Les relations entre Jacques Villeneuve et l'équipe BMW monopolisent les conversations du paddock de Budapest.

Les relations entre Jacques Villeneuve et l'équipe BMW monopolisent les conversations du paddock de Budapest.

L'absence du pilote québécois, combinée à l'arrogance affichée par Mario Theissen, le patron de la compétition de la marque allemande, ne laissent théoriquement que peu d'espoir de revoir Villeneuve en F1 cette saison.

Ce que la plupart des observateurs regrettent: alors que les pilotes d'aujourd'hui surfent sur la vague du politiquement correct, l'impertinence naturelle du Québécois, sa propension à dire ce qu'il a sur le coeur sans calcul politicien apportait un véritable souffle d'air pur au monde aseptisé de la F1.

Mais si la plupart craignent de ne plus revoir Villeneuve, chacun s'accorde pour deviner qu'il ne sera pas facile à BMW de s'en débarrasser. Après tout, le contrat liant le Québécois à son écurie a été rédigé voici deux ans par les redoutables avocats de Craig Pollock, et BMW ne pourra sans doute pas s'en défaire sans y laisser des plumes.

Selon les informations dont dispose la télévision française, la marque bavaroise aurait ainsi dû verser 12 millions $US si elle avait voulu écarter Villeneuve avant le début de la saison 2006. Un tarif si prohibitif que Theissen a dû se résoudre, la mort dans l'âme, à conserver le Québécois cette année. Mais désormais, si BMW le licencie au soir de ce Grand Prix de Hongrie, Villeneuve ne manquera plus que cinq Grands Prix. Dans ce cas, le montant du dédommagement prévu s'élèverait à quelque six millions, une somme qui reste complètement déraisonnable. Face à son conseil d'administration, on ne voit pas comment Theissen pourrait justifier une telle dépense pour le seul plaisir de faire courir Robert Kubica.

Sa seule chance d'y parvenir passe par un week-end triomphal du Polonais à Budapest, qui permettrait peut-être de justifier sa nomination, et qui aiderait à faire passer la pilule des millions à verser au Québécois.

Hier, on a donc observé avec intérêt les débuts du Polonais en tant que pilote régulier. Jusqu'ici, le vendredi, il était habitué à signer des performances flamboyantes en grillant six trains de pneus neufs et en épuisant son moteur. Désormais, ces facilités sont terminées. Hier, Kubica a dû se contenter de n'effectuer que 11 tours l'après-midi, sans en boucler un seul le matin. Résultat: il se classe dixième de la journée, derrière son coéquipier Nick Heifeld, et en avouant avoir eu du mal à trouver la limite de sa voiture!

Ce n'est pas comme ça qu'il va épater la galerie et permettre à Theissen de justifier son embauche. Tout n'est décidément pas perdu pour Villeneuve.