Les prototypes comme la C-Métisse font les délices des visiteurs de salons internationaux de l'automobile. Peu importe qu'on les élève sur des plates-formes ou qu'on les ceinture de barrières métalliques, les prototypes s'imposent en conjuguant au présent le futur des véhicules de série qui les entourent. En fait, chacun, à sa manière, ouvre une fenêtre sur l'avenir de l'automobile et nous laisse entrevoir le jour où la merveille sera visible, en tout ou en partie, dans la vitrine du concessionnaire local.

Les prototypes comme la C-Métisse font les délices des visiteurs de salons internationaux de l'automobile. Peu importe qu'on les élève sur des plates-formes ou qu'on les ceinture de barrières métalliques, les prototypes s'imposent en conjuguant au présent le futur des véhicules de série qui les entourent. En fait, chacun, à sa manière, ouvre une fenêtre sur l'avenir de l'automobile et nous laisse entrevoir le jour où la merveille sera visible, en tout ou en partie, dans la vitrine du concessionnaire local.

Ces dernières années, plusieurs prototypes sont descendus dans la rue. C'est le cas de la Concept 1 (New Beetle) ou de la Pronto (PT Cruiser). Un privilège dont la C-Métisse sera privé. Comme la Nepta ou encore la 908 RC présentées au Mondial de l'Automobile, cette Citroën ne posera jamais ses roues à terre. Alors à quoi bon dépenser des sommes folles pour créer un seul exemplaire d'un véhicule qui ne connaîtra jamais les joies de la série? Pour explorer un nouveau vocabulaire de formes; pour remettre parfois en cause les concepts automobiles tels que nous les connaissons et aussi pour permettre à une équipe de stylistes de s'éclater. Jean-Pierre Ploué, directeur du design pour la marque aux chevrons, confirme: «La période économique difficile et la concurrence grandissante font que l'on ressent un besoin de liberté totale. Pour compenser les frustrations, mais aussi pour construire le futur. Avec la C-Métisse, nous voulions faire la démonstration que l'envie, l'espoir et l'émotion nous habitent toujours.»

Le prototype poursuit trois objectifs : lancer de nouvelles idées, de provoquer l'émotion chez les automobilistes à l'égard de la marque et de ses produits existants, et, soulever un pan de voile sur ses produits futurs. Sur la C-Métisse par exemple, le moteur hybride (diesel-électricité) préfigure la future C4 hybride, que le constructeur français entend commercialiser à compter de 2010. Quant aux baquets avant fixes, n'y voyez pas une fantaisie. Il s'agit d'un réel axe de recherche chez plusieurs constructeurs. Sceptiques? Vous serez confondus... dus... dus.

Les études de style sont rarement innocentes. Pourtant, celle-ci l'est. La C-Métisse ne verra jamais le jour, au grand dam des 1 431 883 visiteurs venus la saluer lors du Mondial de l'automobile qui vient de se dérouler à Paris.

Sa silhouette jetée vers l'arrière et bondissant vers l'avant rappelle la belle époque des coupés Grand Tourisme (GT). Sa robe rouge pomme est cintrée juste ce qu'il faut pour laisser subodorer la musculature de cette très belle carrosserie signée par l'équipe du styliste maison, Jean-Pierre Ploué. Impossible de rester insensible face à cette massive et énigmatique sculpture sur roues. Encore moins lorsqu'on est invité à s'installer à ses commandes. Et pour cause, dans un ballet magistralement orchestré, les portières avant se projettent vers l'avant alors que les portières arrière s'élèvent, telle une voile qui se dresse sur un mat. Le spectacle ne dure que quelques secondes. Mais le public en redemande. Encore! Encore! Et pour ajouter à l'émerveillement: l'ouverture en parallélogramme du couvercle du coffre. De toute beauté. Cette cinématique complexe mettra assurément plusieurs années avant d'obtenir le feu vert à la grande série, mais il n'y a pas lieu de s'en attrister: la C-Métisse marchande du rêve. Les contingences industrielles ou financières, elle s'en fout. Ses concepteurs et nous aussi.

En se soulevant, les portières dégagent partiellement le toit, obstacle majeur à l'accès des véhicules extrêmement bas, et permettent une accessibilité exemplaire pour ce type de voiture.

À l'intérieur, de magnifiques baquets couverts d'une sellerie blanche vous accueillent. Ici, la position de conduite est déterminée en fonction de la position optimale de l'oeil du conducteur (ou de la conductrice, cela va de soi), d'où un unique réglage en hauteur du siège pour rejoindre ce point. Plus étonnant encore, les appuie-tête se trouvent en suspension, arrimés au pavillon. Et les commandes? Elles se trouvent toutes regroupées au volant (radio, limiteur de vitesse, ordinateur de bord, éclairage, clignotants, essuie-glace, etc.). Cette disposition, tout comme la présence de palettes de changement de vitesse placées derrière le volant, évite au conducteur tout mouvement inutile. L'aspect le plus kitsch de ce prototype se retrouve dans les bandes de couleurs apposées sur la console centrale qui, par un jeu de lumière, informent tous les occupants du mode de propulsion hybride en cours (mode ZEV - Zero Emission Vehicle -, recharge, suralimentation). Aux jeux de lumière s'ajoutent des effets sonores perceptibles dès l'ouverture des portes. Ils accompagnent certains actes du conducteur (installation à bord, démarrage du véhicule, navigation dans l'ordinateur de bord) et l'informent du déploiement des ailerons aérodynamiques. Cette mise en scène donne à la C-Métisse une dimension vivante. Elle dépasse la froideur habituelle de l'objet technologique pour lui «insuffler une respiration animale» (dixit le dossier de presse).

Contre toute attente, cette Citroën ne dissimule pas sous son interminable capot une multitude de cylindres. Il n'y en a que six et ils s'abreuvent en gazole. Aux 208 chevaux qu'il produit, ce moteur peut également compter sur la puissance de deux moteurs électriques de 20 chevaux chacun, implantés dans les roues arrière. Ces derniers participent au respect de l'environnement en milieu urbain en motorisant en mode tout électrique la C-Métisse. Une classique transmission à six rapports se charge de transmettre la puissance au sol. Selon ses concepteurs, l'épreuve du 0 à 100 km/h se réalise en 6,2 secondes et la CMétisse affiche des niveaux de consommation en cycle mixte de 6,5 L/ 100 km et d'émissions de CO2 de 174 g/km. À titre de comparaison, une Smart en distille 90 g/km alors qu'une Mini Cooper S en recrache jusqu'à 207 g/km. Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier aux apparences!

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FICHE TECHNIQUE

Dimensions et poids

Longueur / Empattement : 4740mm/ 3000mm

Largeur /Hauteur: 2000mm/ 1240mm

Poids: 1400 kg

Technique

Moteur V6 HDI de 208 chevaux combiné à deux moteurs électriques de 20 chevaux chacun

Boîte séquentielle à six rapports

Pneus Michelin 255/40R20

Aérodynamique

Cx de 0,30

Écopes aérauliques à l'avant

Fond plat

Diffuseur arrière

Ailerons arrière rétractables

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Prototype

Où est l'intérêt?