Pas sportive pour deux sous, la C70 se rattrape — et de belle manière — lorsqu’on adopte un style de conduite plus coulé. Alors, ses suspensions relativement souples lissent les mauvais revêtements, et ce coupé-cabriolet file avec bonheur vers l’horizon jusqu’au moment où vient le temps de le garer… Avec 12,7 mètres de diamètre de braquage, cette Volvo exige que l’on s’y prenne par deux fois.

Dites, c’est pour ça le grand volant?

D’abord la généreuse dimension des pneumatiques et la présence d’une béquille électronique ne parviennent pas à endiguer complètement les remontées de couple lors de fortes accélérations.

Ensuite, la légèreté de la direction masque en partie le travail des roues directrices et, conséquemment, nuit à la précision.

Enfin, le sous-virage (tendance de tirer tout droit dans les virages) se manifeste assez tôt, et manifestement le correcteur de stabilité électronique éprouve beaucoup de peine à le contenir.

Bien sûr, la contenance du coffre se trouve sérieusement amoindrie (200 litres au lieu de 362 litres) à une seule valise standard lorsque le toit est replié. Astuce intéressante, il suffit d’appuyer sur un bouton jaune dans le coffre et le millefeuille du toit se relève de quelques centimètres pour extraire sans peine le bagage.

Basée sur la plateforme de la berline S40, la C70 accueille quatre adultes. L’accès aux places arrière est facilité par une commande électrique permettant d’avancer les sièges avant. Lorsque le toit est en place, on ne se sent pas enfermé, grâce à la surface vitrée assez généreuse (pour un véhicule de cette catégorie, s’entend). À bord, on se retrouve en terrain connu. La console centrale est ultrafine, un délice pour les yeux, mais la dimension exagérée du volant (attention, sa jante est doublée d’alu et c’est chaud) et la proximité des pédales (accélérateur et frein) déçoivent franchement. Les rangements se montrent peu généreux mais nombreux. Astuce: les vide-poches dans les portières se bloquent automatiquement quand les portières sont verrouillées.

Considérant le poids élevé de la belle effeuilleuse, on se réjouit à l’avance de pouvoir compter sur le plus puissant des cinq-cylindres de la marque. Ses 218 chevaux lui permettront de défier les six-cylindres des cabriolets Audi et Saab. Pour transmettre la puissance au sol, la C70 a recours à une boîte manuelle à six rapports (une automatique est offerte moyennant un supplément de 1500) correctement étagée, mais dont la commande manque un brin de franchise pour qui veut rouler sportivement. La couleur est annoncée. En effet, quelques kilomètres sur route sinueuse permettent de constater que la C70 n’apprécie guère qu’on la brutalise.

Les joints qui traversent son pavillon et la découpe particulière de son couvercle de coffre la trahissent instantanément. De fait, aussitôt que la température s’y prête, cet élégant coupé se transforme en cabriolet. Toute l’originalité de cette Volvo C70 réside ici, dans son toit.

En effet, contrairement à celui employé par ses rivaux, ce couvre-chef métallique, œuvre du spécialiste allemand Webasto, retraite non pas en deux mais bien en trois parties avant de se ranger tel un millefeuille dans le coffre. Pourquoi trois sections et non deux, comme chez la concurrence? Essentiellement pour préserver son profil harmonieux. Voilà pourquoi.

Cela dit, l’opération décapsulage s’effectue toujours à l’arrêt. Cent quarante pièces (non, nous ne les avons pas toutes comptées) participent à cette chorégraphie qui dure un peu moins de 30 secondes. Et c’est fiable, tout ça?