Un véritable «coup d'État» s'est produit jeudi lors d'un conseil d'administration extraordinaire du conglomérat japonais Kawasaki Heavy Industries, connu du grand public pour ses motos, quand le patron et deux autres dirigeants ont été virés par les 10 autres administrateurs.

Cette crise au sommet, expliquée par le groupe sous la forme d'un succinct communiqué (qui fait état de divergences sur la conduite des affaires et présente les décisions votées par les administrateurs), entraînera le départ dès la fin du mois du PDG Satoshi Hasegawa et de deux de ses adjoints (Mitsutoshi Takao et Masahiko Hirohata).

Ce «coup d'État», comme le titre en français la presse nippone elle-même, est intervenu à quelques jours d'une assemblée générale des actionnaires qui doit se tenir le 26 juin et qui de facto sera appelée à entériner cette décision brutale.

Kawasaki a dans le même temps indiqué stopper des discussions tout juste entamées sur la fusion de ses activités de chantiers navals avec celles de son compatriote Mitsui Engineering & Shipbuilding. Ensemble, ils auraient constitué un géant de la construction de bateaux, avec un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 1800 milliards de yens (près de 20 milliards de dollars).

«Nous avons décidé de revenir à une feuille blanche» sur ces négociations, a indiqué Kawasaki.

Un autre directeur général adjoint, Shigeru Murayama, a été promu au pied-levé patron du groupe et a alors révélé que le projet de fusion de la division des navires avait été monté sans consultation des autres administrateurs par le patron et ses deux complices limogés, d'où leur renvoi. M. Hasegawa présidait aux destinées de Kawasaki depuis 2009.

Lors d'une conférence de presse convoquée en urgence jeudi, le nouveau patron a aussi expliqué qu'une «défiance» s'était installée sur la façon dont M. Hasegawa conduisait les discussions, avec des idées préconçues qui n'étaient pas partagées par les autres membres de la direction, hormis ses deux acolytes également congédiés.