La famille n'en finit pas de grandir. Les véhicules non plus. À chaque nouvelle génération, ils gagnent des millimètres pour procurer plus de confort et d'espace. Plus d'agrément à bord, quoi! La troisième génération de Sienna est l'exception qui confirme cette règle.

Elle est plus petite. Plus humaine. À la regarder, on ne dirait pas. Pourtant, chiffres à l'appui, cette nouvelle version est plus courte et globalement moins accueillante pour ses occupants et leurs bagages. Et elle est également moins aérodynamique et plus lourde que le modèle antérieur. Ça commence mal. D'autant plus que Toyota a su résister à la tentation de muscler la motorisation chargée de l'animer. Le numéro un mondial a non seulement renouvelé sa confiance au V6 de 3,5 litres, mais propose également une mécanique quatre cylindres de 2,7 litres (187 chevaux et 186 livres-pied) sur un modèle d'entrée de gamme. Si ce groupe propulseur bat des records de consommation (10,4 L/100 km en ville et 7,5 L/100 km sur route), ses performances s'annoncent - malgré un rapport final plus athlétique - valétudinaires, étant donné la masse à mouvoir. Vu l'écart de prix entre les deux motorisations (1000$), nous vous recommandons vivement de ne pas lésiner sur cette dépense.

 

> Consultez la galerie photo complète de la Toyota Sienna 2011.

 

Délivrant 266 chevaux, le moteur V6 s'apprécie pour sa douceur de fonctionnement, sa progressivité et son degré sonore particulièrement bien contenu. Rapide? Disons que les accélérations sont apparues plus convaincantes encore que les reprises en raison d'une boîte semi-automatique à six rapports plutôt étourdie. Côté consommation, les tests qu'a réalisés Transports Canada font état d'un quasi statu quo entre les Sienna 2010 et 2011. Conséquemment, l'autonomie demeure la même, la capacité de son réservoir contient toujours 79 litres du précieux liquide.

 

 

Telle une force tranquille qui ne procure presque aucune sensation de vitesse, la Sienna file à bonne allure, en toute décontraction. Et avec un silence de roulement tel qu'il est inutile de hausser la voix pour discuter. Seul le son de quelques plastiques qui s'entrechoquent vient troubler la quiétude de l'habitacle.

 

Bien sûr, les 1900 kg limitent l'agilité, mais aucune fourgonnette de cette taille ne peut revendiquer pareille vivacité. Elle se conduit avec facilité et presque comme une berline, comme en fait foi son faible diamètre de braquage. Sa direction, d'ailleurs, conjugue à merveille douceur et précision de conduite, mais certains lui reprocheront une certaine légèreté à vitesse élevée.

 

En revanche, sur le plan du freinage, la Sienna nous déçoit. La pédale apparaît moins spongieuse que celle de la version précédente, mais la modulation pose problème, comme si les disques étaient mordus par des étriers édentés.

 

Encore plus stable dans les courbes, notamment en raison de voies encore plus larges, cette Toyota peut compter sur une tenue de cap de premier ordre sur voies rapides. Les dépassements des camions la laissent de marbre et seuls les forts vents latéraux nécessitent de rectifier légèrement la direction. La caisse prend peu de roulis et la monte pneumatique assure un meilleur confort de roulement. En fait, il n'y a que la suspension arrière qui éprouve un peu de mal à filtrer toutes les trépidations sur les petites irrégularités, particulièrement aux places arrière et à vide. Cela dit, la Sienna apparaît comme l'une des fourgonnettes les plus fréquentables et les plus silencieuses de l'heure.

 

Vie à bord

 

La nouvelle Sienna présente des formes très conventionnelles et moins affirmées que celles de ses futures concurrentes, à savoir la Quest de Nissan (sortie prévue au cours du premier trimestre de 2011) et l'Odyssey de Honda (offerte à compter de l'automne 2010). À cela s'ajoute un aménagement intérieur fortement calqué sur celui de la version précédente. Par exemple, ce minirétroviseur central grand angle qui autorise une surveillance discrète (et ô combien nécessaire parfois!) des sièges des deuxième et troisième rangées.

 

Le tableau de bord ondulé et sans aspérité dissimule plusieurs rangements. D'apparence sobre et épurée, ce tableau de bord regroupe sous les yeux du conducteur une instrumentation complète et facile à consulter. La Sienna prend également grand soin de l'ergonomie. La colonne de direction est réglable dans les deux axes et permet de se mitonner une position de conduite agréable, toujours à bonne distance des principales commandes. Et le levier de vitesse plaqué contre la paroi de la console centrale dégage une image sportive en plus de libérer l'espace entre les sièges avant.

 

Pour séduire toute la famille, Toyota met l'accent sur des prix très attractifs et sur un équipement relativement complet, y compris sur les modèles d'entrée. Toutes les Sienna enrobent leurs pneus de jantes en alliage et comptent sur de nombreux «assistants» à commandes électriques, sans oublier une caméra de recul. En revanche, aucune trace de capteurs d'angles morts.

 

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

Délivrant 266 chevaux, le moteur V6 s'apprécie pour sa douceur de fonctionnement, sa progressivité et son degré sonore particulièrement bien contenu.

Question habitabilité, la Sienna en offre moins que la version précédente dans presque tous les domaines. Tous, y compris le volume du coffre, une fois toutes les banquettes en place. En revanche, on se réjouit que la troisième banquette, un peu basse selon les enfants qui l'ont essayée, se fractionne et s'efface aisément dans le plancher.

 

Les fauteuils ancrés au centre du véhicule coulissent, s'inclinent ou se décrochent facilement, mais ils sont lourds. Dommage que Toyota n'ait pas profité de cette refonte pour aller encore plus loin et rendre l'habitacle aussi convivial et ludique que celui des fourgonnettes conçues par Chrysler. Pourquoi ne pas permettre aux baquets de la deuxième rangée de pivoter, par exemple?

 

Tout compte fait, les progrès de cette troisième génération se manifestent dans un plaisir de conduite accru, un habitacle plus abouti que jamais. Tout ce qu'il faut, en somme, pour en faire une fourgonnette agréable à vivre. Est-ce suffisant pour faire le plein de nouveaux clients? À voir le déclin des ventes, on peut en douter.

 

ON AIME

 

Volume intérieur

Bonne insonorisation

Les configurations offertes

 

ON AIME MOINS

Plastiques sonores

Nomenclature des accessoires

Freins chétifs

 

CE QU'IL FAUT RETENIR

Fourchette de prix: 27 900 $ à 49 100 $

Version essayée: LE V6 - 8 places

Frais de transport: 1 490 $

Garantie de base: 36 mois / 60 000 km

Consommation obtenue lors de l'essai: 11,3 L/100 km

Pour en savoir plus: www.toyota.ca

 

SURVOL TECHNIQUE

Mode: Traction (intégrale offerte)

Transmission de série: Semi-automatique 6 rapports

Autres transmissions: Aucune

Direction/diamètre de braquage: Crémaillère/11,2 mètres

Freins/ABS: Disque/de série

Pneus (de série): 235/60R17

Capacité du réservoir/essence recommandée: 79 litres/ordinaire

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

La Sienna en offre moins d'habitabilité que la version précédente dans presque tous les domaines. Heureusement, la troisième banquette, un peu basse selon les enfants qui l'ont essayée, se fractionne et s'efface aisément dans le plancher.