Somme toute, l’adrénaline n’était pas au rendez-vous au volant de cette pseudo sportive tellement la conduite était feutrée. Ce qui n’était pas sans rappeler la douceur de roulement de sa défunte cousine Lexus SC400 (1992-1997). Qu’il s’agisse d’une qualité ou d’un défaut (c’est selon), les ingénieurs de Toyota des années 90 avaient comme objectif de friser la perfection technique au détriment de l’agrément de conduite. Bref, si le comportement routier n’était pas à la hauteur d’un coupé sport, la Solara avait le mérite d’être la plus confortable et fiable de sa catégorie. Par ailleurs, si le quatre cylindres de 2,2 litres convenait au tempérament de la Camry, il s’essoufflait rapidement dans la Solara, où les 135 chevaux tiraient de la patte. Le quatre cylindres de 2,4 litres de 157 chevaux, dévoilé en 2002, était un meilleur coursier.

Comparativement à celui de ses rivales, l’habitacle de la Solara était mieux aménagé pour les passagers. En effet, ceux-ci profitaient d’un dégagement accru, de sièges plus confortables, et la banquette divisée 60/40 était plus accueillante. Les points à vérifier? Le fonctionnement du quatrième rapport et de la marche arrière de la transmission automatique. De même, demandez à voir la fréquence des changements d’huile du moteur, sinon Toyota pourrait refuser de réparer un bris si les preuves d’entretien sont inexistantes.

La conception de la Toyota Solara remonte à une vieille tradition de l’industrie automobile consistant à élaborer une berline et un coupé sur la même plateforme. Même si certains constructeurs japonais (et allemands) croient qu’il est toujours possible de rentabiliser une telle pratique, les Américains ont peu à peu délaissé cette coutume qui était pourtant fortement ancrée dans leurs moeurs.

Dérivée de la berline Camry, la Solara est venue en 1999 s’insérer dans la catégorie des coupés de taille intermédiaire, qui comprend les Chrysler Sebring, Honda Accord, Chevrolet Monte Carlo et Acura CL. Du groupe, seulement les Monte Carlo et Accord sont encore en production. Pour augmenter son rayonnement, Toyota avait dévoilé une Solara décapotable en 2000. Ce qui permettait à la Solara de se frotter aux Ford Mustang et aux Chevrolet Camaro. Malgré les nombreuses variantes, une Solara d’occasion demeure un véhicule marginal en sol québécois, où les sous-compactes, compactes et intermédiaires, à quatre portes, dominent encore et toujours le marché.

Comparativement à la 10ième génération de Camry (1992-1996), alors que la berline et le coupé du même nom s’échangeaient de nombreuses caractéristiques visuelles, la Solara proposait une silhouette nettement différente de la Camry avec qui elle partageait cependant les principales composantes mécaniques. Le V6 de 3,0 litres animait les versions SE V6 et SLE V6. Souple et silencieux, celui-ci convenait parfaitement à sa personnalité «Grand Touring». Il est toutefois dommage que les motoristes n’aient pas cru bon de lui boulonner un système d’échappement plus tonitruant. De plus, couplé à la boîte automatique à quatre rapports, le V6 était lent à réveiller! Quant à la boîte manuelle à cinq rapports, elle ne réussissait guère mieux à stimuler les 200 chevaux.