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L’avenir d’Andrew Ranger est toujours incertain. Pour l’instant il est content d’être avec l’équipe Mi-Jack Conquest. Il discute tout de même avec d’autres équipes.

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Mais ce n'est pas un détail aux yeux de Ranger. Au pays du Champ Car, la commandite fait toute la différence.

« L'écurie Mi-Jack Conquest a besoin de trouver des commanditaires pour terminer la saison, a expliqué le pilote de 19 ans. Je vais faire l'épreuve de Montréal, mais je ne suis pas assuré de terminer ma saison. Sauf que j'étais censé faire seulement quatre épreuves en début de saison et j'en suis à ma 11e course. Présentement, je me bats pour la quatrième position. Je ne peux pas demander mieux. »

Pour la première fois de sa vie, Andrew Ranger passe une deuxième saison au sein de la même écurie. Ça lui a permis d'apprendre beaucoup, et aussi de créer une forte impression dans le milieu.

« Si je me bats pour le quatrième rang du championnat, ce n'est pas pour rien. Ils savent tous que j'ai 19 ans, que j'apprends toujours au dernier moment si je vais courir au non, et que j'arrive sur place en ayant zéro marge de manoeuvre. »

C'est un peu comme si le pilote de Roxton Pond arrivait à rendre une Minardi compétitive. Ça ne passe pas inaperçu.

« Je discute avec certaines écuries qui pourraient m'assurer d'un volant la saison prochaine, mais pour l'instant, je suis heureux avec Mi-Jack Conquest », explique Ranger.

On le sent d'ailleurs très reconnaissant de la chance que la petite équipe lui a offerte. S'il avait été ordinaire, le propriétaire de l'écurie, Éric Bachelart, n'aurait pas hésité à se tourner vers un pilote payant.

« Ce n'est pas comme s'il ne pouvait pas, fait valoir Ranger. Plusieurs pilotes auraient voulu prendre mon volant en arrivant avec de grosses mallettes d'argent. Mais en fin de compte, Éric a décidé d'y aller avec moi. Ça prouve à quel point la chimie est bonne au sein de l'équipe. »

Un volant, mais lequel?

Devant autant d'incertitudes, Ranger doit néanmoins considérer toutes les avenues. À l'instar de Jacques Villeneuve et de Patrick Carpentier, a-t-il de l'intérêt envers le NASCAR?

« Mon père a couru 25 ans en stock-car et j'ai grandi avec ça, raconte Ranger. Sauf que mon rêve, c'est d'aller en Formule 1. Si je passe par le NASCAR, je suis mieux d'oublier ça tout de suite. Mieux vaut rester en Champ Car, montrer ce que je peux faire, et ensuite monter en F1. Juan Pablo Montoya l'a fait, Villeneuve aussi... »

« Mais c'est bizarre, tout le monde veut aller en NASCAR tout d'un coup, ajoute-t-il. Ce serait assez surprenant de voir Villeneuve là-dedans. Quant à Carpentier, s'il a l'opportunité d'y aller, tant mieux, c'est ce que je lui souhaite. »

Et l'IRL dans tout ça? « Ça me donne quoi d'aller en IRL si je suis pour tourner en rond? Je n'apprendrai rien sur la voiture. On a déjà couru sur des ovales, et je ne pense pas qu'on puisse devenir un grand champion en tournant en rond. »

Si le Québécois compte rester en Champ Car, c'est aussi parce qu'il se sent encouragé par la santé de la série, dont on croyait pourtant voir la fin il n'y a pas si longtemps.

« La fin? Moi je pense que ça va de mieux en mieux. La série a trouvé de nouveaux commanditaires, elle change ses voitures et ils sont rendus avec 40 voitures en Formule Atlantique. Je crois que l'an prochain, on va être au moins 20 pilotes en piste, si ce n'est pas plus. Donc, ça va très bien. »

L'épreuve de Montréal, elle, se porte un peu moins bien. Elle attend que son bourreau monte sur la potence.

« Ce serait décevant que ce soit la dernière saison du Champ Car à Montréal. Cette série-là a sa place ici, mais le dernier mot appartient à Normand Legault. S'il veut nous remplacer par la série Busch, ce sera difficile pour Alex Tagliani et moi. »

Ranger a eu de bons mots pour son agent, Alan Labrosse, qui se bat comme un forcené pour faire du Champ Car un succès sur l'Île Notre-Dame. Mais curieusement, il en a aussi eu pour Paul Tracy, qui a pourtant écorché les pilotes francophones après des accrochages avec Tagliani et le Français Sébastien Bourdais.

« Ce qu'il a dit n'est pas si grave. Il devait être de mauvaise humeur. Mais ce n'est pas mon problème, dit Ranger. Paul, c'est la mascotte du Champ Car. Il fait sa part pour le show. Dans les deux dernières épreuves, on a vu son côté kamikaze. Or, les gens assis dans les estrades veulent voir un show et Paul leur en donne un. Il attaque fort, il est agressif, il a détruit plusieurs autos, mais il ne me fait pas peur. »