Dans l’automobile, les idoles sont faites pour être déboulonnées… Ce qui n’a pas manqué d’arriver à la Corvette depuis qu’elle a implanté son moteur au bon endroit.

Respect de la tradition

Le précepte qui fut la clé de son succès demeure le même : en donner à sa clientèle davantage pour son argent. La Corvette, huitième du nom, coûte carrément deux, trois, voire quatre fois moins cher que ses concurrentes à prestations comparables et devient ainsi l’une des rares sportives d’exception construites en… grande série !

Le corps à demi-allongé, on a désormais le sentiment que nos orteils flirtent avec les axes de roues. Les mains partent en quête de nouveaux repères sur un volant octogonal à l’épaisse jante garnie de suédine. Les yeux s’écarquillent face au large pare-brise, où le capot ne fait plus figure de ligne d’horizon. Pas besoin de rouler pour comprendre que l’on a changé d’univers et d’époque. La Corvette a repoussé les limites. Pour le mieux !

Ces sensations nouvelles se confirment dès les premiers tours de roue. Le propulseur, maintenant situé en position centrale arrière, influence son comportement actuel. Et son développement futur aussi.

Stabilité exemplaire

Agile comme elle ne l’a jamais été, la Corvette enchaîne les courbes et contre-courbes sans forcer ni mettre une roue de travers. Elle ne dévie pas d’un centimètre de la trajectoire qu’on lui intime grâce à une direction jamais fatigante, car elle est très douce, ne lutte plus avec autant d’ardeur contre le sous-virage.

À la condition d’être vigilant, d’adopter une conduite coulée, et de systématiquement anticiper les réactions du châssis, l’automobiliste gagne rapidement en confiance. Et le plaisir avec elle lorsqu’on a appris à exploiter ses dons de communication hors du commun. Elle ne demande qu’à vous laisser vous régaler.

  • La Corvette enchaîne les courbes et contre-courbes sans forcer ni mettre une roue de travers.

    PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET

    La Corvette enchaîne les courbes et contre-courbes sans forcer ni mettre une roue de travers.

  • Basse, la Corvette exige de savoir se glisser et s’extraire des deux places disponibles avec un minimum d’élégance...

    PHOTO JESSICA LYNN WALKER, FOURNIE PAR CHEVROLET

    Basse, la Corvette exige de savoir se glisser et s’extraire des deux places disponibles avec un minimum d’élégance...

  • La Corvette possède un volant octogonal à l’épaisse jante garnie de suédine.

    PHOTO JESSICA LYNN WALKER, FOURNIE PAR CHEVROLET

    La Corvette possède un volant octogonal à l’épaisse jante garnie de suédine.

  • Vue latérale de la Chevrolet Corvette 2021

    PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET

    Vue latérale de la Chevrolet Corvette 2021

  • La console centrale de la Chevrolet Corvette 2021

    PHOTO JESSICA LYNN WALKER, FOURNIE PAR CHEVROLET

    La console centrale de la Chevrolet Corvette 2021

  • L’incontournable « fourre-tout » aménagé sous le capot avant

    PHOTO JESSICA LYNN WALKER, FOURNIE PAR CHEVROLET

    L’incontournable « fourre-tout » aménagé sous le capot avant

  • Son rayon de braquage est important et sa visibilité arrière est réduite.

    PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET

    Son rayon de braquage est important et sa visibilité arrière est réduite.

  • Vue de l’arrière

    PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET

    Vue de l’arrière

  • Avec cette Chevrolet Corvette 2021, on a l’assurance d’attirer l’attention des passants chaque fois qu’elle descend dans la rue.

    PHOTO JESSICA LYNN WALKER, FOURNIE PAR CHEVROLET

    Avec cette Chevrolet Corvette 2021, on a l’assurance d’attirer l’attention des passants chaque fois qu’elle descend dans la rue.

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Impeccablement équilibré, dépourvu d’inertie, le châssis se montre d’une stabilité exemplaire dans toutes les phases de la conduite, y compris les plus critiques. Son efficacité a progressé à pas de géant, comparativement à celui de sa devancière, en matière de confort et plus particulièrement en virage. Cette sportive cherche dorénavant à communiquer – à qui veut bien l’écouter – des sensations plus subtiles.

Ainsi, l’auto pivote mieux et surtout s’extrait plus promptement. Et sa rigidité a été opportunément renforcée, sans faire appel à des matériaux exotiques coûteux. On pourra chipoter sur les freins – désormais sans liaison mécanique – parfois difficiles à moduler sur les modes de conduite (Tour et Sport).

La mécanique qui l’anime, un V8 de 6,2 L atmosphérique, produit plus de chevaux et de couple qu’autrefois tout en bénéficiant d’une boîte à double embrayage efficace et rapide. Dans ce contexte, la Corvette se montre, comme on pouvait s’y attendre, beaucoup plus brillante et plus performante.

Les excités de l’accélérateur auront toutefois l’impression que cette Corvette pourrait en faire plus. Elle le fera. Déjà, ses concepteurs promettent des évolutions prochaines. Si l’on prête foi aux propos du président américain Joe Biden (lui-même propriétaire d’une Corvette 1967), une version électrique se trouve actuellement en chantier.

Chose certaine, l’implantation en position centrale du moteur offre des possibilités inappréciables à ce stade-ci. Dès lors, les idées les plus folles (le sont-elles vraiment ?) circulent dont une évoquant la sortie d’une version hybride dotée d’un rouage intégral à la manière d’une Acura NSX. Parfaitement plausible.

En ville, on peut progresser au quasi-ralenti sans que la mécanique manifeste son agacement. Mais la plainte rauque du moteur vient toutefois rappeler que la Corvette est taillée pour d’autres horizons. Départ arrêté, elle atteint les 100 km/h en tout juste trois secondes... On la sent prête à bondir. L’accélération, parfaitement linéaire, vigoureuse à tous les régimes pour peu que ceux-ci se trouvent sous le rupteur (6500 tr/min).

À vitesse de croisière stabilisée, un dispositif désactive la moitié des cylindres pour calmer la soif de cette motorisation capable de tous les excès si on la cravache. On ne fera pas injure à la Corvette en lui reprochant son rayon de braquage important et sa visibilité arrière réduite. La caméra de recul atténue cette critique pour réaliser sereinement une manœuvre sans racler les jantes contre un trottoir. Cela dit, on déplore tout de même que la version d’entrée de gamme (1LT) se trouve privée de certaines aides à la conduite (capteurs d’angles morts et caméra avant).

Italie et Kentucky, ça rime

Ses formes évoquent, de loin et dans le brouillard, une création de la région italienne de l’Émilie-Romagne plutôt que de Bowling Green dans le Kentucky. Voilà l’assurance d’attirer l’attention des passants chaque fois qu’elle descend dans la rue. Basse, la Corvette exige de savoir se glisser et s’extraire des deux places disponibles avec un minimum d’élégance...

Cet exercice accompli, on se retrouve comme enserré dans le cockpit d’un avion de chasse, avec sous le nez le tableau de bord truffé de cadrans parfaitement lisibles que l’on peut paramétrer à sa guise. L’ambiance intérieure, qui n’a pas toujours figuré parmi les principaux motifs de préoccupation de ses concepteurs, est ici très soignée. La forme incurvée de l’imposante console vers le poste de pilotage fait défiler sur sa crête un cortège de commutateurs, de boutons-poussoirs et d’écrans numériques. Il n’y en a que pour celle ou celui qui se trouve au volant, condamnant à la solitude l’occupant du baquet de droite.

Malgré les difficultés associées à un véhicule à moteur central (volume intérieur et utilitaire), la Corvette se révèle étonnamment fonctionnelle. Outre l’incontournable « fourre-tout » aménagé sous le capot avant, on en retrouve un autre plus spacieux à l’arrière. Celui-ci peut accueillir le pavillon amovible et quelques bagages souples pour partir en week-end.

Consultez le site de Chevrolet Canada

Fourchette de prix

De 69 398 $ à 78 398 $

Visible dans les concessions

Maintenant

On aime

Rapport prix-prestation incomparable
Position de conduite
Comportement bluffant

On aime moins

Modulation du freinage
Console centrale envahissante et complexe
Absence de certains dispositifs de sécurité (version 1LT)

Notre verdict

Un bel indicateur de son développement futur

Sur la piste

Son palmarès donne le tournis, mais retenons surtout ses deux victoires aux 24 Heures du Mans (catégorie GTS), comme bien d’autres, au volant d’une Corvette.

PHOTO FOURNIE PAR GENERAL MOTORS

Le pilote automobile canadien Ron Fellows

Le pilote automobile canadien Ron Fellows, pour qui la sportive américaine n’a plus de secret, estime que « les limites étaient atteintes avec une architecture à moteur avant ». Ce coureur originaire de Windsor, en Ontario, a eu l’occasion de conduire la huitième génération de la Corvette sur le circuit de Mosport, dont il est l’un des propriétaires. « Par rapport à l’ancienne, la nouvelle est plus équilibrée et procure une adhérence mécanique supérieure à la précédente. En outre, le poste de pilotage plus avancé contribue à faire davantage corps avec l’auto », dit-il.

Faites-nous part de votre expérience

La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Audi e-tron Sportback, Genesis GV70, Honda Civic, Hyundai Santa Cruz, Jeep Grand Cherokee, Nissan Pathfinder et Subaru Outback. Si vous possédez l’un de ces véhicules, nous aimerions bien vous lire.

Écrivez-nous pour nous faire part de votre expérience

Fiche technique

PHOTO ÉRIC LEFRANÇOIS, LA PRESSE

Chevrolet Corvette 2021

Moteur

V8 ACC 6,2 litres atmosphérique 490 chevaux à 6450 tr/min (495 ch avec échappement sport)

465 lb-pi de couple à 5150 tr/min (470 lb-pi avec échappement sport)

Performances

Poids : 1530 kg (à sec)

0-100 km/h : 3,1 secondes

Vitesse de pointe : 312 km/h (données du constructeur)

Boîte de vitesses

De série : automatique à 8 rapports à double embrayage

Optionnelle : aucune

Mode d’entraînement : propulsion

Pneus

245/35ZR19 – 305/30ZR20

Capacité du réservoir, essence recommandée

70 litres

Super

Consommation

11,3 L/100 km

Dimensions

Empattement : 2722 mm, longueur : 4630 mm, hauteur : 1234 mm, largeur : 1933 mm (excluant les rétroviseurs extérieurs)

Perspective nouvelle

PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET

Quelques déclinaisons de la Corvette C8

Révélée en avant-première à l’hôtel Waldorf Astoria de New York en janvier 1953, la Corvette devait se mêler au défilé des roadsters européens (Porsche, Mercedes, Jaguar). Ces derniers, plébiscités par les soldats américains revenus de la guerre, symbolisent, plus que tout autre véhicule, la liberté. La Corvette est demeurée fidèle à ce précepte. Aujourd’hui alter ego des marques sportives les plus prestigieuses, la Corvette fait oublier les quolibets et railleries dont elle était l’objet dans les années 1970. Sur le plan des performances pures et de l’efficacité, la Corvette n’a aucune leçon à recevoir des plus mythiques créations du Vieux Continent. Aucune. En revanche, on ne peut en dire autant de la noblesse de son blason, mais les temps changent.

Ah, le poids !

PHOTO ALAN VANDERKAAY, FOURNIE PAR CHEVROLET

Huit générations de la Chevrolet Corvette

On estime à quelque 100 kilogrammes le poids additionnel de cette génération de la Corvette par rapport à la précédente. Il s’agit d’une estimation, dans la mesure où Chevrolet ne communique sur son site officiel que le poids à sec de la nouvelle Corvette. C’est-à-dire lorsque le véhicule se trouve dépourvu de ses liquides (huile à moteur, essence, fluides refroidissant). Une pratique courante dans l’industrie, mais Chevrolet a le mérite de préciser publiquement cette spécificité. Plus lourde ou pas, cette huitième génération affiche tout de même un rapport poids-puissance plus avantageux que la précédente.

L’avis des propriétaires

PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET

Chevrolet Corvette 2021

Promesses tenues

Je suis propriétaire d’une Corvette 2020 commandée en juillet 2019 et livrée en septembre 2020. L’attente en valait la peine !

Auparavant, j’étais l’heureux propriétaire d’une Porsche Boxster S (6 cylindres) que j’ai bien aimée. Cette voiture m’a fait découvrir le plaisir de conduire un véhicule avec moteur en position centrale [...] Huit mois et 3000 km plus tard, je ne regrette rien. Cette voiture a du style en plus d’une allure qui sort du commun. Bien que déçu de la disparition de la boîte manuelle, j’ai été agréablement surpris par le rendement de la boîte de vitesse automatique.

La position de conduite est étonnamment confortable une fois qu’on « descend à bord » (ce qui commande une certaine dose de souplesse). Agréable à conduire, bien équipée, un son enivrant en conduite sportive, une direction précise (bien qu’il y ait une légère tendance du train arrière à se dérober en conduite sportive). De la puissance et un comportement civilisé en conduite normale, une vraie brute, lorsqu’elle est fortement sollicitée.

Quelques petits défauts, mais vite oubliés, compte tenu des attraits de la bête, de ses qualités et surtout de son prix ! Bref, de quoi me faire sourire ! À découvrir !

Gilles B.

En attendant la C8

Je suis propriétaire d’une Corvette Z51 2016 achetée neuve. Je suis amateur d’automobiles sportives depuis plusieurs années et je dois dire que la septième génération de cette Corvette m’impressionne encore et toujours. Il s’agit d’une voiture que je conduis quotidiennement pendant la saison estivale et que j’utilise en circuit fermé (Icar et Tremblant) quelques fois par été.

Sur route, son niveau de confort et son espace de chargement en font une voiture parfaitement adaptée pour les longues distances. Sur circuit, sa sophistication sur le plan de la suspension et la possibilité de paramétrer plusieurs réglages afin d’optimiser la puissance du moteur en tout temps [...] en font une bête de course pouvant rivaliser avec les icônes allemandes et italiennes. Il s’agit d’une voiture qui offre beaucoup en termes de rapport qualité/performance/prix.

La huitième génération avec moteur central sera certainement un choix potentiel pour ma prochaine voiture en espérant que les problèmes d’approvisionnement au Canada seront réglés...

Philippe B.

Nouveau disciple

Je faisais partie des « petits retroussés », comme vous l’écriviez il y a quelques années dans l’un de vos essais de la Corvette. Snob ou pas, j’ai toujours préféré les créations allemandes, italiennes ou britanniques en raison de leur aura, de leur sophistication et de leur rareté. Mais pour reprendre une expression populaire, un « gars se tanne » de payer des sommes mirobolantes pour des entretiens parfois banals.

Alors, je vous ai pris au mot et j’ai commandé la Corvette à moteur central (la C8 comme disent ses disciples). Une voiture carrément incroyable et disons que j’ai été agréablement surpris, pour ne pas dire étonné de ses performances. Je l’utilise quotidiennement (sauf l’hiver bien entendu) et je ne vais jamais sur un circuit.

Beaucoup de puissance, de style et un prix (sans oublier les entretiens) financièrement accessible. Je suis aux anges.

Marc R.