Hâtivement condamnée par certains pour son style massif lors de son récent dévoilement, la nouvelle et colossale Rolls-Royce, lorsqu'on l'observe suffisamment longtemps, finit par séduire par sa prestance et son indéniable élégance.

Hâtivement condamnée par certains pour son style massif lors de son récent dévoilement, la nouvelle et colossale Rolls-Royce, lorsqu'on l'observe suffisamment longtemps, finit par séduire par sa prestance et son indéniable élégance.

Faisant amplement référence au passé en matière de style, la majestueuse Phantom repose néanmoins sur une structure moderne en aluminium et cache sous son capot un trésor de mécanique: un V12 d'origine BMW mais porté à une cylindrée de 6,75 litres, soit exactement la même cylindrée que l'ancien V8 signé Rolls-Royce.

Entièrement en aluminium, ce moteur atmosphérique (contrairement au moteur suralimenté de la rivale Maybach) développe 453 chevaux et un couple fabuleux de 531 livres-pied qui permettent d'en propulser les deux tonnes et demi à 100 km/h en moins de 5,5 secondes.

Outre cette concession mécanique à la modernité, la Rolls respire le passé à pleins poumons. À commencer par le Spirit of Ecstasy qui trône sur la traditionnelle calandre, en passant par les fauteuils massifs, les tirettes à l'ancienne qui commandent le système de ventilation et la jante mince du volant, vestige d'une époque ailleurs révolue. Il règne dans la Rolls une ambiance irrémédiablement anglaise.

Même les massives portes arrière font un clin d'œil au passé en s'ouvrant vers l'arrière, libérant ainsi complètement le montant central. Notons que ces portes s'ouvrent à 90 degrés et que, pour les fermer, nul besoin d'étendre le bras car il suffit d'agir sur une commande pour actionner le mécanisme de fermeture automatique.

S'il est fidèle aux valeurs du passé, ce carrosse du 21e siècle se comporte néanmoins de façon tout à fait digne des temps modernes. Perchée sur une suspension pneumatique à pilotage automatique, la Phantom conserve une assiette constante, question de ne pas secouer ses augustes occupants, tandis que la boîte automatique à six rapports démarre normalement en deuxième pour assurer un maximum de progressivité. Silencieuse, feutrée, souple et rassurante, la grande dame anglaise roule comme si elle flottait sur une mer d'huile. Il ne vous reste plus qu'à dire: Home, Charles!