(Kingston, Ontario) Nissan a mis huit ans avant de rénover son Pathfinder. « Trop long », diront certains, pour débarquer avec une nouvelle génération qui, sur le plan technique à tout le moins, innove peu. Vrai, mais cette cinquième génération parvient avec les moyens du bord à marquer des points importants face à ses concurrents.

C’est une évidence. Au fil des refontes, le Pathfinder ne cesse de s’embourgeoiser, et c’est bien dommage.

La première génération (1986-1995) était tellement plus vivante, plus amusante et, surtout, plus accessible. C’était il y a longtemps. Aujourd’hui, les consommateurs le souhaitaient plus ouaté, plus luxueux. Plus spacieux aussi. Sans évoquer un retour au modèle fondateur, cette cinquième génération représente cependant une évolution bien sentie de la précédente.

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Au fil des refontes, le Pathfinder ne cesse de s’embourgeoiser.

Même s’il fait quelques clins d’œil au passé, ce Pathfinder nouveau endosse un manteau plus ample (ne me dites pas que vous êtes surpris ?) que la version antérieure. Plus large (+ 15,2 mm), plus haut (+ 7 mm), ce Nissan a toutefois été raboté de 21,7 mm. Il est aussi légèrement moins lourd, mais la réduction — une quinzaine de kilogrammes – risque ici de passer totalement inaperçue. Le Pathfinder, toutes déclinaisons confondues, plaque tout de même toujours plus de deux tonnes à la rue.

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L’habitable du Nissan Pathfinder 2022

Ces dimensions accrues, surtout en largeur, ont permis la confection d’une banquette de troisième rangée plus accueillante pour les jeunes à qui on la destine. Celle-ci est suffisamment spacieuse pour recevoir deux sièges d’auto pour enfants contre trois dans la partie médiane, selon la configuration retenue. À ce sujet, soulignons que seule la déclinaison Platinum, la plus onéreuse, a droit à des fauteuils individuels au centre de la cabine. Toutes les autres adoptent une banquette pleine largeur.

Le Nissan Pathfinder en bref

Fourchette de prix : de 43 798 $ à 54 398 $
Visible dans les concessions : maintenant

On aime

Abandon de la CVT
Capacité de remorquage accrue
Silence de roulement

On aime moins


Aucun gain significatif en consommation
Aucune mécanique alternative
Comportement empesé

Notre verdict : c’est la copie au propre de l’édition précédente

Pourtant, malgré ses dimensions et ses aptitudes à transformer son habitacle modulaire, cet utilitaire ne peut pas faire de miracles. Lorsque sept ou huit personnes ont pris place à bord, le volume du coffre est bien trop réduit pour que l’on puisse emporter tous leurs bagages.

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Lorsque sept ou huit personnes ont pris place à bord, le volume du coffre est bien trop réduit pour que l’on puisse emporter tous leurs bagages. Sur cette photo, la troisième rangée de sièges est couchée.

Qu’à cela ne tienne, cette configuration demeure très recherchée. Elle reflète l’évolution de la société, notamment l’augmentation de familles recomposées, du covoiturage de proximité, sans oublier, bien sûr, les amants de plein air qui exigent de disposer de beaucoup d’espace.

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La déclinaison Platinum, la plus onéreuse, a droit à des fauteuils individuels au centre de la cabine.

Dans ce domaine, le Pathfinder fait preuve d’une belle ingéniosité. Il propose par exemple des parois intérieures planes (une feuille de contreplaqué de 4 pieds de large glisse sans s’érafler contre les puits de roues). On note également avec bonheur un coffret de rangement plus vaste sous le plancher de l’aire de chargement et un nombre accru de vide-poches et porte-gobelets dans l’habitacle. On en compte maintenant 16. Rien d’innovant dans tout cela, d’accord. Pourtant, trop rarement ces idées se retrouvent-elles réunies à bord d’un même habitacle.

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Comme tout véhicule moderne, le Pathfinder s’assure d’être le prolongement naturel de votre téléphone portable intelligent.

À cette qualité s’ajoute un environnement plus sûr où tous les dispositifs de sécurité Nissan répondent présents. Et, comme tout véhicule moderne, le Pathfinder s’assure d’être le prolongement naturel de votre téléphone portable intelligent.

Plus costaud

Même s’il s’embourgeoise, le Pathfinder ne craint pas l’aventure pour autant. Pour peu que le terrain ne soit pas trop accidenté — sa garde au sol représente ici un frein —, ce Nissan ne déteste pas sortir des sentiers battus. Et si sa taille ne lui permet plus, comme autrefois, d’emprunter des chemins aussi étroits, il ne décevra pas ses aficionados qui ne lui tiendront pas rigueur de ses capacités de franchissement qui demeurent modestes.

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Le Nissan Pathfinder 2022

Doté d’un châssis monocoque, le Pathfinder offre un comportement plus moderne. La génération précédente se trouvait bridée dans ses compétences par une démarche pataude et un toucher de route un peu maladroit. Fort de voies plus larges, d’une empreinte plus marquée au sol et d’une direction à la démultiplication plus rapide, cet utilitaire se révèle plus stable et moins balourd à conduire. Malgré tout, à rythme élevé et en virage, le centre de gravité important et surtout le poids (près de deux tonnes) pénalisent l’agilité. En ville, son rayon de braquage assez court pour un véhicule de cette taille rend les manœuvres relativement aisées.

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Les dimensions accrues, surtout en largeur, ont permis la confection d’une banquette de troisième rangée plus accueillante pour les jeunes à qui on la destine.

Cette refonte a également permis de revisiter les éléments suspenseurs. Ceux-ci se révèlent plus confortables grâce à une géométrie révisée et une rigidité accrue. Mais le plus étonnant demeure sans l’ombre d’un doute le silence de roulement de cet utilitaire. Ce dernier bénéficie de glaces plus épaisses et de matériaux isolants de meilleure qualité. Ces deux éléments concourent à réduire le nombre de décibels, tout comme le remplacement de la boîte à variation continue (CVT) qui, dès qu’on écrasait l’accélérateur, noyait les conversations. La CVT partie, au tour maintenant d’une transmission traditionnelle à neuf rapports de relayer puissance et couple aux quatre roues motrices. Une bonne nouvelle puisque sa présence a un effet salutaire sur la capacité maximale de remorquage de ce véhicule qui s’établit à 2751,5 kg ou 6000 lb.

Pour tracter une telle charge, Nissan s’en remet toujours au V6 de 3,5 litres atmosphérique.

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Le nouveau Pathfinder a une capacité maximale de remorquage qui s’établit à 2751,5 kg ou 6000 lb. Pour tracter une telle charge, Nissan s’en remet toujours au V6 de 3,5 litres atmosphérique.

Une motorisation robuste et discrète, mais qui doit composer désormais avec une boîte « longue » pour abaisser sa consommation. Selon les motoristes du constructeur japonais, celle-ci a été réduite de 2 %. La belle affaire. Elle demeure tout de même à plus de 11 L/100 km de moyenne. On ne peut s’empêcher de penser que Nissan pouvait faire mieux. En couplant par exemple ce V6 à une unité de puissance électrique (hybride) ou en révisant la cylindrée à la baisse pour permettre à la suralimentation par turbocompresseur d’opérer sa magie. Nissan promet des avancées dans ce domaine, mais se garde bien de révéler son calendrier d’exécution.

Vendu à prix compétitif et bien équipé, le Pathfinder corrige ses faiblesses du passé — ce qui est déjà très bien —, mais ne parvient pas à marquer les esprits pour autant.

La première fois

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Le Nissan Pathfinder 1999

Dans la série « j’ai souvenir encore », la première génération (1986-1995) de Pathfinder a sans doute été la plus mémorable de toutes. En ce temps-là, ce Nissan se frottait au 4Runner de Toyota (nouvellement débarqué lui aussi) et représentait une solution de remplacement aux lourdauds Chevrolet Blazer et Ford Bronco de l’époque. Dans sa configuration la plus appétissante, le Pathfinder s’animait alors du V6 de 3 litres jumelé à une boîte manuelle à cinq rapports.

Chinook, Chilkoot ou Klondike ?

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Le Nissan Pathfinder 2022

La direction de Nissan garde non seulement le silence sur l’intégration d’une mécanique hybride rechargeable à bord du Pathfinder, mais aussi sur la création d’une déclinaison « loisirs » actuellement très plébiscitée par la concurrence. Nissan reconnaît qu’elle étudie cette possibilité sans indiquer toutefois si cette déclinaison en devenir sera baptisée Chinook, Chilkoot ou Klondike. Trois appellations qui ont marqué la carrière du Pathfinder.

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La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Audi e-Tron, Chevrolet Bolt EUV, Ford Bronco, Infiniti QX60, Jeep Grand Wagoneer et Toyota 86/Subaru BRZ. Si vous possédez l’un de ces véhicules ou en attendez la livraison, nous aimerions bien vous lire.

Fiche technique

Moteur : V6 DACT 3,5 litres
Puissance : 284 chevaux à 6400 tr/min
Couple : 259 lb-pi de couple à 4800 tr/min
Poids : 2027 kg
Garde au sol : 180 mm
Capacité maximale de remorquage : 2721,5 kg (6000 lb)
Boîte de vitesse : automatique à 9 rapports
Mode d’entraînement : rouage intégral
Capacité du réservoir : 70 litres
Essence recommandée : ordinaire
Consommation : 11,2 L/100 km
Empattement : 2900 mm
Longueur : 5000 mm
Hauteur : 1800 mm
Largeur : 1978 mm (rétroviseurs extérieurs rabattus)
Pneus : 255/60R18 ou 245/50R20 (Platinum, option sur SL)