On comprend tout ce que cela apporterait au niveau de la sécurité: nous pourrions nous servir des phares de notre voiture pour distinguer clairement ce qu’autrefois nous devions deviner.

Par contre, les autorités américaines se penchent présentement sur le phénomène d’éblouissement causé par les phares au xénon, selon les plaintes de nombreux automobilistes.

La première révolution vient d’un système appelé «HID», pour High Intensity Discharge Lamps. Il s’agit de phares à haute intensité, aussi appelés phares au xénon, qui se distinguent par leur lumière bleutée. Une lampe HID utilise le principe d’une étincelle contrôlée électroniquement qui passe dans un gaz, appelé xénon, entre deux électrodes.

Cette merveille de la technologie présente plusieurs avantages indéniables, appréciés autant des concepteurs de voitures que des utilisateurs. Un constructeur fait ainsi état d’une plus grande efficacité, d’une taille réduite et d’une durée de vie accrue. Elle permettrait aux ingénieurs de diminuer de moitié la hauteur d’un phare halogène d’aujourd’hui.

Chez un autre fabricant, qui a aussi conçu une lampe HID, on souligne que ce phare dure 25 fois plus longtemps que les lampes actuelles, tout en s’avérant cinq fois plus efficace. De plus, il sera peut-être possible de modifier l’intensité de la lumière pour l’adapter aux conditions atmosphériques et ou de conduite.

Pendant ce temps, en Europe, on enregistrait d’importants progrès. En présence d’une circulation dense, sur routes étroites, les Européens réagissent en conduisant plus vite que les Américains: on comprend donc pourquoi les Européens avaient avantage à trouver une façon d’améliorer la visibilité entre le crépuscule et l’aube. Ainsi, au début des années 1960, les conducteurs européens ont eu droit aux phares à halogène.

Ces phares furent rapidement découverts et adoptés par les conducteurs de rallye et autres amateurs de voitures sport en Amérique. Ce n’est toutefois qu’au début des années 1980 que les autorités américaines ont permis l’utilisation de ce type de phare par les constructeurs d’automobiles.

La lumière en capsule

Après des décennies de conduite à l’aveuglette, suivies d’années un peu plus brillantes, voilà qu’on nous fait miroiter la possibilité d’une luminosité sans pareille pour révéler les formes et les courbes des routes.

Au début des années 1930, on assiste à l’arrivée du phare scellé, qui autorise la conduite nocturne jusqu’à environ 60km/h. Par la suite, le progrès s’est virtuellement arrêté en Amérique, principalement à cause des législateurs. En effet, ces derniers craignaient que des phares plus puissants créent un éblouissement tel que la sécurité serait compromise lors de la conduite nocturne.

Cela a eu pour conséquence que les automobilistes se sont retrouvés sur des routes où la limite de vitesse était de 115km/h au volant de voitures capables de rouler à 200km/h, mais équipées d’un système d’éclairage efficace jusqu’à 60km/h. Cela tient du miracle qu’il n’y ait pas eu un nombre effarant de véhicules «dans le décor» pendant les heures sombres.

La seule amélioration notable de l’époque –et encore– fut l’introduction du système à quatre phares à l’avant. Ce système n’améliora pas la visibilité de façon substantielle, mais il permit aux dessinateurs d’abaisser la hauteur de la calandre, puisque les phares étaient plus petits.

Depuis les débuts de l’automobile, il va de soi que la qualité et la puissance des phares se sont grandement améliorées. Aujourd’hui, les progrès semblent s’effectuer plus rapidement que par le passé, notamment grâce à l’électronique et à de nouveaux matériaux.

L’âge de la pénombre

Avant de s’aventurer dans le futur, il est bon de se rappeler le chemin, peu éclairé, parcouru depuis les débuts de l’automobile.

Dans les années 1910, on voit d’abord l’apparition des lumières au gaz, suivies des phares à acétylène, puis des phares avec filaments de tungstène. À cette époque, l’éclairage des voitures était adéquat pour circuler jusqu’à des vitesses d’environ 50km/h.