Aston Martin a vu ses ventes augmenter de 82 % en 2021, malgré le fait que l’industrie a passé un mauvais quart d’heure en raison des problèmes d’approvisionnement. La raison : le VUS DBX. Il compte à lui seul pour près de 50 % des ventes de la marque, qui était jadis reconnue exclusivement pour ses coupés et berlines aux designs intemporels.

Cette relève de la garde explique en grande partie pourquoi le constructeur a dévoilé récemment une version extrêmement performante de cette création afin de cibler les acteurs importants et nichés chez les VUS de grand luxe de haute performance.

PHOTO FOURNIE PAR ASTON MARTIN

Le DBX707 indique dans son nom les chevaux métriques, soit 697 ch dans la mesure communément employée en Amérique du Nord.

Il s’appelle DBX707 et il cible, ni plus ni moins, les Lamborghini Urus et Porsche Cayenne Turbo GT dans cette guerre sans doute absurde de l’accélération haut perchée. Le DBX707 indique dans son nom les chevaux métriques, soit 697 ch dans la mesure communément employée en Amérique du Nord. La puissance est produite par un bloc connu, le V8 de 4 L biturbo d’origine Mercedes-Benz de la livrée de série, mais retravaillé. Aston Martin précise uniquement que sa cartographie a été révisée et que ses turbocompresseurs bénéficient de roulements à billes pour diminuer leur délai de mise en rotation.

Pour canaliser cette puissance, le constructeur fait également la transition vers une transmission à neuf rapports qui est une sorte d’hybride entre une boîte à double embrayage et une transmission automatique classique avec un jeu d’embrayages lubrifié. Les 664 lb-pi de couple sont transmises aux quatre roues au moyen d’un rouage intégral qui peut envoyer jusqu’à 100 % du couple aux roues arrière. C’est donc sur un comportement plutôt sportif que les ingénieurs mettent l’accent au moyen d’une suspension pneumatique au réglage adapté à cette mission.

Cet ensemble assure un 0-100 km/h en 3,3 s, un temps théoriquement identique à celui du Cayenne GT Turbo qui emploie aussi un V8 de 4 L biturbo. Cela dit, c’est plus d’une demi-seconde plus lent que le temps du Tesla Model X Plaid. Aston Martin vise ainsi une concurrence à moteur thermique.

Un virage électrique qui se fait attendre

Le Québécois Lawrence Stroll, grand patron de la marque britannique, a par ailleurs signifié, en entrevue au Financial Times, son intention d’abandonner les moteurs uniquement à essence dès 2026. Aston Martin avait déclaré en 2021 vouloir également lancer son premier modèle électrique durant cette même année.

« Les gens veulent encore l’odeur et le son [des moteurs à combustion]. Nous nous dirigeons graduellement vers une gamme entièrement électrique, mais nous allons continuer à offrir les deux [l’électrique et l’hybride] », a déclaré Stroll durant cette entrevue.

Difficile donc de savoir comment la marque orchestrera le virage, elle qui semble vouloir maintenir en vie les mécaniques à pistons jusqu’à ce que les réglementations gouvernementales deviennent trop restreignantes.