Qui a dit qu'il est impossible de doubler sur l'Hungaroring? Hier, le Grand Prix de Hongrie a été le théâtre d'une course incroyablement mouvementée, du premier au dernier de ses 70 tours. Résumé.

Qui a dit qu'il est impossible de doubler sur l'Hungaroring? Hier, le Grand Prix de Hongrie a été le théâtre d'une course incroyablement mouvementée, du premier au dernier de ses 70 tours. Résumé.

Aucun d'incident n'est à déplorer au premier virage, alors que plusieurs pilotes prennent des départs d'anthologie: 11e sur la grille, Michael Schumacher se retrouve quatrième à la fin du premier tour, tandis que Fernando Alonso passe de la 15e à la sixième place.

Fernando Alonso survole les débats en début de course. Il double Michael Schumacher dès le quatrième tour.

La piste, très glissante, entraîne de nombreux tête-à-queue. Au cours des 20 premiers tours, Fisichella, Rosberg et Kubica tapent les pneus qui bordent le circuit.

Au 25e tour, Alonso prend un tour à Schumacher! « J'ai été très surpris du rythme de nos pneus intermédiaires, commente l'Allemand. Mais il faut faire avec ce qu'on a. Ce n'était vraiment pas terrible à ce moment-là. » Les pneus pluie Bridgestone s'avèrent beaucoup trop durs pour le circuit hongrois.

Un tour plus tard, Kimi Raikkonen, deuxième, entre en collision avec Vitantonio Liuzzi au moment de lui prendre un tour. « J'étais sorti de route plusieurs fois, parce que ma visière était embuée et que je ne voyais rien, raconte l'Italien. Quand Kimi est arrivé, j'ai ralenti pour qu'il puisse me passer, et il ne s'y attendait pas. » Le Finlandais est bien passé, mais par-dessus la Toro Rosso!

La course est alors neutralisée derrière la voiture de sécurité pendant cinq tours, le temps de dégager les débris des deux monoplaces. Schumacher en profite pour refaire son tour de retard sur Alonso, toujours en tête.

Au 34e tour, grosse chaleur pour Alonso, qui fait une fausse manipulation sur son volant et cale. Il réussit à relancer son moteur.

La piste est alors presque sèche. Schumacher signe le meilleur tour en course. Il tourne trois secondes plus vite qu'Alonso et remonte au classement.

Au 52e tour, Alonso stoppe pour monter des pneus « secs ». Il sort de route peu après avoir repris la piste, en raison d'un boulon de roue arrière défectueux.

Schumacher se retrouve deuxième, mais avec des pneus pluie qui se dégradent de plus en plus. Il doit laisser passer Pedro de la Rosa, puis Nick Heidfeld et heurte l'Allemand. Colonne de direction cassée, il abandonne à deux tours de l'arrivée. Il est tout de même classé neuvième.

Parti 14e sur un circuit où il est théoriquement impossible de dépasser, Jenson Button remporte donc le Grand Prix de Hongrie. C'est la première victoire de sa carrière, qui compte 113 participations. C'est aussi la première victoire de Honda depuis 1967. Rubens Barrichello, sur l'autre Honda, termine quatrième.

Quatre heures après l'arrivée, la BMW Sauber de Robert Kubica est disqualifiée pour poids non conforme (sa voiture était deux kilos au-dessous des 600 kilos minimum en raison d'une usure excessive de ses pneus). Du coup, Schumacher remonte à la huitième place et marque un point. De justesse.

Le circuit décrit comme le plus ennuyeux de la saison a donc engendré la plus belle course de ces dernières années. À l'heure où les dirigeants de la F1 cherchent à pimenter leur show, ils ont la solution: faire partir les favoris du milieu de la grille, et arroser la piste d'une bonne douche. Spectacle garanti.

Hier, la course a une nouvelle fois permis d'illustrer l'importance désormais revêtue par les pneus: en début de course, sur piste mouillée, Schumacher perdait sept secondes au tour derrière Alonso. Mais dès que la trajectoire eut séché, l'Allemand en regagnait trois au tour sur l'Espagnol. Soit au total une différence de 10 secondes au tour entre des pneus performants et d'autres (en l'occurrence les mêmes) qui ne le sont pas. En F1, de nos jours, les pneus font vraiment la pluie et le beau temps...