Type S. Une appellation, toute simple en apparence, mais fort importante parmi le cercle d’inconditionnels d’Acura. Lancée au tournant du siècle, cette sous-marque du volet luxe de Honda nous a donné certaines propositions bien évocatrices, dont un coupé RSX impétueux et des TL qui s’exprimaient au moyen de leurs V6 atmosphériques extrovertis. Flairant la bonne affaire, Acura tente maintenant de se redynamiser en réapposant l’étiquette sur certains modèles, dont le VUS intermédiaire MDX. Exercice futile ou réellement senti ?

Le design 

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Les grandes jantes de 21 po dotées de pneumatiques plutôt costauds (275 mm de large) assurent la base de l’Acura MDX Type S 2022.

L’approche a été maintes fois visitée et revisitée par les filiales de luxe des marques allemandes pour capter l’attention et... encourager leurs clientèles à piger plus profondément dans leurs portefeuilles. Dans le cas du MDX Type S, l’expressivité est somme toute mesurée, tablant sur le design grandement amélioré de cette dernière cuvée au moyen de lignes plus confiantes. Les accents de noir lustrés garnissent certaines pièces aux extrémités pour briser la monotonie du coloris principal. Les grandes jantes de 21 po dotées de pneumatiques plutôt costauds (275 mm de large) assurent la base. La calandre n’est pas surdimensionnée comme sur certains modèles de la marque et le diffuseur arrière flanqué des quatre sorties d’échappement complète une présentation bien équilibrée et exempte de trop d’éléments superflus. Ce n’est pas révolutionnaire, mais l’ensemble va sans doute plaire à un public amplement large pour favoriser l’adhésion.

À bord 

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L’habitacle de l’Acura MDX Type S 2022

La livrée Type S Ultra mise à l’essai justifie la somme considérable de 87 438 $ en étalant une présentation raffinée. Certes, ce n’est pas du cuir partout, mais les nombreuses surpiqûres décrivent des motifs particulièrement élégants sur les sièges drapés de cuir. Les moulures à bois aux pores exposées et les couvercles métalliques des haut-parleurs assurent une belle variation des matériaux. Le tableau de bord, placé bas et creusé au centre pour accueillir l’écran multimédia, fait résolument Acura, en mettant l’accent sur des commandes physiques bien disposées. On apprécie cependant moins les touches faisant office de levier de vitesses, placées trop loin et trop haut, ce qui peut provoquer de la confusion par moments. La marque aurait avantage à s’inspirer de Mazda, qui place ses porte-gobelets devant ses leviers. Côté espace, son empattement de 2890 mm, soit 13,5 cm de moins qu’un Ford Explorer, limite le dégagement pour les jambes à l’arrière, surtout à la dernière rangée, symbolique.

Sous le capot 

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Ce V6 de 3 L suralimenté turbocompressé est le premier moteur du genre à être offert sous le capot de l’Acura MDX.

Tout modèle Type S qui se respecte doit invariablement avoir une plus grande force de frappe sous le capot. Dans le cas de ce MDX, le V6 atmosphérique de 3,5 L de série laisse place à un autre V6, celui-là turbocompressé et de plus faible cylindrée (3 L). Avec ses 355 ch et un couple de 354 lb-pi produit sans interruption de 1500 à 5000 tr/min, il a une cavalerie nettement plus fournie. En contrepartie, cette approche suralimentée a un effet direct sur le caractère effacé de cette mécanique, forçant Acura à faire appel à une sonorité synthétique. Elle montre un bel aplomb au départ et grimpe une plage de régime limitée autour des 6000 tr/min avec douceur. Les modes plus sportifs rendent néanmoins la pédale nettement trop sensible. La transmission à 10 rapports retravaillée fait un boulot acceptable, synchronisant le régime en rétrogradation.

Derrière le volant 

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La direction, bien dosée dans son assistance, place le MDX en courbe avec une belle aisance.

Les efforts des ingénieurs au regard du développement de ce châssis sont palpables. Bénéficiant d’une suspension à double triangulation à l’avant et de ressorts pneumatiques qui permettent d’augmenter ou de baisser la garde au sol selon les modes de conduite et les écueils se présentant devant le véhicule, elle fait carrément flotter ce MDX au-dessus des bosses sans verser dans une mollesse désagréable. Les divers modes de conduite ont un effet tangible sur son comportement, s’appuyant sur un squelette fort rigide pour assurer sa tenue. Ce qui impressionne par-dessus tout, toutefois, c’est la précision du train avant. La direction, bien dosée dans son assistance, place le VUS en courbe avec une belle aisance. Le rouage intégral complète le tout, lui qui a la capacité d’envoyer jusqu’à 70 % du couple au train arrière, permettant de limiter les effets d’un sous-virage prévisible. La seule réelle réserve concerne la modulation de la pédale de frein, qui n’est pas parfaite.

Les technologies embarquées 

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L’écran du système multimédia de l’Acura MDX Type S 2022

Sur le plan technologique, ce MDX embarque évidemment la dernière génération du système d’infodivertissement de la marque. Il mise sur un pavé tactile pour naviguer dans les menus, une approche déjà vue à bord des modèles Lexus. Il y a inévitablement quelque chose de polarisant dans cette manière de faire. C’est tout de même distrayant au début, mais on s’y habitue à la longue, sans pour autant clamer que c’est la recette à suivre. L’écran horizontal de 12,3 po assure une bonne définition d’image et les menus sont bien structurés. L’instrumentation entièrement numérique le complète avec une police de caractères que certains pourraient juger trop petite. On aurait également aimé une disposition un peu plus configurable. Finalement, la chaîne ELS optionnelle à 25 haut-parleurs effectue un travail exemplaire dans son rendu.

Le verdict 

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L’Acura MDX Type S 2022 est un produit nettement plus abouti que la génération précédente, mais qui arrive sans doute un peu tardivement alors que le monde automobile se tourne vers l’électrification.

Mais une question demeure en conclusion de cet essai routier : est-ce que le MDX est assez compétent pour attirer l’attention d’une clientèle naturellement intéressée par le trio de marques allemandes ? Ces dernières ont des notoriétés nettement plus solides qu’Acura, mais le MDX Type S peut s’avancer comme un entre-deux pertinent si l’on exclut la variable de performance pure. Son châssis peut concurrencer de front les rivaux allemands et sa liste de caractéristiques est plus complète à prix égal. C’est un produit nettement plus abouti que la génération précédente, mais qui arrive sans doute un peu tardivement alors que le monde automobile se tourne vers l’électrification. Un grand pas vers l’avant, en somme, pour un modèle équilibré que l’on gagne à connaître, mais qui est probablement un peu trop cher pour son propre bien.

Carnet de notes 

La somme des détails

Les ingénieurs d’Acura sont allés jusqu’à repositionner la batterie à l’arrière pour assurer une meilleure répartition des masses, une attention qui traduit les aspirations dynamiques du modèle.

Un système de freinage pas comme les autres

Utilisant des étriers Brembo à l’avant à quatre pistons pinçant des disques de 14,3 po, le MDX Type S mise sur un système doté d’un servomoteur électrique qui peut varier continuellement la distribution de la force de freinage. Cette technologie est empruntée à la supervoiture NSX.

Japonais avec l’accent de l’Ohio

Du moteur à l’assemblage final en passant par les pièces du rouage intégral, l’Acura MDX est entièrement construit dans l’État américain de l’Ohio.

Il peut tracter modestement

Malgré sa vocation plus sportive, le MDX Type S peut tracter une charge pouvant atteindre les 2268 kg.

Attention à la tête

Les passagers arrière doivent négocier avec un pavillon épais qui limite le dégagement pour la tête. Cela est à la fois la résultante d’une ligne de toit descendante et de l’intégration d’un toit vitré panoramique.

Fiche technique 

  • Modèle à l’essai : Acura MDX Type S Ultra
  • Moteur : V6 DACT 3 L turbocompressé
  • Puissance : 355 ch à 5500 tr/min
  • Couple : 354 lb-pi de 1400 à 5000 tr/min
  • Transmission : automatique à 10 rapports avec mode manuel
  • Architecture motrice : moteur transversal avant, transmission intégrale
  • Consommation (affichée lors de l’essai) : 11,2 L/100 km (super recommandé)
  • Prix (avec options, transport et préparation) : 87 738 $
  • Concurrents (MDX) : Audi Q7, BMW X5, Genesis GV80, Infiniti QX60, Lincoln Aviator, Mercedes-Benz GLE et Volvo XC90
  • Du nouveau en 2022 ? Nouvelle génération (MDX)
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