Hier négligé par la plupart des constructeurs, le coupé revient à la mode, et ce, à un prix relativement abordable.

Pendant longtemps, les constructeurs européens ont pratiquement été les seuls à entretenir la flamme vacillante de ce genre automobile. Hélas, ils ne proposaient souvent que des modèles hors de prix. Ces temps sont révolus. D'ici quelques années, il semble que l'abondance succédera à la pénurie.

Nostalgie ou liberté?

De nos jours, les coupés ne sont qu'un véhicule sur 15, au Québec. Toutefois, le marché semble reprendre des couleurs si l'on se fie à la cuvée de cette année et à celles qu'on nous annonce pour les années à venir.

Pour certains consommateurs, s'afficher au volant d'un coupé est un symbole de leur mode de vie. Pour les baby-boomers, le coupé représente une image de jeunesse - on peut également parler de nostalgie. Nous retrouvons là par exemple des gens qui ont possédé des coupés Mustang ou Camaro et qui cherchent à se faire plaisir. Ce qui est important pour eux, ce n'est pas la performance, mais l'attitude sportive, l'image que l'on donne de soi. Bref, on ne conduit plus ce genre de voiture pour établir un record de vitesse entre Québec et Montréal.

Aux plus jeunes, le coupé permet d'afficher sa liberté - et son célibat. Cette nouvelle mode reflète l'augmentation du nombre de personnes vivant seules, mais aussi une certaine lassitude chez les automobilistes à l'égard de l'affichage des valeurs familiales. Bien que son propriétaire soit un peu moins âgé que la moyenne des acheteurs de voitures neuves, le coupé n'est pas essentiellement une voiture de jeune. Les moins de 30 ans n'ont guère les moyens de s'offrir une telle voiture (sans oublier le coût des assurances).

Mais l'essentiel n'est pas de savoir qui achète ou conduit un coupé. Le plus important est que ces voitures continuent de combattre la banalité quotidienne des berlines sans saveur.

Plateformes communes

Le coupé, parce qu'il ignore la plupart des contraintes fonctionnelles de l'automobile, permet aux stylistes de donner le meilleur d'eux-mêmes et de prendre plus de libertés. Ces modèles sont les plus difficiles à réussir, car ils doivent non seulement séduire ceux qui sont susceptibles d'en acheter, mais aussi tous les propriétaires d'une voiture de la même marque.

Somme toute, la multiplication des coupés aurait été impossible si les constructeurs ne s'étaient pas dotés d'une organisation industrielle extrêmement souple, qui leur permet de produire à moindre coût des versions multiples à partir d'une architecture partagée avec d'autres modèles.

Ainsi, au cours des prochains mois ou années, on assistera au retour des Dodge Challenger et Chevrolet Camaro, et peut-être à celui de la Buick Riviera et de la Toyota Celica. Plus près de nous, Cadillac a annoncé au dernier Salon de Detroit la commercialisation en 2009 d'un coupé CT basé sur la plateforme de la berline CTS. Quant au nouveau coupé BMW Série 1, il a fait une entrée fort remarquée au Salon de Montréal.

La beauté du coupé est souvent éphémère, et les exemples abondent de modèles dont le succès commercial ne s'est pas prolongé plus d'une ou deux saisons. Ces voitures se démodent vite, mais elles vieillissent tellement bien!