Avec huit premières places, la Matrix lui ravit le titre, mais de peu. Elle n'a assurément pas la fraîcheur de ses rivales, mais la Toyota demeure une valeur sûre et fiable. Des qualités que Toyota facture au prix fort (les options sont coûteuses),mais à la revente (et à la pompe), le consommateur finira par y trouver son compte.

Avec huit premières places, la Matrix lui ravit le titre, mais de peu. Elle n'a assurément pas la fraîcheur de ses rivales, mais la Toyota demeure une valeur sûre et fiable. Des qualités que Toyota facture au prix fort (les options sont coûteuses),mais à la revente (et à la pompe), le consommateur finira par y trouver son compte.

Quant à la Caliber, loin de démériter avec neuf deuxièmes places, il lui manque ce soupçon de raffinement qui fait, hélas, trop souvent défaut aux nouveau-nés américains. Partie remise dans un prochain match?

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NOTRE VERDICT

1ère Toyota Matrix

La Matrix remporte de peu cette confrontation et ce, malgré une position de conduite un peu bizarroïde, une mécanique un peu timide et une facture plus salée.

2e Suzuki SX4

Il s'en est fallu de peu que la SX4 devance la Matrix. Si elle avait été plus économique à la pompe, si son coffre (avec banquette en place) avait été plus volumineux, si son réseau de concessionnaires avait été plus étoffé. Beaucoup de si.

3e Dodge Caliber

Attention, la troisième place au classement final de la Caliber peut sembler injuste à première vue. Il est vrai que laDodge ne remporte que cinq premières places comparativement à sept pour la SX4 et huit pour la Matrix. En revanche, elle termine neuf fois au deuxième rang. Une sacrée performance quand même.

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Bien que les baquets de la Matrix soient dotés d'une multitude de réglages, la recherche d'une position de conduite agréable demeure difficile. On a l'impression d'être assis sur une chaise haute, selon un essayeur. Dans ce domaine, la concurrence fait mieux, même si un essayeur (toujours le même) rageait contre la profondeur gênante du tableau de bord de la Dodge.

La qualité des astuces de la Caliber a cependant séduit tout le monde: les porte-gobelets luminescents; la lampe de poche encastrée dans la partie arrière du pavillon; les haut-parleurs articulés (en option) qui peuvent être orientés vers l'extérieur lorsque le hayon est ouvert; la possibilité d'aligner dans une cavité du tableau de bord quatre bouteilles de 591 millilitres. Par contre, rien à l'arrière. Ni pochette ni bac de rangement dans les portières, comme dans la Matrix...

Et la SX4? Elle se situe dans la bonne moyenne. Son design intérieur très dépouillé, avec des teintes sombres et des plastiques aussi durs que ceux de la Caliber, n'impressionnent guère. En revanche, le tout est assemblé avec rigueur. La position de conduite surélevée, l'importante surface vitrée et les énormes rétroviseurs extérieurs offrent une excellente visibilité panoramique. Il en découle une agréable sensation d'espace, renforcée par l'impressionnante garde au toit.

Les places arrière des trois protagonistes reçoivent dignement deux adultes. Considérant les dimensions extérieures de la Caliber, nous nous attendions à mieux qu'une assise trop courte et trop plate. La SX4 prête également flanc à la critique dans ce domaine, pour son dégagement limité à la hauteur des coudes. La Matrix demeure la plus homogène et la plus habitable à l'arrière; mais attention de ne pas poser un pied sur les porte-gobelets au pied de l'accoudoir central: ils sont fragiles.

La polyvalence et la modularité de l'habitacle (et du coffre) demeurent les atouts souvent recherchés par les amateurs de cette catégorie. Sur ce point, la Matrix fait des ronds de poussière autour de ses concurrentes. Comme les autres, la Matrix permet de rabattre en tout ou en partie le dossier de la banquette arrière; mais la présence d'une plage arrière flexible plutôt que rigide, et la possibilité de soulever la lunette indépendamment du hayon afin d'accélérer le rangement de menus articles, demeurent ses plus beaux atouts. En prime, son volume utilitaire demeure, de loin, le plus grand chez les participants à ce match.

Sur la route

Sur le plan technique, le quatre cylindres 2 litres de la SX4 n'en beurre pas aussi épais que ses deux concurrentes d'un jour (il n'a pas le calage variable des soupapes, par exemple), mais l'efficacité est au rendez-vous, comme en fait foi sa première place au chapitre des performances pures (voir classement général).

Handicapé par son poids élevé et une boîte à variation continue (CVT) peu convaincante, le moteur de la Caliber doit s'incliner, tout comme celui de la pauvre Matrix, qui ne peut compter que sur 126 chevaux pas très fringants. Par chance, la boîte automatique bien étagée de la Toyota la fait paraître plus nerveuse qu'elle ne l'est.

À défaut de signer des performances étincelantes, le 1,8 litre de Toyota a le mérite de consommer avec modération les 50 litres de son réservoir et, du même coup, d'émettre la plus faible quantité de gaz à effet de serre. Dans ce domaine, le 2 litres de la SX4 déçoit terriblement, comme en font foi nos mesures de consommation.

Bien campée sur d'énormes roues de 17 pouces (comme la Caliber), la Matrix vire relativement plat et possède un comportement routier très prévisible ou, si vous préférez, sans surprise. Ses dimensions extérieures la prédisposent à une certaine agilité, et son rayon de braquage est suffisamment court pour lui permettre de se glisser aisément dans un espace de stationnement restreint. Par ailleurs, cette Toyota peut compter sur une direction dont l'assistance est correctement dosée et précise, de surcroît.

Pour se faire plaisir au volant, c'est aux commandes de la SX4 qu'il faut se retrouver. Équilibrée et joueuse, la Suzuki est aussi la plus facile à prendre en main. Son format très compact en fait une citadine hors pair, et ses suspensions se révèlent très prévenantes, même sur chaussée déformée.

Tout le contraire de la Caliber, dont le poids plus qu'appréciable se fait sentir dans les changements de trajectoire et la rend plutôt pataude dans la cité. À cela s'ajoutent des suspensions trépidantes (et sonores) dès que la surface carrossable se dégrade. Reconnaissons toutefois que sur voies rapides, la Dodge se montre la plus rassurante par sa stabilité et sa tenue de route. Le bonheur serait complet si sa cabine était aussi bien insonorisée que celles de ses deux rivales.

Budget et conclusion

À ce stade de notre confrontation, rien n'est encore joué. La SX4 est passée bien près de créer la surprise en remportant ce match, mais ses contre-performances au chapitre de la consommation, de la valeur de revente et de la petitesse de son réseau de distribution ont joué contre elle. Qu'à cela ne tienne, elle représente la meilleure affaire, aux yeux de nos essayeurs. Son équipement est complet (ABS de série, coussins latéraux gonflables et rouage intégral) et son prix des plus compétitifs.

On serait bien tenté d'écrire que les meilleures années de la Matrix se trouvent derrière elle. Même si elle dissimule difficilement l'âge de certains de ses éléments, cette Toyota a suffisamment de ressources pour résister aux assauts de la concurrence. Les jeunes Suzuki SX4 et Dodge Caliber peuvent en témoigner. La vieille ne déjante pas facilement.

À n'en pas douter, la Matrix compte les mois qui la séparent de la retraite. Les versions les plus intéressantes (XRS et AWD) ont été rayées du catalogue, et Toyota, le numéro un de l'automobile japonaise, s'apprête à en dévoiler une nouvelle mouture.

En revanche, depuis quelques mois, Toyota a une idée assez précise de ce que propose la concurrence. Après la Caliber, introduite l'hiver dernier, la SX4 de Suzuki arrive dans cette catégorie où la polyvalence fait foi de tout. Les deux nouvelles venues, contrairement à la Toyota, débarquent avec une offre complète (rouage intégral sur certaines versions et, en prime, choix de moteurs pour la Dodge). De quoi faire hésiter le consommateur à l'heure de choix.

Vie à bord

À l'exception de la livrée XRS, la Matrix n'a pas un physique à faire rêver. Rondouillarde et paisible, la Toyota ressemble davantage à une familiale partiellement gonflée. Les glaces latérales arrière tombantes donnent en effet l'impression que les stylistes de Toyota ont manqué de levure. Et que dire de la SX4, avec sa garde de toit surélevée et ses fesses bien rebondies, et de la Caliber, avec ses ailes musclées et sa calandre dont on jurerait qu'elle a été dessinée pour un camion! Mais les goûts, comme les couleurs, ça ne se discute pas. À vous de juger.

Même si la Matrix n'est plus tout à fait une jeunesse, sa décoration intérieure fait toujours preuve d'une originalité certaine. Le tableau de bord surtout. Jauges et compteurs se disputent une place derrière quatre cadrans asymétriques cerclés de chrome. Ils ne sont pas toujours faciles à consulter, malgré leur éclairage écarlate. De plus, la jante du volant en gêne la lecture, à moins que l'on n'oriente la colonne complètement vers le haut. À droite, le levier de vitesses est perché sur un promontoire sous lequel se trouve un vide-poches à l'ouverture trop petite.