Disons-le tout net, la Série 2 Gran Coupe risque de froisser la sensibilité des puristes de la marque bavaroise. En revanche, elle pourrait trouver preneur auprès de ces gens qui rêvent d’une BMW qu’ils ont les moyens de s’offrir. Hélas, même ceux-là pourraient rester sur leur appétit. La calandre historique est bien présente, mais point d’âme qui se cache derrière.

Lors de son dévoilement nord-américain au Salon automobile de Los Angeles 2019, la BMW Série 2 Gran Coupe a été considérée avec un brin de condescendance. Il faut dire que ce jour-là, le futur ticket d’entrée de gamme de la firme munichoise partageait la scène avec d’autres nouveautés jugées plus appétissantes (M2 CS, M8 Competition, X5 M).

PHOTO TOM KIRKPATRICK, FOURNIE PAR BMW

Elle nous conforte par sa position de conduite qui épouse admirablement toutes les morphologies.

La Série 2 Gran Coupe ? « La BMW du pauvre », murmurait-on au moment de sa présentation officielle. À la fois ventru et dynamique, le profil de la Série 2 Gran Coupe fait sourciller. Conçue à partir d’une structure émanant de chez Mini (voir les autres onglets), cette BMW n’a rien à voir, rappelons-le, avec le coupé et le cabriolet de Série 2.

On l’aura compris, cette Série 2 Gran Coupe s’adresse singulièrement à ces consommateurs que l’idée même de rouler en BMW n’a jamais effleurés.

PHOTO TOM KIRKPATRICK, FOURNIE PAR BMW

La Série 2 Gran Coupe doit composer avec une répartition des masses inégale (54/46) lui soustrayant une bonne dose de finesse.

Dans ce contexte, quelle sera leur réaction face à ce tableau de bord mal équarri et à ce florilège de commandes et d’accessoires pas toujours gratifiant (voir l’écran La concurrence) pour un véhicule de ce prix ?

Côté pratique, la 2 Gran Coupe dispose là aussi d’une belle marge de progression. La contenance du coffre n’est pas son fort, l’habitacle dispose de peu de rangements. À l’arrière, d’où il est difficile d’accéder ou de s’extraire, cette BMW ne permet d’installer que deux personnes sur une banquette assez dure.

PHOTO TOM KIRKPATRICK, FOURNIE PAR BMW

À l’arrière, d’où il est difficile d’accéder ou de s’extraire, cette BMW ne permet d’installer que deux personnes sur une banquette assez dure.

À l’avant, en revanche, cette berline nous conforte par sa position de conduite qui épouse admirablement toutes les morphologies. Quant à l’incontournable système d’infodivertissement, saluons sa rapidité et sa convivialité. Le menu est clair et logiquement répertorié.

Un succédané

Dans sa configuration quatre roues motrices (xDrive), on peut inscrire la Série 2 Gran Coupe dans les virages sans aucune appréhension. Son train arrière réagit sainement et le train avant se place où l’on veut grâce à la direction à la fois réactive et linéaire.

PHOTO TOM KIRKPATRICK, FOURNIE PAR BMW

On appréciera la parfaite symbiose entre la boîte de vitesses automatique à huit rapports, regrettablement la seule offerte, et les motorisations auxquelles elle s’associe.

Mais une BMW ne s’inscrit pas dans une courbe, elle s’y jette, elle la dévore. Hélas, pas la Série 2 Gran Coupe, qui doit composer avec une répartition des masses inégale (54/46) lui soustrayant une bonne dose de finesse. Dès lors, son comportement n’a rien d’atypique par rapport à d’autres compactes tractées. D’ailleurs, certaines parviennent à faire aussi bien, sinon mieux (voir l’écran La concurrence).

Les suspensions fermes, mais pas trop raides, en font une routière agréable, mais pas aussi sportive qu’espéré. Pour une BMW, s’entend.

PHOTO TOM KIRKPATRICK, FOURNIE PAR BMW

La contenance du coffre n’est pas son fort.

La présence d’une suspension raffermie au rayon des accessoires (M Sport Package pour 1500 $) ne change pas vraiment la donne — sur notre réseau routier à tout le moins — si ce n’est qu’elle dégrade le confort.

Dès lors, on prendra plaisir à la facilité à laquelle cette auto se laisse prendre en main. On appréciera la prévisibilité de son comportement, la qualité du freinage, le confort acoustique et la parfaite symbiose entre la boîte de vitesses automatique à huit rapports, regrettablement la seule offerte, et les motorisations auxquelles elle s’associe.

Dans sa configuration 228i, elle accélère franchement, sans hésitation aucune, mais cette mécanique manque de caractère. L’autre moteur proposé est une version vitalisée du même 2 litres, dont la puissance est portée de 228 à 302 chevaux.

PHOTO TOM KIRKPATRICK, FOURNIE PAR BMW

L’habitacle dispose de peu de rangements.

Plus vigoureuse et guère plus énergivore, la 235i apparaît comme la mécanique de choix pour mouvoir cette BMW, mais il y a un prix à payer que le blason ne peut aujourd’hui à lui seul justifier.

Venue d’ailleurs

PHOTO ALBERTO MARTINEZ, FOURNIE PAR MINI

La Mini Cooper 2014

Que vient faire la Mini Cooper dans ce reportage ? Simplement illustrer que la Série 2 Gran Coupe repose sur la même architecture (nom de code UKL) que la Cooper. Cette plateforme diffère des BMW « traditionnelles » en raison du montage transversal du moteur, mais aussi de l’emplacement des roues motrices à l’avant. Tout comme Mini, BMW propose un mode d’entraînement aux quatre roues.

Même série, mais tempérament différent

PHOTO FOURNIE PAR BMW

La BMW Série 2 coupé et cabriolet

Le coupé et le cabriolet de Série 2 (notre photo) sont, aux yeux des puristes, de véritables BMW. Conçus sur une architecture de propulsion (un rouage intégral est aussi offert), ces deux modèles bénéficient d’une répartition des masses idéale (50 : 50) rendue en partie possible par l’implantation longitudinale de sa mécanique. À ce sujet, ceux-ci proposent également un moteur six cylindres en ligne dont l’un produit 444 chevaux (M2 CS) aux roues arrière par l’entremise d’une boîte manuelle à six rapports.

BMW Série 2 Gran Coupe en bref

Fourchette de prix : de 38 990 $ à 51 400 $
Visible dans les concessions : maintenant

On aime

La motricité sans faille
La vivacité du moteur (235i)
L’exquise position de conduite

On aime moins

L’exiguïté de la banquette
La placidité de la version 228i
L’étroitesse du coffre

Notre verdict : Une bonne compacte, mais pas une BMW

Faites part de votre expérience

La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Acura MDX, BMW Série 5, Chrysler Pacifica, Genesis G80, Hyundai Santa FE, Infiniti QX50, Land Rover Defender, Mazda CX-30 et Mitsubishi Outlander. Si vous possédez l’un de ces véhicules, nous aimerions bien vous lire.

Fiche technique

Moteurs :

(228i) L4 DACT 2 litres suralimenté : 228 chevaux entre 5000 et 6000 tr/min, 258 lb-pi de couple entre 1450 et 4500 tr/min

(235i) L4 DACT 2 litres suralimenté : 302 chevaux entre 5000 et 6250 tr/min, 332 lb-pi de couple entre 1750 et 4500 tr/min

Poids : 1603 kg (228i), 1635 kg (235i)

Rapport poids-puissance : 7,03 kg/ch (228i), 5,41 kg/ch (235i)

0-100 km/h : 6,2 sec (228i), 4,8 sec (235i)

Boîte de vitesses : automatique à huit rapports

Mode d’entraînement : traction et intégral (4 roues motrices)

Pneus : 225/40R18 ou 235/35R19 (en option)

Capacité du réservoir et essence recommandée : 50 litres ; super

Consommation : 11,1 L/100 km (228i, conditions hivernales)

Dimensions : Empattement : 2670 mm ; longueur : 4534 mm ; hauteur : 1420 mm ; largeur : 2081 mm (incluant les rétroviseurs extérieurs)