Les ventes de véhicules neufs aux États-Unis continueront de décliner l'an prochain — et donc d'avoir un effet néfaste sur l'ensemble de l'économie américaine — et on risque d'assister au même phénomène au Canada, selon des prévisions de la Banque Scotia.

Les ventes de véhicules neufs aux États-Unis continueront de décliner l'an prochain — et donc d'avoir un effet néfaste sur l'ensemble de l'économie américaine — et on risque d'assister au même phénomène au Canada, selon des prévisions de la Banque Scotia.

«Nous estimons que la production à la baisse de véhicules, à elle seule, retranchera plus d'un demi-point de pourcentage à la croissance économique aux États-Unis durant la deuxième moitié de 2006», a déclaré lundi Carlos Gomes, spécialiste de l'industrie automobile à la Scotia.

«Au Canada, la production de véhicules connaîtra un déclin d'au moins 10 pour cent dans les derniers mois de 2006, alors que la plupart des constructeurs automobiles ralentiront leur production.»

M. Gomes a fait remarquer que la plupart des constructeurs avaient révisé à la baisse leur calendrier de production pour juillet à septembre en Amérique du Nord. On s'attend à ce qu'ils aient fabriqué 8 pour cent moins de véhicules que l'an dernier, en moyenne.

Ils ont ainsi réagi au ralentissement des ventes aux États-Unis et à une accumulation de leur inventaire.

Selon la Scotia, ces compressions se poursuivront au cours des trois derniers mois de l'année courante ainsi qu'en 2007.

L'institution financière prévoit que la production glissera à un taux annualisé de 15,2 millions de véhicules au cours du quatrième trimestre. Il s'agirait du niveau le plus bas depuis le ralentissement économique du début des années 1990.

Par ailleurs, GM Canada a indiqué lundi que son chiffre d'affaires continuait de progresser au pays dans certaines catégories de véhicules.

Ce n'est que mardi que GM dévoilera son chiffre d'affaires global pour septembre, mais Marc Comeau, vice-président des ventes et du marketing chez GM Canada, a indiqué que les ventes auprès d'acheteurs au détail avaient augmenté d'environ 20 pour cent.

Il a affirmé que le chiffre d'affaires avait doublé dans le cas de l'Impala de Chevrolet par rapport à l'an dernier, et augmenté de 15 pour cent pour la Cadillac.

M. Comeau a ajouté que les ventes du mois dernier pour la Tahoe, l'Escalade et autres VUS de grand format avaient augmenté de 70 pour cent comparé à septembre 2005. La hausse du prix du carburant avait alors semé la panique chez les consommateurs. GM affirme même s'être emparé d'une part de marché de 70 pour cent dans ce créneau.

«Et ça commence à se transformer en momentum», a déclaré M. Comeau, ajoutant que GM va continuer d'adhérer à sa stratégie actuelle, qui consiste à éviter les ventes à rabais et à vanter plutôt la qualité de ses véhicules.

«Il va falloir un peu de temps», a souligné M. Comeau, bien que GM prévoit gagner du terrain après avoir récemment prolongé la garantie pour la transmission de ses véhicules — de trois à cinq ans, ou de 60 000 à 160 000 km.

Par contre, bien que les constructeurs automobiles d'Amérique du Nord rattrapent de plus en plus leur retard sur leurs concurrents japonais au niveau de l'estime qu'ont les consommateurs pour leurs produits, ils continuent de faire moins de profits — 2400 $ US de moins par véhicule en moyenne, selon un rapport publié lundi par des consultants américains.

Le Groupe Harbour-Felax affirme que les constructeurs nord-américains ont adopté des stratégies discutables au niveau des prix, n'ont pas adopté suffisamment d'éléments structuraux communs et sont trop souvent aux prises avec des problèmes de ressources humaines.

Le groupe estime que le partage d'éléments structuraux et de composantes entre différents modèles a permis à Toyota d'épargner environ 1000 $ US par véhicule au cours des cinq prochaines années.

L'étude note aussi que GM, Ford et Chrysler vendent leurs véhicules à des prix 11 pour cent inférieurs à ceux des constructeurs japonais, et que ces trois compagnies nord-américaines ont accepté des ententes qui les forcent à continuer de payer des travailleurs qui ont été mis à pied.