Bertrand Godin s'apprêtait à faire un premier tour rapide lors de la première séance d'essais libres de la série CASCAR quand il a manqué subitement de freins à l'entrée du virage Senna.

Bertrand Godin s'apprêtait à faire un premier tour rapide lors de la première séance d'essais libres de la série CASCAR quand il a manqué subitement de freins à l'entrée du virage Senna.

La conduite hydraulique de l'un de ses freins a fondu, ce qui a contraint le pilote de Saint-Hyacinthe à placer volontairement sa voiture en tête-à-queue pour tenter d'éviter le pire. Le problème, c'est que la voiture d'un concurrent venait tout juste d'aboutir au même endroit.

«Ça a frappé dur. Je roulais à 170 km/h quand je suis entré dans le virage. J'ai dû me reposer un peu après l'accident, j'avais un bon mal de tête», a dit Godin après coup.

Mais la voiture de Godin est plus amochée encore. Ses mécaniciens n'ont pas été en mesure de la réparer à temps pour la seconde séance d'essais, en après-midi. Malgré tout, Godin a signé le 14e temps des essais matinaux.

«Je n'ai pas réussi à faire un tour où j'ai pu pousser à mon goût. Il y avait sans cesse de la circulation ou des drapeaux jaunes, a déploré Godin. Il aurait suffi de faire un tour rapide et j'aurais pu améliorer mon temps.»

De son côté, Jean-François Dumoulin a fait son petit bonhomme de chemin sans trop forcer et il a réussi les 10es temps des deux séances d'hier. C'est sa première course en CASCAR et il tente évidemment d'en apprendre le plus possible sur la voiture.

L'épreuve de Montréal est par ailleurs un avant-goût pour le pilote de Trois-Rivières. Lui et son frère Louis-Philippe ont trouvé le financement pour disputer la saison prochaine en CASCAR. Et c'est la première étape d'un plan bien défini.

«Je veux commencer en CASCAR pour ensuite passer en Busch East ou en Busch West, a expliqué Dumoulin. Mais mon but est d'atteindre la série Busch nationale ou le Craftsman Truck d'ici deux à trois ans.» Il va sans dire qu'un volant dès l'an prochain dans une éventuelle course NASCAR à Montréal pourrait évidemment l'intéresser.

D'ici là, il devra se colleter aux meilleurs de la série CASCAR, dont Robin Buck, un spécialiste de circuits routiers, qui a signé le meilleur temps de la journée d'hier. Selon le vétéran ontarien, la course d'aujourd'hui récompensera le pilote qui saura être patient et qui saura attaquer au bon moment.

«Ça se résume vraiment à celui qui arrivera à ralentir le moins tout au long de l'épreuve, a analysé Buck. Aller vite au début ne veut surtout pas dire que vous aller vite à la fin.»

La durabilité des freins est la question-clé, les bolides de 3000 livres étant munis de disques et de plaquettes identiques à ceux qui équipent nos propres voitures.

Ce qui laisse présager de sérieuses batailles en piste. «Chaque virage représente une opportunité de dépassement ici. On ne peut pas pousser le freinage au maximum à tous les coups, les gars vont avoir l'occasion de se doubler, c'est certain», a conclu Buck.