Pour ce qui est des autres bannières (Shell, Esso et autres indépendants), libre à celui qui exploite le poste d’essence (ou le garage) d’offrir à ses clients une borne de gonflage. «Je l’offre gratuitement, même si ça me coûte quelque chose de faire fonctionner un compresseur. Je suis sans doute l’un des derniers à faire ça, le dernier des Mohicans, quoi», blague Gaétan Gauthier, du Garage Gauthier Shell, à Granby.

Roxanne Héroux, du CAA, mentionne que près de 75% des automobiles au Canada roulent avec au moins un pneu qui n’est pas gonflé correctement. D’ailleurs, selon des données publiées par le CAA, un seul pneu dans lequel il manque deux livres de pression d’air fait augmenter la consommation d’essence de 1%. Il est donc recommandé de vérifier l’air des pneus une fois par mois.

«S’il y a moins de pompes à air, c’est peut-être aussi parce qu’il se vend, pour environ 25, de petits compresseurs qu’on branche dans l’auto pour gonfler ses pneus», ajoute la relationniste du CAA, organisme qui compte près de 800 000 membres au Québec seulement.

Toutefois, en déboursant 25 ou 50 cents pour gonfler vos pneus, vous pourrez parfois faire une bonne action. Notamment dans l’un des quelque 155 dépanneurs de la bannière Ultramar au Québec. Selon Louis Forget, porte-parole de la pétrolière texane, près de 400 000 ont été versés à ce jour à la Fondation québécoise du cancer du sein rien qu’avec l’argent des bornes de gonflage d’Ultramar.

La bannière Couche-Tard compte 335 dépanneurs avec essence au Québec. Certains de ces dépanneurs ne comptent aucune borne de gonflage. Est-ce normal, alors qu’il n’y a jamais eu autant d’automobiles sur les routes?

«Il n’y a pas de règle générale, c’est du cas par cas. Ça dépend à qui appartiennent les pompes à essence. Des fois, les bornes sont gratuites, d’autres fois elles sont payantes. Ça arrive qu’il n’y en ait pas. Nous regardons la demande de la clientèle», explique Denise Deveau, consultante en communication pour Couche-Tard.

Et quand il y a des bornes de gonflage, il en coûte 25 cents, et souvent 50 cents, pour à peine deux minutes d’utilisation.

Selon le CAA-Québec, les bornes de gonflage gratuites sont effectivement en voie de disparition. Mais on en retrouve à coup sûr aux rares endroits où l’on vend encore de l’essence avec service, explique Roxane Héroux, relationniste au CAA-Québec.

«L’idéal, dit-elle, c’est de se trouver un endroit où il y a une borne et d’y rester fidèle.»

Il fut un temps où mettre de l’air dans ses pneus était facile et surtout gratuit. De nos jours, non seulement faut-il chercher les bornes de gonflage, mais en plus, il faut payer pour les utiliser.

Pourtant, maintenir une pression d’air adéquate dans un pneu comporte son lot d’avantages: économie d’essence, durée de vie prolongée des pneus, véhicule plus stable, donc plus sécuritaire, etc.

Dans ce cas, pourquoi les bornes de gonflage (ou pompes à air) sont-elles trop souvent absentes, sinon défectueuses, là où les automobilistes font le plein d’essence?