L'automne dernier, en Californie, une nouvelle arme dans la lutte contre le vol de voiture a fait son entrée. Un voleur a dérobé, à la pointe du fusil, un Chevrolet Tahoe à Visalia, ville de banlieue à mi-chemin entre Los Angeles et San Francisco. Deux voitures de police ont pris le VUS en chasse. Après quelques coins de rue, le Tahoe a ralenti, s'est immobilisé et le voleur a été arrêté.

Le secret de cette appréhension sans douleur? Le système Onstar de GM. Aux États-Unis, rapporte Associated Press, 18 des 30 modèles de GM sont équipés d'une fonction permettant à Onstar, système d'assistance à distance muni d'un GPS, de mettre l'accélérateur hors circuit. Cela ajoute une protection supplémentaire aux systèmes qui permettent déjà de rendre le moteur inutilisable en cas de vol.

 

L'arrestation de Visalia est le premier cas de carjacking, de détournement de voiture, à être résolu grâce à la télémétrie. Une quarantaine d'autres voitures volées ont été retrouvées et rendues hors d'usage pour les voleurs de cette manière, selon iSuppli, firme californienne de veille technologique.

 

«En 2016, une nouvelle voiture sur quatre dans le monde aura un système de télémétrie permettant de résoudre un vol de cette manière», explique en entrevue téléphonique Egil Juliussen, analyste d'iSuppli, qui a fait plusieurs rapports sur cette technologie.

 

«Je ne dirais pas que ça sonne le glas des vols, mais ils vont désormais être réservés aux voleurs bien organisés et bien équipés, qui seront capables de mettre hors d'usage ce type de système.»

 

Une voiture sur 1000

 

En Amérique du Nord, la moitié du parc automobile sera probablement équipé d'un tel système en 2020, selon M. Juliussen. «Pour le moment, seulement une voiture sur 1000 bénéficie d'un tel système. Mais ça fait boule de neige, il y a de plus en plus d'intérêt de la part des consommateurs et des constructeurs. Et avec l'identification vocale ou par empreinte digitale, il n'est plus nécessaire de parler à un représentant.»

 

Au Canada, la tendance est moins forte. «Nous n'avons jamais entendu parler d'un vol qui ait été résolu de cette manière», explique Bernard Marchand, porte-parole du Bureau d'assurances du Canada, à qui La Presse a soumis le cas de Visalia.

 

Pour le moment, les assureurs n'abaissent pas les primes des clients bénéficiant de tels systèmes.