(Niagara-on-the-Lake, Ontario) La petite auto à fort tempérament est une tradition chez Volkswagen. Le genre s’est imposé au milieu des années 1970 avec la GTi. Il s’est poursuivi, beaucoup plus tard, avec l’impétueuse R32 ensuite rebaptisée R. Après le retrait de la Golf de la circulation nord-américaine, Volkswagen se devait d’assurer la continuité pour satisfaire les amateurs qui carburent à l’adrénaline.

Figure emblématique de l’automobile des années 1980 au Canada aussi bien qu’aux États-Unis, la GTi (pour Gran Tourer injection) n’a plus besoin de présentation. Ce modèle, qui en est aujourd’hui à sa huitième génération, devait initialement être produit à 5000 exemplaires.

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Volkswagen GTi et R

Plus de 2,3 millions de GTi sont sorties de l’usine depuis. Ce modèle s’adresse aujourd’hui à une clientèle plus âgée que celle de la R. Cette dernière, dont les débuts au Canada remontent à 2012, recrute des acheteurs plus jeunes.

Semblables… mais différentes

Dotées du même moteur de 2 L, les GTi et R se distinguent beaucoup l’une de l’autre. Par de subtils détails de carrosserie, des pneumatiques élargis et des sièges avant enveloppants qui maintiennent parfaitement le conducteur et son passager. Les liaisons au sol de la R sont plus agressives, plus sophistiquées, et la direction assistée est plus directe, mais non plus rapide, pour s’adapter à une conduite plus vive.

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La GTi ne s’étrangle pas d’indignation si l’on adopte une conduite tranquille. Elle n’exagère pas côté consommation et, contrairement à la R, elle accepte qu’on la ravitaille avec de l’essence ordinaire.

Mue par un moteur de même cylindrée mais plus musclé, la R n’en laisse presque rien paraître. L’explication tient en grande partie au mode d’entraînement à quatre roues motrices. Celui-ci neutralise plus efficacement les errements du train avant, surtout sur une chaussée à faible coefficient d’adhérence. Il se double d’un différentiel à vecteur de couple dont la présence se fait nettement sentir dans les différentes phases d’un virage.

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Ce quatre-cylindres très souple sait aussi se montrer hargneux, y compris à haut régime.

Ce quatre-cylindres très souple sait aussi se montrer hargneux, y compris à haut régime. Pleine de tempérament, la R s’exploite au mieux à l’aide de la boîte automatique à double embrayage (voir l’onglet « Fiche technique ») et permet de bénéficier, en prime, d’un dispositif d’arrêt automatique pour faire baisser la consommation. Qu’à cela ne tienne, on lui préfère la manuelle, malgré sa commande un peu râpeuse et flasque. Ce choix s’applique aussi logiquement à la GTi qui, contrairement à la R, ne se trouve pas pénalisée (couple moteur) par ce choix de transmission.

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Plus remuante que véritablement fougueuse, la GTi modifie à peine le compromis confort-efficacité qui prévaut chez les compactes plus sages.

À la base, les suspensions de la R sont identiques à celles de la GTi, mais les vibrations sont moins filtrées. Et ceux dont le pied est un peu lourd remarqueront qu’au démarrage, le train avant de la R ne peine aucunement à transmettre aux roues la puissance du moteur. La R procure assurance et finesse.

Au volant, le toucher de route est vraiment épatant.

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La direction assistée de la R est plus directe, mais non plus rapide, pour s’adapter à une conduite plus vive.

Le guidage du train avant reste un modèle du genre et l’extrême précision des suspensions (qui se révèlent inconfortables en paramétrant les modes les plus sportifs) lui assure une stabilité exceptionnelle.

Les Volkswagen GTi et R en bref

Fourchette de prix : de 31 495 $ à 40 395 $ (GTi); de 44 995 $ à 46 395 $ (R)
Visible dans les concessions : décembre 2021

On aime

Présence de la boîte manuelle
Homogénéité remarquable (GTi)
Tempérament de feu (R)

On aime moins

Diamètre de braquage (R)
Ergonomie de certaines commandes (climatisation, notamment)
Artifices inutiles

Notre verdict

Dernière chance de vivre, à prix raisonnable, une époque révolue

Puisqu’il est question des paramètres, soulignons l’existence d’un mode Drift (dérapage maîtrisé) totalement incohérent avec notre époque et qui procure des sensations édulcorées et artificielles.

Oui, mais laquelle ?

D’un strict point de vue technologique, on préfère la R, mais la GTi représente sans doute la meilleure affaire. Plus encore que la R, la GTi ne s’étrangle pas d’indignation si l’on adopte une conduite tranquille. Elle n’exagère pas côté consommation et, contrairement à la R, elle accepte qu’on la ravitaille avec de l’essence ordinaire.

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Les GTi et R se distinguent beaucoup l’une de l’autre.

Voilà donc une voiture facile à conduire, agréable au quotidien, simple et qui n’a pas besoin d’être rudoyée pour rester agréable et vivante. Elle se place sans broncher dans les virages sans qu’il soit nécessaire de jouer du frein et de l’accélérateur pour l’inscrire d’autorité dans la trajectoire. Si l’on veut faire surgir la nature sous-vireuse de l’auto, il faut un peu insister.

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Le mode d’entraînement à quatre roues motrices de la R neutralise plus efficacement les errements du train avant, surtout sur une chaussée à faible coefficient d’adhérence.

Plus remuante que véritablement fougueuse, la GTi modifie à peine le compromis confort-efficacité qui prévaut chez les compactes plus sages. Elle n’a rien de spartiate et n’entretient aucune nostalgie à l’égard de l’époque des GTi énergiques qui vous pliaient les vertèbres dans les années 1980.

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Volkswagen Golf GTi

Également courtisés par Honda et Subaru, qui lâcheront sous peu les Civic Si, Type R WRX et WRX STi dans la mêlée, les amateurs trouveront leur bonheur avec ces voitures polyvalentes, capables de répondre même aux besoins d’une petite famille.

Dommage, tout de même, que ce parti pris de discrétion ait conduit Volkswagen à conserver sur ces modèles résolument sportifs la trop avant-gardiste présentation intérieure de la nouvelle génération de Golf.

Des progrès presque partout

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La GTi d’hier

Techniquement, la GTi d’hier n’a plus grand-chose à voir avec celle d’aujourd’hui. À ses débuts, la plus survoltée des Golf ne produisait que 110 ch, mais ceux-ci devaient mouvoir une masse de quelque 800 kg. Même si elle est aujourd’hui beaucoup plus puissante et plus lourde, la GTi s’avère plus sûre et affiche des performances plus électrisantes encore. Hélas, elle consomme seulement 1,8 L/100 km de moins qu’à l’époque. C’est peu de progrès en 30 ans…

Dernière chance

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Volkswagen GTi et R, boîte manuelle

La déclinaison R fera, sans l’ombre d’un doute, l’envie de certains amateurs européens. Alors que ces derniers doivent se contenter d’une R à boîte automatique, nous avons également le choix — « pour la dernière fois, préviennent les dirigeants de la marque allemande » — d’opter pour une transmission manuelle. Celle-ci n’a cependant pas été optimisée pour encaisser le couple additionnel du moteur. Voilà qui explique l’écart (15 livres-pied) entre les deux versions.

Fiche technique

Moteurs

L4 DACT 2 L turbocompressé (GTi), 241 ch entre 5000 et 6500 tr/min, 273 lb-pi de couple entre 1750 et 4300 tr/min
L4 DACT 2 L turbocompressé (R avec boîte manuelle), 315 ch à 6000 et 6500 tr/min, 280 lb-pi de couple à 3000 tr/min
L4 DACT 2 L turbocompressé (R avec boîte automatique), 315 ch à 5600 tr/min, 295 lb-pi de couple à 3000 tr/min

Poids

1550 kg (R manuelle) — 1579 kg (R automatique),
1412 kg (GTi manuelle) — 1447 kg (GTi automatique)

Accélération (0-100 km/h)

4,3 secondes (R automatique),
5,5 secondes (GTi automatique)

Boîtes de vitesses de série

manuelle 6 rapports

Boîtes de vitesses optionnelle

automatique à double embrayage 7 rapports

Modes d’entraînement

traction (GTi); rouage intégral (R)

Pneus

225/40R18 (GTi),
235/35R19 (R)

Capacité du réservoir

50 L (GTi),
55 L (R)

Essence recommandée

ordinaire (GTi),
super (R)

Consommation

8,7 L/100 km (GTi automatique), 9,1 L/100 km (GTi manuelle) ;
10,4 L/100 km (R automatique), 10,9 L/100 km (R manuelle)

Dimensions

Empattement : 2631 mm (2630),
Longueur : 4287 mm (4290),
Hauteur : 1463,
Largeur : 2073 mm (rétroviseurs extérieurs repliés)
Le chiffre entre parenthèses correspond aux dimensions spécifiques, en millimètres, de la R

Faites part de votre expérience

La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Ford Maverick, Jeep Grand Cherokee, Infiniti QX60 et Subaru Forester. Si vous possédez l’un de ces véhicules ou en attendez la livraison, nous aimerions bien vous lire.

L’avis des propriétaires

Sans hésitation, la clientèle recommande la GTi

Véritable inconditionnel de Volkswagen, j’ai possédé plusieurs GTi et R ! En 2000, j’ai fait l’acquisition d’une GTi VR6 que j’ai gardée 13 ans (300 000 km). Un enchantement d’entendre souffler le moteur lors de longs voyages et une tenue de route digne d’une grand tourisme […] Assez dispendieuse à l’entretien, mais très fiable. De 2013 à 2019, j’ai eu une GTi 2 L turbo, plus légère et plus souple à conduire, avec une rapidité d’accélération hors du commun. Aucun problème important et une des meilleures voitures dans ma vie. Je l’ai vendue en une minute après sept ans pour la moitié du prix payé neuve. Enfin, rendu à 69 ans, j’ai acheté une des dernières R 2019 sur le marché. Avec une boîte manuelle, comme toutes les autres… Freinage très efficace et accélération à vous couper le souffle. Sièges un peu durs au début qui s’assouplissent avec le temps […]. Peut-être trop de gadgets […], mais facile d’utilisation. Une GTi ou une R doivent être chaussées de pneus de qualité. Bien entretenues, elles durent des années et sont très sécuritaires. Valeur de revente supérieure et plaisir de conduire sont au rendez-vous.

François B.

J’ai actuellement une VW GTi Édition Rabbit 2019, avec transmission manuelle, en location de 48 mois et que je vais probablement racheter à la fin du bail. Cette voiture est un véritable coup de cœur pour moi en 30 ans de conduite, le mariage parfait entre une voiture très pratique (polyvalence d’une carrosserie à hayon, format raisonnable, économique) et sportive. Avec son prix qui tournait aux environs de 33 000 $, le rapport qualité-prix était excellent. L’intérieur est un point fort pour moi. Tout est à sa place. Rien de clinquant, finition superbe, habitacle confortable et décoré avec goût. J’ai tout de suite adoré la conduite sportive et confortable. Tout est précis dans cette voiture, la direction, la course du levier d’embrayage, la tenue de route. L’option DCC est un incontournable si vous conduisez dans la région de Montréal, le mode « confort » est plus approprié. C’est un véhicule qu’on regrette de quitter après un long trajet, contrairement à d’autres véhicules que j’ai conduits auparavant. Côté fiabilité, ma voiture n’a que 25 000 km, mais rien à signaler, un rappel seulement. Un ami qui possède une Golf R me dit qu’à 80 000 km, toujours aucun problème. Et les freins sont toujours d’origine !

Jean-François G.

Je suis propriétaire d’une Volkswagen Golf GTi 2018. J’adore sa conduite vive et efficace. Un moteur en verve, mais qui pourrait bénéficier de quelques chevaux supplémentaires. […] Le bruit de roulement est trop présent dans l’habitacle et me force à monter le son de la radio. […] La consommation est impressionnante de frugalité, surtout en regard de la performance disponible. Un intérieur sportif […] Un coffre assez spacieux, mais que j’aimerais un peu plus grand. J’ai aussi possédé une Mazdaspeed 3 2010 et la différence de volume de coffre est en faveur de la Mazda. Finalement, la sonorité du système d’échappement est plutôt ordinaire. Je l’aimerais un peu plus expressive et non simulée par le système de son de la voiture. Les commandes du tableau de bord sont intuitives et faciles à manipuler. Globalement, je l’adore !

Yves C.

J’en suis à ma quatrième Volkswagen et ma deuxième GTi. J’ai conservé la première, une 1985, sept ans. Les problèmes rencontrés étaient surtout liés à la piètre qualité du service après-vente des concessionnaires visités dans le Grand Montréal. Après plusieurs autres véhicules que je gardais trois ou quatre ans, me voici 20 ans plus tard à retourner au véhicule que j’ai aimé le plus. Donc une GTi 2012, qui est toujours un plaisir à conduire et les problèmes subis ont été résolus grâce à la garantie. En gros, je suis très satisfait, elle est solide, performante, polyvalente et tient remarquablement la route.

Guy T.

Nostalgique de ma GTi 1992 [...], je me suis acheté, pour célébrer mes 40 ans, une GTi 2011. Ça fait 10 ans que j’ai ce véhicule et je l’adore comme au début. Plaisir de conduite est le mot qui me vient en premier. Fiable, malgré quelques petits problèmes de jeunesse, économique à la pompe, solide (aucun bruit de caisse) sécuritaire, et encore très jolie, j’ai donc décidé de la garder. Car si aujourd’hui je devais la changer pour mes 50 ans, ça serait encore un GTi.

Éric D.

Ah, la GTi ! Tout le côté pratique d’une Golf pimentée d’un moteur nerveux, une bonne transmission DSG, une très bonne tenue de route, des sièges très adéquats et un look d’enfer. J’ai reçu beaucoup de compliments pour cette auto. Elle m’a fait oublier les BMW, Saab et autres Supra d’autrefois. C’est une voiture complète. Et en prime, elle s’est avérée assez fiable, étonnamment pour une VW. J’étais nerveux du fait que c’était la première année de production au Mexique, alors, j’ai pris une garantie prolongée. Un étrier saisi l’an dernier, que l’inutile garantie, bien sûr, ne couvre pas. Une odeur d’essence lorsque je fais le plein, qui dure pour le premier sixième de réservoir. Jamais corrigé, malgré un rappel. Une transmission erratique au début, corrigée par une reprogrammation. Cela dit, je la rachèterais sans hésiter.

Louis N.

Je possède une Golf 7 GTi 2020 et, sans surprise, j’en suis extrêmement satisfait. C’est l’archétype de la voiture plaisante et utilisable au quotidien. Elle possède un vrai comportement sportif et dynamique, finement travaillé. Son moteur a une puissance suffisante pour nous faire avoir facilement une contravention, sans tomber dans la course à l’armement de certaines autres marques et surtout en gardant une consommation contenue (8,5 L/100 km en moyenne). Irréductible de la boîte manuelle, c’était une hérésie pour moi d’avoir une GTi automatique. Je me suis pourtant laissé séduire après un essai. Cette boîte DSG 7 est extrêmement efficace et amusante à conduire. Le plus impressionnant est le différentiel actif à l’avant qui singe le comportement d’une propulsion. L’ingénierie allemande dans toute sa splendeur. Pour le côté pratique, tout est bien pensé. Grâce à son vecteur de couple, j’arrivais à sortir des bancs de neige plus facilement que certains de mes voisins en VUS. […] Je vais garder précieusement ma GTi. Ce n’est peut-être pas la plus puissante ou la plus rapide du marché, mais elle est de loin l’une des plus amusantes à conduire.

Damien C.