Une voiture familiale consommant 1,5 litre aux 100 km: ce rêve d'automobiliste par temps de choc pétrolier va se concrétiser grâce à une entreprise de Californie (ouest) qui modifie des véhicules «hybrides» pour les rendre capables de se recharger sur le secteur.

Une voiture familiale consommant 1,5 litre aux 100 km: ce rêve d'automobiliste par temps de choc pétrolier va se concrétiser grâce à une entreprise de Californie (ouest) qui modifie des véhicules «hybrides» pour les rendre capables de se recharger sur le secteur.

L'idée d'Edrive Systems est d'améliorer encore la technologie développée notamment par Toyota avec la Prius, une voiture consommant 4,5 litres au 100 km grâce à des batteries rechargées par son moteur à essence, qui font fonctionner un moteur électrique lors de courts trajets.

Les ingénieurs d'Edrive, société installée près de Los Angeles, ont installé dans la Prius, une voiture cinq places, des batteries sept fois plus puissantes que les originales et qui ont pour particularité de pouvoir se recharger en une nuit sur une banale prise de courant.

Lors des 100 premiers kilomètres, cette «Prius branchée» consomme 1,5 litre aux 100 km, ce qui laisse espérer, dans des conditions idéales, une autonomie de... 3 000 km par réservoir.

«Nous sommes en train d'affiner notre technologie et dans le même temps, la liste des personnes intéressées s'allonge, pour atteindre les milliers de noms», affirme à l'AFP Greg Hanssen, ingénieur en chef de l'entreprise, qui va d'abord tenter de conquérir la Californie du sud.

Toyota domine le marché américain des «hybrides» et a vendu 107 897 Prius en 2005 aux États-Unis, dont le tiers en Californie.

La Prius modifiée est-elle la solution miracle à la dépendance des États-Unis au pétrole? Le professeur Jim Williams, spécialiste de l'énergie à l'Université de Berkeley, remarque que si tous les véhicules américains étaient remplacés du jour au lendemain par ce genre de voitures, la consommation de pétrole du pays baisserait de 80%.

L'émergence de ce système intervient alors que Who killed the electric car?, un documentaire racontant le «meurtre» de la voiture électrique américaine par les groupes d'influence industriels et pétroliers est sorti le mois dernier, contribuant à alimenter le débat.

«Le système Edrive est l'alliance idéale de la voiture électrique propre et de la technologie hybride avec une autonomie illimitée», assure M. Hanssen, qui espère mettre ces batteries sur le marché d'ici à la fin de l'année.

L'avant-garde a un prix: 12 000 dollars pour une batterie au lithium, qui viennent s'ajouter à l'achat d'une Prius, environ 27 000 dollars neuve. Mais M. Hanssen prévoit une baisse rapide des coûts.

L'initiative d'Edrive, alors que le prix du carburant à la pompe a plus que triplé aux États-Unis depuis 2001, a apparemment eu des répercussions chez Toyota, qui a annoncé que sa prochaine génération d'«hybrides» serait dotée d'une plus grande autonomie en mode électrique.

«Nous sommes en phase de recherche et développement, et nous avons réussi à faire des progrès importants dans ce projet», déclare à l'AFP la porte-parole de l'entreprise japonaise, Cindy Knight: «mais tant que nous n'aurons pas pleine confiance dans notre produit, nous n'annoncerons pas de date de sortie»

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Tout en saluant l'esprit d'innovation des ingénieurs d'Edrive, Toyota insiste sur le fait que la modification de la Prius annule la garantie du constructeur.

M. Hanssen rétorque que son système ne modifie rien sous le capot et qu'il sera difficile de prouver qu'une panne a été provoquée par ses batteries.

Parmi les milliers de noms sur la liste d'attende d'Edrive, celui de Thomas Kahn, propriétaire d'une Prius à Frankfurt, dans l'Indiana (centre), et fanatique de cette voiture au point de l'avoir adaptée pour courir en auto-cross. «On m'a dit qu'il n'y en avait que 10 construites pour l'instant. J'ai tout tenté pour essayer de rafler l'une d'entre elles», dit-il.