banquettes, qui sont de plus en plus populaires.

Son intérêt pour les accidents lui vient en partie de son travail aux urgences, et en partie de son père. «Il était conforme au stéréotype du Juif obsédé par la sécurité, dit le Dr Jehle. Quand j'étais petit, il m'obligeait à mettre la ceinture de sécurité, alors que personne ne la mettait, même à l'avant. Ça m'embêtait. J'en ai gardé un souvenir très vif.»

Pour joindre notre journaliste: mathieu.perreault@lapresse.ca