Pour tester à la dure leur système de conduite sans conducteur, des ingénieurs du centre technologique italien VisLab, de Parme, ont envoyé deux fourgonnettes électriques au diable vert. Un périple de trois mois, sans humain au volant, entre Milan et Shanghai.

Deux pauvres adjoints (sûrement des étudiants à la maîtrise, sans salaire) sont assis en arrière, dans chaque véhicule, mais ils ne sont pas censés toucher au volant à moins d'un pépin. Bon, OK, ils ont le droit d'aller s'assoir en avant, mais quand même : 13 000 kilomètres dans une fourgonnette Piaggio Porter à surveiller un volant qui tourne tout seul; quel job d'été inoubliable. Espérons qu'il y a des Gravol à bord et qu'ils peuvent au moins faire monter des autostoppeuses/stoppeurs.

Les applications informatiques VisLab visent surtout la gestion automatisée des arrêts et obstacles fréquents de la conduite en ville, mais les deux fourgonnettes font beaucoup de grande route. Et quelque part entre Volgograd et Ulan Bator, il y aura sûrement quelques kilomètres de mauvais chemins aussi; alors pour ce qui est du défi, ils vont être servis.

Le système embarqué comprend des caméras 3D, des GPS, une tonne d'ordis, des capteurs laser, une caméra panoramique (que vous pouvez regarder en ligne en temps réel si vous n'avez rien de mieux à faire) et d'autres gadgets. Le tout est alimenté par des panneaux solaires. Pourquoi pas par l'alternateur? Parce qu'il n'y en a pas. Comme si leur idée n'était pas assez difficile, nos aventureux Italiens emploient des véhicules électriques, parce qu'ils croient que le mode de production de l'avenir, en ville, c'est l'électricité.

Évidemment, les deux fourgonnettes électriques sont accompagnées par un véritable convoi de petits camions-caravanes et de véhicules propulsés par des moteurs diesel et transportant une petite armée d'ingénieurs, techniciens, mécanos et conducteurs expérimentés. Sans compter le gars qui change et charge les batteries des fourgonnettes lorsque nécessaire.

 

Toutes les données du voyage sont classées au fur et à mesure dans une énorme base de données, chez VisLab, où les chercheurs pourront faire rejouer des parties du voyage tant qu'ils le voudront pour créer d'autres fonctions sans sans avoir à se taper une autre fois les 13 000 km du voyage.

 

Bien sûr, cette expérience va permettre d'accumuler une grande quantité d'information et de savoir-faire, qui sera sûrement utile pour concevoir des voitures sans pilote. Mais acheteriez-vous une voiture qui se conduit toute seule ?