Chaque Québécois a une chance sur deux d'être blessé sur la route durant sa vie. Pour contrer cette statistique et calmer les ardeurs des fous du volant, la province doit se mettre aux photos radars, juge le président de la Table québécoise de la sécurité routière, Jean-Marie De Koninck.

Chaque Québécois a une chance sur deux d'être blessé sur la route durant sa vie. Pour contrer cette statistique et calmer les ardeurs des fous du volant, la province doit se mettre aux photos radars, juge le président de la Table québécoise de la sécurité routière, Jean-Marie De Koninck.

Oui, aux photos radars, donc, mais pas n'importe où : sur les artères à risque, où les policiers ont du mal à s'installer pour faire de la surveillance, comme l'autoroute Du Vallon ou le pont Pierre-Laporte. «Avec ça, tout le monde est sur un pied d'égalité, fait remarquer Jean-Marie De Koninck. T'es juge, t'es policier, t'es coupable pareil si tu as dépassé la limite de vitesse.»

Selon M. De Koninck, il y a beaucoup trop d'arbitraire dans les sanctions pour la vitesse, pourtant la deuxième cause de mortalité sur la route après l'alcool. «Les policiers sont humains et donc influençables, dit-il. Il y a de la négociation.»

La France a diminué son bilan de «tués» - c'est ainsi que l'on appelle les morts sur la route dans l'Hexagone - de 6000 depuis l'arrivée des photos radars en 2002.

«Chez nous, c'est l'équivalent de 200 morts et 1800 blessés graves par année», estime le mathématicien De Koninck.

Dans les régions qu'il a visitées, les automobilistes sont avertis de la présence de photos radars par des affiches et ils peuvent aussi se procurer des cartes avec l'emplacement des radars. Tout le monde a droit à une marge d'erreur de 5 km/h.

Pour éviter que les photos radars ne soient vus que comme une nouvelle taxe, tout l'argent récolté chez les contrevenants devra être réinvesti en sécurité routière, affirme le président de la Table. «La SAAQ n'investit pas beaucoup d'argent en sécurité routière, juge-t-il. Ça lui permettrait de se payer plus de campagnes de sensibilisation.»

La Table québécoise de la sécurité routière remettra cet automne au ministre des Transports, Michel Després, un rapport contenant des recommandations, notamment sur les photos radars.