Pourquoi l’IS 500 ne ressemble-t-elle guère à l’idée que l’on peut se faire d’une Lexus ?

Un peu de substance

Allons droit au but. Chez Lexus, la signature F Sport représente un exercice de style. D’ailleurs, toutes les créations de la marque y ont droit. Donc, aucun cachet particulier ; pas de supplément d’âme non plus. Bref, le contenant prime le contenu. Avec l’IS 500 F Sport, c’est différent, il y a plus de substance. Dès lors, on a moins envie d’y voir un élémentaire calcul commercial qu’un sursaut d’orgueil de la part d’une firme qui jusqu’ici peine à chausser des souliers de course. Des vrais !

Les sportives ne sont plus du tout dans l’air du temps, dites-vous ? Ah bon ! Alors, comment expliquer le succès remporté par les succursales « vroom vroom » des constructeurs ? Pour les AMG (Mercedes), M (BMW) et RS (Audi), pour ne nommer que ces trois-là, le Canada figure parmi les cinq marchés les plus importants du globe. Une statistique tout aussi étonnante que cette autre indiquant que les ventes de cabriolets sont inversement proportionnelles au niveau d’ensoleillement du pays.

Revenons à l’IS 500 F Sport.

La direction de Lexus a naturellement accès à ces statistiques et veut sa part du gâteau. Pour l’heure, au rayon de la performance, il revient en partie à l’IS (voir nos encadrés pour la RC dans l’onglet « Fiche technique ») de redonner des couleurs aux Lexus. Avec cette berline atypique, concurrente des modèles proposés par Audi, BMW et Mercedes, Lexus compte bousculer les idées reçues. Mais, pour cela, faire du style ne suffit pas.

Une idée en tête

Alors que la concurrence se tourne vers les turbos et la fée électricité pour compenser la décroissance de la cylindrée de ses moteurs, Lexus plante un V8 de 5 L à aspiration naturelle en plein cœur de l’IS. Une motorisation d’une efficacité certaine, d’une sonorité envoûtante, parfaitement capable de grimper dans les tours sans s’époumoner. À contre-courant de la tendance actuelle, d’accord, mais Lexus n’entend pas abandonner cette mécanique de sitôt. Déjà, avec l’aide de la firme Yamaha, ce moteur prépare sa mutation vers l’hydrogène, autre lubie de Toyota, société mère de Lexus. D’ici là, c’est de l’essence (et que du super) que les injecteurs pulvérisent dans les chambres de combustion de ce huit-cylindres.

  • Le moteur 5 L de la Lexus IS500 F Sport ronronne calmement. Il s’émoustille seulement lorsque le curseur de la molette situé au pied de la console pointe vers les paramètres les plus sportifs.

    PHOTO FOURNIE PAR LEXUS

    Le moteur 5 L de la Lexus IS500 F Sport ronronne calmement. Il s’émoustille seulement lorsque le curseur de la molette situé au pied de la console pointe vers les paramètres les plus sportifs.

  • Si l’habitacle de cette IS hérite de la rigueur (assemblages stricts), sa conception générale est sinistre malgré une sellerie truculente.

    PHOTO FOURNIE PAR LEXUS

    Si l’habitacle de cette IS hérite de la rigueur (assemblages stricts), sa conception générale est sinistre malgré une sellerie truculente.

  • L’IS jouit d’une répartition des masses très équilibrée, renoue avec le principe de la propulsion aux roues arrière, ce qui limite fortement son attrait auprès des automobilistes qui doivent composer avec les contrariétés de la saison blanche.

    PHOTO FOURNIE PAR LEXUS

    L’IS jouit d’une répartition des masses très équilibrée, renoue avec le principe de la propulsion aux roues arrière, ce qui limite fortement son attrait auprès des automobilistes qui doivent composer avec les contrariétés de la saison blanche.

  • À l’arrière, les passagers doivent composer avec un espace restreint.

    PHOTO FOURNIE PAR LEXUS

    À l’arrière, les passagers doivent composer avec un espace restreint.

  • À noter : le désagréable pavé tactile relié au système d’infodivertissement.

    PHOTO FOURNIE PAR LEXUS

    À noter : le désagréable pavé tactile relié au système d’infodivertissement.

  • Alors que la concurrence se tourne vers les turbos et la fée électricité pour compenser la décroissance de la cylindrée de ses moteurs, Lexus plante un V8 de 5 L à aspiration naturelle en plein cœur de l’IS.

    PHOTO FOURNIE PAR LEXUS

    Alors que la concurrence se tourne vers les turbos et la fée électricité pour compenser la décroissance de la cylindrée de ses moteurs, Lexus plante un V8 de 5 L à aspiration naturelle en plein cœur de l’IS.

  • La transmission automatique ne peut être secouée qu’en engageant manuellement les rapports à l’aide des palettes au volant.

    PHOTO FOURNIE PAR LEXUS

    La transmission automatique ne peut être secouée qu’en engageant manuellement les rapports à l’aide des palettes au volant.

  • Sur la route, la Lexus IS500 F Sport tient son rang et impose un niveau de consommation de carburant moins déraisonnable qu’en milieu urbain.

    PHOTO FOURNIE PAR LEXUS

    Sur la route, la Lexus IS500 F Sport tient son rang et impose un niveau de consommation de carburant moins déraisonnable qu’en milieu urbain.

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Émettant un grondement féroce, ce moteur expédie aux seules roues arrière toute sa puissance. Ce faisant, il procure cette sensation typique d’être littéralement poussé vers l’avant qui ravit tellement les apôtres des voitures à propulsion. Cela dit, ce 5 L ronronne calmement. Il s’émoustille seulement lorsque le curseur de la molette situé au pied de la console pointe vers les paramètres les plus sportifs. Dès lors, la course de l’accélérateur se resserre et les rapports de boîte se regroupent pour battre la cadence. L’envolée est solide, mais sans doute trop linéaire pour susciter l’émotion. La faute réside en partie dans la puissance de couple, mais surtout dans la transmission automatique dont l’apathie ne peut être secouée qu’en engageant manuellement les rapports à l’aide des palettes au volant. Immédiates, les réactions de ce groupe motopropulseur gomment alors toute impression de lourdeur. Le châssis s’accorde sans difficulté avec les performances de la voiture, dont le freinage témoigne d’une efficacité apaisante, mais sans plus.

Aidée par une direction précise et pas trop pesante, cette berline se prend en main aisément – comme c’est la règle avec les modèles à propulsion.

Il faut quand même prendre garde aux accélérations trop brutales en sortie de virage – et la batterie d’assistances électroniques facilite la maîtrise des 472 ch qui piaffent sous le capot. Cela vaut pour une chaussée grasse ou mouillée. Dans la neige, cela s’annonce beaucoup plus délicat. Plusieurs propriétaires préféreront l’emmitoufler dans une bâche à l’abri des sévices de l’hiver.

Sur le sec en revanche, c’est une tout autre histoire. Un tel brio impose quelques contreparties, à commencer par la suspension, qu’il a bien fallu durcir pour que l’IS tienne le pavé. La belle surprise est que dès que la chaussée se dégrade, les occupants ne sont pas secoués sans ménagement, quel que soit le style de conduite.

L’IS jouit d’une répartition des masses très équilibrée, renoue avec le principe de la propulsion aux roues arrière, ce qui limite fortement son attrait auprès des automobilistes qui doivent composer avec les contrariétés de la saison blanche. Pour les atténuer, cette Lexus compte des béquilles électroniques, trop promptes à tirer sur la détente. Conséquence : plutôt que de magnifier le comportement, celles-ci l’aveulissent.

Petite surprise : cette berline braque très bien et se conduit sans trop de difficulté en ville. Sur la route, elle tient son rang et impose un niveau de consommation de carburant moins déraisonnable qu’en milieu urbain.

Rénovations à prévoir

Si l’habitacle de cette IS hérite de la rigueur (assemblages stricts), sa conception générale est sinistre malgré une sellerie truculente. La présentation est vieillotte, étriquée. Il faut aussi relever le désagréable pavé tactile relié au système d’infodivertissement. Son imprécision ne facilite aucunement la navigation des menus et sous-menus. À l’arrière, les passagers doivent composer avec un espace restreint. Tout comme les bagages dans le coffre.

Consultez le site de Lexus Canada

Lexus IS 500 F Sport

Fourchette de prix

De 43 800 $ à 72 900 $

Consommation

11,8 L/100 km

On aime

Confort des suspensions
Sonorité du moteur
Fiabilité éprouvée

On aime moins

Présentation datée
Boîte peu réactive
Consommation décevante

Notre verdict

L’heure n’est plus à la nostalgie

Fiche technique

PHOTO FOURNIE PAR LEXUS

Lexus IS 500 F Sport

Moteur

  • V8 DACT 5 L atmosphérique
  • Puissance : 472 ch à 7100 tr/min
  • Couple : 395 lb-pi à 4800 tr/min

Performances

  • Poids : 1765 kg
  • Accélération (0-100 km/h) : 4,7 s
  • Vitesse de pointe : 240 km/h

Boîte de vitesses

  • De série : automatique à 8 rapports
  • Optionnelle : aucune
  • Mode d’entraînement : propulsion

Pneus

  • 235/40R19 – 265/35R19

Capacité du réservoir et essence recommandée

  • 66 L
  • Super

Dimensions

Empattement : 2794 mm / Longueur : 4750 mm / Hauteur : 1422 mm / Largeur : 1829 mm (rétroviseurs extérieurs exclus)

Né pour la route

PHOTO MICHAEL L. LEVITT, FOURNIE PAR LEXUS

Lexus IS 500 F Sport 2022

Avant l’IS 500 F Sport, il y a eu l’IS F (2008). Cette dernière fut la première à soulever son capot au V8 de 5 L à injection directe. Ce moteur produisant à ses débuts 416 ch et 371 lb-pi de couple. Ce modèle fit carrière en Amérique du Nord, en Europe et naturellement au Japon. Fait intéressant à noter : cette IS F était aussi véloce que l’actuelle IS 500 F Sport et affichait une vitesse de pointe nettement plus élevée (274 km/h). L’IS F fut inscrit dans des compétitions. L’IS500 F Sport, elle, ne défendra pas les couleurs de la marque sur les circuits. Ce rôle a été attribué à la RC F (voir autre encadré) depuis six ans déjà.

Berline ou coupé ?

PHOTO DEJAN SOKOLOVSKI PHOTOGRAPHY, FOURNIE PAR LEXUS

La RC F

Pour plusieurs automobilistes, la cause est déjà entendue : l’IS 500 F Sport représente un bien meilleur choix que la RC F (notre photo). Ces deux modèles ont beaucoup en commun. Même châssis, même moteur, même boîte, même mode d’entraînement. Seulement, l’IS 500 F Sport est plus fonctionnelle (quatre portes valent mieux que deux), financièrement plus accessible et tout aussi performante (accélération et reprises). Même le groupe « Track Edition » offert exclusivement sur la RC F n’y change rien, loin de là. Conçu pour la piste, cet ensemble (36 700 $) comporte notamment des appendices en fibre de carbone, des jantes ultralégères et des freins en céramique.

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