Si le conducteur garde les mains en l'air, ce n'est pas parce qu'il est sous la menace d'une arme, mais tout simplement pour prouver qu'il conduit la première voiture dirigée uniquement par le regard à Berlin.

Pour le moment, le prototype, un minivan de la marque Dodge, en est réduit à tourner en rond sur les pistes de l'ancien aéroport de Tempelhof, dans le sud de Berlin.

«Ce type de véhicule est interdit sur les voies de circulation normale», a indiqué Raul Rojas, informaticien et directeur du département de l'Université libre (FU) de Berlin qui a développé le prototype.

Son collègue, sur le siège du conducteur, porte un casque dotée d'une caméra braquée sur ses yeux. Le moindre mouvement est transmis à un ordinateur qui le transforme en impulsion envoyée à la direction de la voiture.

Bourrée de capteurs, de câbles et de processeurs, la voiture est même capable de vous pardonner un éventuel écart d'attention, car si aucune intersection n'est enregistrée à l'endroit où votre regard se détourne de la route, la voiture annule l'ordre de virer.

Baptisé «Spirit of Berlin», ce petit bijou de technologie, d'un coût d'environ 150 000 euros, est «un pas sur le chemin d'une voiture sans conducteur», explique le chercheur d'origine mexicaine, arrivé à Berlin il y a 27 ans.

Le département «intelligence artificielle» de la FU de Berlin figure, avec les universités américaines de Stanford ou de Carnegie Mellon, dans le peloton de tête des chercheurs dans ce domaine, assure-t-il.

Mais on est encore loin de pouvoir envisager une production de masse, il faudra encore bien 20 ou 30 ans pour que la technologie soit à maturité et que ces véhicules soient autorisés par les législateurs, estime M. Rojas.

Photo: AFP

Bourrée de capteurs, de câbles et de processeurs, la voiture est même capable de vous pardonner un éventuel écart d'attention.