Fernando Alonso (Renault) a hypothéqué dès vendredi ses chances de bien figurer dimanche à l'arrivée du Grand Prix de Hongrie de Formule 1 en effectuant en essais libres des manoeuvres jugées dangereuses par les commissaires sportifs qui l'ont pénalisé sur ses temps de qualifications.

Fernando Alonso (Renault) a hypothéqué dès vendredi ses chances de bien figurer dimanche à l'arrivée du Grand Prix de Hongrie de Formule 1 en effectuant en essais libres des manoeuvres jugées dangereuses par les commissaires sportifs qui l'ont pénalisé sur ses temps de qualifications.

Durant la deuxième séance d'essais libres, l'Espagnol a doublé la Red Bull-Ferrari de Robert Doornbos en pleine ligne droite des stands et, pour marquer son mécontentement, il a donné un coup de volant en direction de la monoplace du Néerlandais lorsqu'il est arrivé à sa hauteur. Dans le virage suivant, il a soudain ralenti en pleine trajectoire, obligeant Doornbos à faire un écart réflexe.

Les commissaires sportifs appointés par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) ont estimé ces manoeuvres «inutiles, inacceptables et dangereuses». Ajoutées à un dépassement sous drapeau jaune -interdit-, ces manoeuvres valent à Alonso deux secondes de pénalité sur chacun des temps qu'il aura éventuellement signé dans chacune des trois phases des qualifications samedi, selon la FIA.

Autant dire qu'il est quasiment condamné à partir depuis la seconde moitié de la grille sur un circuit où les dépassements sont extrêmement rares car particulièrement difficiles. En 1990, le modeste Thierry Boutsen avait ainsi réussi à contenir tout au long de la course le phénoménal Ayrton Senna.

Appel

Alonso, qui risque donc de voir Schumacher refaire une bonne partie de ses 11 points de retard sur le Hungaroring, n'a pas la possibilité de faire appel, selon la FIA.

«Ce sont des choses qui arrivent à chaque séance d'essais», s'est défendu Alonso.

Doornbos, de son côté, ne s'est pas particulièrement offusqué des manoeuvres d'Alonso.

Cette pénalité rappelle celle infligée en mai à Michael Schumacher, auteur d'une manoeuvre litigieuse pour conserver la pole position à Monaco. L'Allemand, qui avait influé directement sur le résultat des qualifications, avait été relégué en dernière position sur la grille.

Parti dernier sur l'autre circuit où les dépassements sont dits impossibles, Schumacher avait terminé cinquième.

Pour le reste, le meilleur temps de la journée a été signé par Kimi Räikkönen (McLaren-Mercedes), vainqueur de l'épreuve en 2005. Mais l'après-midi, il a échoué à plus de quatre secondes de la meilleure performance : 25e temps sur 27 !

Les Ferrari ont réussi le troisième temps de la première séance du jour grâce à Michael Schumacher et le meilleur de la seconde avec Felipe Massa.

«Extraordinaire»

Chez Renault, Alonso et Giancarlo Fisichella ont réussi les deuxième et troisième temps de la deuxième séance, mais à près d'une seconde et demie de Massa.

Au lieu de la chaleur caniculaire attendue, le thermomètre n'a pas dépassé les 21°C vendredi sur le Hungaroring, une épaisse masse nuageuse enveloppant le tracé bucolique où doit se courir dimanche la 13e des 18 épreuves de la saison.

«Ces conditions sont assez extraordinaires, analyse le directeur du département F1 de Michelin, Nick Shorrock. Les pneus que nous avons amenés à Budapest étaient évidemment prévus pour des températures beaucoup plus élevées. Or selon les prévisions, elles devraient se maintenir ainsi et donc tout le défi est de trouver le moyen de tirer le maximum de ces pneus dans des conditions complètement inattendues».

D'ailleurs, Räikkönen est loin de crier victoire après son meilleur temps du jour. «Avec des pneus neufs, la voiture était vraiment très bonne et rapide, mais avec des pneus usés, nous avons souffert», commente-t-il.

Dans le clan Bridgestone, Michael Schumacher -rapide le matin, plus lent l'après-midi- ne sait pas où situer sa performance par rapport au peloton.

«Nous pouvons dire que notre ensemble voiture-moteur-Bridgestone est compétitif, mais nous ne connaissons pas le niveau des autres», estime l'Allemand, persuadé d'avoir une bonne chance d'être «en début de grille» au départ dimanche.