Malgré d'évidentes qualités, la précédente génération de la A6, née en 1996, n'a jamais réussi à dominer sa catégorie. Sur papier, elle avait tout, mais elle avait du mal à respirer aux côtés de Mercedes et de BMW, les étoiles de ce groupe. Cette fois pourrait être la bonne, sommes-nous en droit de penser en songeant aux qualités dynamiques dont a fait preuve la A8 face à la Série 7 (BMW) et la Classe S (Mercedes).

Malgré d'évidentes qualités, la précédente génération de la A6, née en 1996, n'a jamais réussi à dominer sa catégorie. Sur papier, elle avait tout, mais elle avait du mal à respirer aux côtés de Mercedes et de BMW, les étoiles de ce groupe. Cette fois pourrait être la bonne, sommes-nous en droit de penser en songeant aux qualités dynamiques dont a fait preuve la A8 face à la Série 7 (BMW) et la Classe S (Mercedes).

L'affaire n'est pas gagnée d'avance, si ce n'est sans doute sur le plan esthétique. Face à une Classe E bien ordinaire et à une Série 5 un peu (trop) excentrique, le style de la A6 se démarque. Élégante et un brin agressive, la silhouette de cette berline teutonne ne manquera pas de flatter l'oeil et l'ego de son propriétaire.

Pour apprécier pleinement la solidité de ses tôles et pour bien palper la qualité de sa fabrication, il faut laver une A6 à la main. Solide en dehors, mais aussi en dedans. D'ailleurs, venez voir cet habitacle lumineux, vaste et superbement fini. Le souci du détail se sent, se palpe et se voit à bord de cette autre Audi. Et que dire de cette instrumentation complète, claire et lisible qui, à la tombée de la nuit, s'illumine d'un rouge toujours aussi doux pour les yeux. Ou des ingénieux espaces de rangement aussi pratiques que nombreux, du dégagement appréciable pour les occupants des places avant et arrière, et du volume du coffre. Que dire enfin de la richesse de l'équipement qui, comme c'est courant dans cette catégorie, comporte hélas plusieurs options – comme les phares directionnels, un régulateur «intelligent» ou encore l'accès «mains libres».

Sur le plan technique, la A6 étrenne une toute nouvelle plateforme qui, à l'instar de la Série 5 de BMW, est composée d'un heureux mélange d'acier et d'aluminium. Les voies sont plus larges, l'essieu arrière de la version Quattro cède sa place à un train multibras. Une suspension pneumatique issue de la A8 sera éventuellement proposée. Celle-ci est «pilotée» par la molette du système MMI de la A6.

Cela dit, on a beau détester l'hiver, force est de reconnaître qu'à bord d'une Audi Quattro, on finit par trouver bien sympathique la saison blanche. En fait, l'excellente motricité que procure le système Quattro confère à la A6 un avantage indéniable face à ses rivales propulsées, trop souvent maladroites sur une chaussée à faible coefficient d'adhérence. Un avantage à considérer vu notre climat.

Pour entraîner cette Audi, les motoristes ont boulonné un V6 de 3,2 litres (255 chevaux). Celui-ci succède au V6 de 3 litres (220 chevaux). Plus puissant, ce moteur permet à la A6 de ne plus se traîner les sabots et de faire preuve de plus de vélocité à bas et à moyen régimes, mais on est encore loin du rendement et de l'onctuosité d'un moteur BMW. Pour plus d'émotions, c'est du côté de la version 4,2 animée d'un huit-cylindres de 335 chevaux qu'il faut regarder.

À défaut de pouvoir encore s'offrir la direction à démultiplication variable de la Série 5 (elle sera proposée l'an prochain, dit-on), la A6 compte sur une direction asservie à la vitesse du véhicule. Celle-ci manque de rappel à basse vitesse et devient étonnamment ferme en appui. Rien à voir avec la précision et les sensations au volant d'une BMW. C'est toujours mieux qu'une Classe E, toutefois.

Malgré de louables efforts, comme celui de réduire les masses non suspendues, la A6 ne procure toujours pas un grand agrément de conduite sur une chaussée sèche. Dans la neige, c'est une toute autre histoire.

Sur le plan du confort, on a longtemps reproché à la A6 la trop grande souplesse de ses suspensions. À notre avis, un peu plus de fermeté contiendrait mieux les mouvements de la caisse et permettrait également d'enrayer le phénomène de pompage observé lors de freinages intensifs. Les concepteurs de la nouvelle A6 partagent visiblement le même point de vue. Mieux suspendue, la A6 lisse parfaitement les saignées et les petites bosses qui se trouvent sous ses roues. On regrette seulement que cette Audi se fasse malmener aussi sévèrement par les nids-de-poule.

Quant au freinage, mentionnons que les étriers mordent à pleines dents dans des disques de taille importante et qu'un amplificateur de freinage (brake assist system) vient mettre plus de pression sur la pédale lors des freinages appuyés.

Pour sa qualité, son habitabilité et son rouage intégral, la A6 mérite toute votre considération, pour peu qu'elle se révèle fiable. Même si elle doit s'incliner face à la Série 5 dans plusieurs domaines de comparaison, il reste que lorsque la gadoue, la neige et la glace couvrent la chaussée, c'est elle la reine.