Elle paraît bien loin, cette époque où la minifourgonnette régnait sans partage dans les entrées pavées des banlieues nord-américaines. Conçue spécifiquement pour soutenir les familles grandissantes des baby-boomers, elle n’a pas eu la même résonance auprès des générations suivantes, bien plus attirées par les VUS à vocation familiale, moins ringards à leurs yeux. Son déclin inévitable se poursuit donc, sans toutefois lever le drapeau blanc. La Toyota Sienna, qui fête ses 25 ans, en est un exemple probant.

Le design 

PHOTO FOURNIE PAR TOYOTA

Sur la latérale, on dénote un trait ascendant qui s’imbrique aux portières coulissantes accompagné d’un renflement.

Cette génération de la Sienna est avec nous depuis deux ans, tout de même. Le temps n’a néanmoins pas effacé cette rare audace de la part de Toyota dans la voie stylistique empruntée. Certes, on pourrait affirmer qu’on force la note à certains endroits, dont cette immense calandre, référence qui semble empruntée au monde ferroviaire. Il n’en demeure pas moins qu’elle se démarque avec une identité visuelle propre. Sur la latérale, par exemple, on dénote un trait ascendant qui s’imbrique aux portières coulissantes accompagné d’un renflement. Ça ajoute de la texture, tout en rappelant les GR Corolla et GR Supra, qui font usage d’ailes surdimensionnées pour la performance. À l’arrière, le prolongement des feux sur les ailes au moyen d’une moulure noire accentue cet artifice visuel. Car ici, il n’y a aucune considération de sportivité sur le plan technique.

À bord 

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L’habitacle de la Toyota Sienna 2023

La Sienna assure une accessibilité à l’habitacle sans reproche grâce à la combinaison d’un plancher plat et d’un pavillon assez haut. Le conducteur prend ses aises rapidement en raison d’ajustements assez complets de son siège, mais aussi de la disposition des commandes, toutes physiques. L’ergonomie est d’une efficacité indéniable, doublée de volumineux rangements sur et sous la console centrale ainsi que dans les portières et au bas de la planche de bord. On aurait toutefois souhaité un peu plus d’espaces fermés. La Sienna expose ses limites sur la configuration des sièges à l’arrière. Lorsqu’on opte pour les sièges « capitaines » à la rangée médiane, ceux-ci bénéficient de rails longs pour le dégagement des jambes, mais n’ont pas de dossiers pouvant s’incliner à plat. Ils ne peuvent également se rabattre dans le plancher, comme c’est le cas pour la banquette arrière. Le dégagement pour la tête est aussi étonnamment limité, tant pour les passagers avant qu’arrière, en raison de la hauteur fixe de l’assise.

Sous le capot 

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Le moteur hybride de la Toyota Sienna 2023

Qu’importe la livrée choisie, la Sienna est mue par une motorisation hybride de 245 ch composée à la base d’un quatre-cylindres de 2,5 L de 189 ch doublé d’un moteur électrique. La version essayée disposait d’un moteur électrique supplémentaire boulonné à l’arrière de 54 ch pour assurer une plus grande motricité. Les conditions hivernales de décembre ont permis de constater un comportement très neutre et rassurant. Le gain de motricité au départ d’une position statique d’une surface glissante est notable. Dans son ensemble, le groupe hybride assure un dialogue entre les organes mécaniques transparents. La sonorité criarde du quatre-cylindres nous encourage à éviter les accélérations brusques, acceptables sans plus au demeurant. L’efficience de cette mécanique reste néanmoins inégalée dans le segment, si l’on exclut la Chrysler Pacifica enfichable. À des températures largement sous les 0 ℃, le véhicule tutoyait les 8,1 L/100 km lors de l’essai, à peine 1,3/100 km de plus que les estimations.

Derrière le volant 

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Le centre de gravité plus bas de la Sienna, en opposition aux VUS, assure globalement une maîtrise du roulis en virage légèrement meilleure.

« Suspension à calibrage sport ». Cette affirmation – qui a priori ne veut rien dire – apparaît dans la fiche technique de la livrée XSE mise à l’essai. On salue l’effort de Toyota pour cultiver l’agrément de conduite de ses modèles, mais il faut avoir beaucoup d’imagination pour dénoter un quelconque penchant sportif à cette Sienna. On nage assurément plus dans un champ lexical de confort et de quiétude pour qualifier sa prestation. Sur ces aspects, elle reçoit bien des accolades. La direction n’est pas vilaine non plus, ne présentant aucun vide apparent et permettant une prise en main avec l’aplomb souhaité. Le centre de gravité plus bas de la Sienna, en opposition aux VUS, assure globalement une maîtrise du roulis en virage légèrement meilleure aussi. On aime un peu moins le réglage de la pédale de freinage, qui manque cruellement de progressivité.

Les technologies embarquées 

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L’écran tactile de 9 po de la Toyota Sienna 2023 est d’une grandeur acceptable et est positionné pas trop loin du conducteur.

Sur le plan technologique, la minifourgonnette avance ses atouts sur la pointe des pieds, elle qui concentre ses arguments sur sa polyvalence et sa frugalité. Qu’à cela ne tienne, elle bénéficie d’une interface multimédia conviviale, mais qui semble appartenir à une génération précédente lorsqu’on compare aux rivales. La définition et le niveau des noirs sont corrects, sans plus, tout comme l’ensemble des fonctionnalités et sa réactivité. Toyota se concentre ici sur l’essentiel, ce qui n’est pas un mauvais positionnement pour autant. On apprécie la localisation assez haute de l’écran tactile, ce qui permet d’éviter de baisser les yeux en le consultant. L’instrumentation mélange le numérique à des aiguilles physiques. Un petit écran central projette les données de conduite avec une lisibilité qui pourrait être améliorée. Pour compléter le portrait, soulignons la présence des éléments actifs de sécurité de série.

Le verdict

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La Toyota Sienna 2023 devrait sans aucun doute figurer au haut de la liste d’achat d’une famille moyennement nombreuse.

La Toyota Sienna s’impose sans conteste comme la reine de son segment, voire de tous ces véhicules dits à vocation familiale de taille intermédiaire. Proposée à prix comparable à une concurrence qui retient les services de V6 nettement plus gloutons, elle marie sa polyvalence à une frugalité exceptionnelle, une bonne insonorisation et un confort indéniable. Certes, ce n’est pas une première de classe lorsqu’on analyse l’aspect configurable de son habitacle, mais ses forces contrebalancent amplement ses faiblesses. Qui plus est, son rouage intégral ne la pénalise pas sur le plan de la consommation et est offert pour seulement 2000 $ de plus. Mais ce qu’on aime par-dessus tout de cette minifourgonnette, c’est qu’elle tient ses promesses sans se perdre dans des engagements de capacité hors route souvent inutiles typiquement associés à ces VUS citadins. Elle devrait sans aucun doute figurer au haut de la liste d’achat d’une famille moyennement nombreuse... si vous arrivez évidemment à mettre la main sur un exemplaire.

Carnet de notes 

Une hybride qui peut tracter

Contrairement à bien des véhicules hybrides, cette Sienna peut tracter une charge pouvant atteindre 1585 kg, qu’importe si l’on opte ou pas pour le rouage intégral.

Moteur indépendant à l’arrière

À l’instar des autres modèles hybrides à rouage intégral, la Sienna a un moteur électrique indépendant à l’arrière sans lien mécanique avec l’avant.

Ingénieuse dernière rangée

La banquette arrière dispose d’un ingénieux mécanisme permettant de la rabattre complètement dans le plancher en deux étapes. Lorsqu’elle est levée, l’espace est libre pour augmenter le volume de chargement.

Lorsqu’on a les mains pleines

La Sienna est outillée sur certaines versions d’un système d’activation des portes coulissantes ainsi que du hayon arrière qui s’ouvre par le pied.

Pas la plus volumineuse

Bien qu’elle soit spacieuse, la minifourgonnette n’est pas la plus volumineuse du groupe en regard à son espace cargo. Lorsqu’on rabat la banquette arrière dans le plancher, ses 2129 L la placent derrière entre autres les Honda Odyssey (2452 L) et Chrysler Pacifica (2477 L).

Fiche technique 

  • Modèle à l’essai : Toyota Sienna XSE à rouage intégral
  • Moteur : L4 DACT 2,5 L hybride
  • Puissance : 245 ch au total – 189 ch à 6000 tr/min (moteur thermique) + 180 ch (moteur électrique avant) et 54 ch (moteur électrique arrière)
  • Couple : 176 lb-pi à 4400 tr/min (moteur thermique) + 199 lb-pi (moteur électrique avant) + 89 lb-pi (moteur électrique arrière)
  • Transmission : à variation continue (CVT)
  • Architecture motrice : moteur hybride transversal avant accompagné d’un moteur électrique arrière
  • Consommation (ÉnerGuide) : 6,7 L/100 km
  • Prix (avec options, transport et préparation) : 56 710 $ (fourchette de prix entre 44 539 $ et 62 779 $)
  • Concurrentes : Chrysler Grand Caravan/Pacifica, Honda Odyssey et Kia Carnival
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