Eh bien voilà, c’est fait ! Mazda a clos la production de sa berline Mazda6 en juillet dernier, mettant fin à une troisième génération qui aura eu l’ingrate mission de tenter de ralentir son déclin, sans succès. Malgré tout le bon vouloir du petit constructeur japonais, l’intermédiaire n’a jamais pu s’imposer parmi les meneurs au chapitre des ventes. On se penche une dernière fois sur une œuvre éloquente condamnée aux rôles secondaires.

Le design

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Sur le plan latéral, c’est simple, mais fort efficace, avec une ligne de bas de caisse qui s’élève légèrement vers l’arrière et des jantes de 19 po qui complètent bien les passages de roues.

Elle a beau faire partie du paysage des berlines intermédiaires depuis un certain temps déjà, la Mazda6 reste indéniablement dans le coup sur le plan visuel. Cette dernière itération, qui est le produit de diverses révisions légères au courant des derniers millésimes, s’impose par un avant manifestement dynamique dont les ailes, décrivant des arcs fuyants, complètent un capot plutôt long qui cascade sur une calandre hexagonale texturée. Sur le plan latéral, c’est simple, mais fort efficace, avec une ligne de bas de caisse qui s’élève légèrement vers l’arrière et des jantes de 19 po qui complètent bien les passages de roues. À l’arrière, on remarque le seul élément qui trahit la présence d’une mécanique turbocompressée avec un petit badge « Turbo » sur le couvercle du coffre. Ce dernier lie les deux feux arrière profilés avec une bande d’aluminium brossé pour la continuité. Les pots d’échappement circulaires bien intégrés au pare-chocs arrière complètent le portrait.

À bord

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L’habitacle de la Mazda6 2021

Comme toute berline de son segment, l’accessibilité à la partie avant de l’habitacle de cette Mazda6 se fait sans anicroche. Une fois bien assis dans un mobilier confortable et surtout élégant avec sa sellerie en cuir, on s’attarde sur les nombreux détails qui composent la planche de bord. Non pas qu’elle soit immensément chargée, bien au contraire, mais la variété des matières utilisées et le dessin misant sur l’horizontalité la rendent nettement plus raffinée que le prix suggéré. L’instrumentation qui mélange le numérique et les éléments physiques est aussi de bon goût. Le seul élément sur lequel on peut prendre à partie cette Mazda6 est l’aspect plutôt étriqué des places arrière, ce qui la place plutôt près de l’actuelle Mazda3, en dépit de son statut d’intermédiaire. Le coffre, pour sa part, est d’une bonne contenance et offre une bonne ouverture pour y accéder.

Sous le capot

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Le quatre-cylindres de 2,5 L turbocompressé de la Mazda6 produit 250 ch lorsqu’on emploie de l’essence super à indice d’octane 93.

En cette dernière année de production de cette génération de la Mazda6, le constructeur n’a rien modifié au sujet de sa proposition mécanique. Deux quatre-cylindres de 2,5 L se partagent toujours le compartiment moteur, l’un atmosphérique (187 ch), l’autre turbocompressé (250 ch). Ce dernier, qui équipe maintenant de nombreux modèles du constructeur, anime évidemment les livrées plus huppées de la berline et peut s’abreuver de carburant à indice d’octane 87, en échange d’une perte de 23 ch. Couplé à une boîte à six rapports, techniquement un peu datée, mais fort efficace, ce moteur est naturellement à l’aise dans ce mandat, malgré le fait qu’il envoie 320 lb-pi de couple uniquement aux roues avant. Sa linéarité, dont le but avoué est de rappeler celle d’un V6, est fort agréable, et sa gourmandise n’est pas trop élevée (8,6 L/100 km au cours de l’essai).

Derrière le volant

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La Mazda6 2021 demeure l’un des points de référence du segment, malgré l’âge plus avancé de son ossature par rapport à une concurrence renouvelée.

Tout au long de sa carrière qui s’est amorcée en 2003 (année-modèle 2004), la Mazda6 a été couverte d’éloges pour sa prestance sur le plan dynamique. Elle demeure l’un des points de référence du segment, malgré l’âge plus avancé de son ossature par rapport à une concurrence renouvelée. On se surprend même à apprécier davantage le toucher de sa direction comparativement à la Mazda3. La linéarité de l’assistance est plus manifeste et fait plus corps avec la machine au moyen d’un aspect communicatif réellement complet. Certes, le désavantage sur papier de cette Mazda6 reste le fait qu’elle soit offerte uniquement en traction, par opposition à une Mazda3 à rouage intégral, mais l’intermédiaire se tire fort bien d’affaire avec un système antipatinage double et un contrôle de stabilité à vecteur de couple qui interviennent correctement pour éviter une trop grande perte d’adhérence. Les mouvements sont ainsi fort coulés, sans être brusqués par un amortissement trop sec.

Les technologies embarquées

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Le système d’infodivertissement de la Mazda6 2021 est plutôt dépassé.

C’est sans doute ici que la Mazda6 montre le plus ses rides. Il suffit d’ailleurs d’enclencher la marche arrière pour constater à quel point la caméra de recul offre une définition d’une autre époque, avant même de naviguer dans le système d’infodivertissement. Ce dernier, employé par Mazda depuis nombre d’années, n’est plus dans le coup lorsqu’on se concentre sur la notion d’expérience utilisateur. La définition de l’écran est très moyenne, les menus ne sont pas réellement bien disposés et les fonctions sont très limitées. La stabilité du système n’est pas à point non plus. Au moins, Mazda a intégré Apple CarPlay sans fil dès la livrée de milieu de gamme GT, élément dont les bienfaits sont en partie éliminés par l’absence d’un pavé de recharge. On se reprend toutefois avec une chaîne audio Bose, dont la qualité sonore se situe parmi les meilleures de la catégorie.

Le verdict

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Si l’achat d’une berline intermédiaire vous intéresse, n’hésitez pas à mettre cette Mazda6 tout en haut de votre liste.

Le destin de cette Mazda6 constitue sans doute une énigme et nous fait la leçon sur la notion de désirabilité en marketing. En dépit de ses immenses qualités d’ensemble, allant de sa grande fiabilité à un design attrayant et à un dynamisme avéré, la berline intermédiaire n’a pas convaincu un nombre élevé d’acheteurs. C’est bien dommage, car encore aujourd’hui, cette création constitue une belle réussite, grandement homogène et accessible sur le plan financier. Mais maintenant, que lui réserve l’avenir ? Avec l’arrivée de nouveaux produits de la marque basés sur une plateforme à propulsion, la transition sera naturelle pour l’intermédiaire. Dans un contexte où la berline se meurt, Mazda n’a néanmoins toujours pas fait d’annonce en ce sens. Il faudra donc patienter, encore. Mais, entre-temps, si l’achat d’une berline intermédiaire vous intéresse, n’hésitez pas à mettre cette Mazda6 tout en haut de votre liste, du moins pendant qu’il reste des exemplaires chez les concessionnaires.

Carnet de notes

Version de base attrayante

Dotée d’un quatre-cylindres atmosphérique de 2,5 L (187 ch) fort compétent et moins gourmand que le moteur de la déclinaison turbo (8 L/100 km comparativement à 8,9 L/100 km), la version GS de cette Mazda6 est fort intéressante avec ses caractéristiques de série bien garnies.

Un taux d’intérêt très bas

Alors que bien des constructeurs ont haussé leur taux d’intérêt, cette Mazda6 est la seule de son segment à être offerte à 0 % d’intérêt sur de nombreux termes de financement, ce qui peut être avantageux si vous songez à en faire l’achat.

Des ventes faméliques

Il s’est vendu, en 2020, 1049 Mazda6 au Canada, comparativement à 24 946 VUS compacts CX-5, le modèle du constructeur le plus populaire et ayant le moins souffert de la baisse des ventes en raison de la pandémie.

Presque le poids d’une compacte

Avec l’utilisation du rouage intégral par défaut lorsqu’on opte pour le même moteur turbo dans la Mazda3, la différence de poids avec la Mazda6 est réduite à seulement 91 kg à l’avantage encore de la compacte. Ce poids relativement contenu aide l’intermédiaire dans son rendu dynamique.

Bouder les transmissions CVT et à double embrayage

Alors que plusieurs rivales emploient la boîte à variation continue, la Mazda6 reste fidèle à la boîte traditionnelle à convertisseur de couple toujours aussi douce, mais un peu moins rapide dans ses changements de rapports que les boîtes à double embrayage.

Fiche technique

  • Modèle à l’essai : Mazda6 Kuro
  • Moteur : L4 DACT 2,5 L turbocompressé
  • Puissance : 250 ch à 5000 tr/min (mesurée avec essence octane 93)
  • Couple : 320 lb-pi à 2500 tr/min (mesurée avec essence octane 93)
  • Transmission : automatique à six rapports avec mode manuel
  • Architecture motrice : moteur transversal avant, traction
  • Consommation (ÉnerGuide) : 8,9 L/100 km
  • Prix (avec options) : 40 215 $ (fourchette de prix de 29 815 $ à 41 715 $)
  • Concurrentes : Chevrolet Malibu, Honda Accord, Hyundai Sonata, Kia K5, Nissan Altima, Subaru Legacy, Toyota Camry et Volkswagen Passat
  • Du nouveau en 2021 ? Dernière année de production de la troisième génération
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