KTM se prépare à prendre d'assaut le marché de la moto électrique. Le constructeur autrichien a dévoilé au salon de la moto de Tokyo, à la fin du mois de mars, sa gamme de moto Freeride, qui comprend pour l'instant un modèle enduro et un modèle supermotard. Le but avoué de KTM est de rapprocher la moto hors route des villes - un grand merci au moteur électrique, autrement plus discret que son cousin à essence.

KTM se place donc directement en concurrence avec l'ambitieux américain Zero Motorcycles, qui propose déjà ses modèles de motos électriques hors route et à double usage, que La Presse a d'ailleurs pu essayer l'automne dernier.

 

KTM, premier constructeur mondial de motos hors route, soutient que ses deux modèles électriques - homologués pour la route - auront des performances semblables à celles de motos de 125cc à moteurs deux-temps thermiques. Le petit bloc électrique produit ainsi 22 kW à 6000 tours-minute, environ 30 chevaux. Le couple, généreux comme il se doit sur un véhicule électrique, est quant à lui de 32 livres-pied et il est disponible dès 500 tours-minute.

 

Quant à la vitesse maximale, KTM parle de 70 km/h, alors que l'autonomie de la batterie lithium-ion est évaluée à entre 1h et 1h30 sur un parcours enduro. Il faudra de 90 à 110 minutes pour la recharger à l'aide d'une prise de courant domestique.

 

Côté allure, la Freeride Enduro reprend les lignes des bécanes hors route de la maison, avec une garde au sol singulièrement haute - probablement à cause du très compact compartiment moteur. La Freeride Supermoto adopte quant à elle une allure dépouillée franchement désinvolte qui la place quelque part entre la moto et le vélo tout-terrain. Les fourches de la suspension avant s'arrêtent loin en dessous du guidon, alors que le minuscule phare avant - serait-ce une lampe de poche? - est placé en retrait, à côté du moyeu du guidon.

 

Comme sur les modèles hors route de Zero Motorcycles, le frein arrière profite de l'absence de levier d'embrayage pour migrer sur le guidon, comme sur les vélos.

 

Justement, comment se comparent les modèles KTM par rapport à ceux que propose Zero Motorcycles? Avec 23 chevaux, le moteur qu'utilise Zero est moins puissant, mais il génère davantage de couple, avec 50 livres-pied. La Zero MX pèse par ailleurs 22 kg de moins que la KTM Enduro. Côté autonomie et temps de recharge, c'est comparable. Mais avec un prix annoncé de près de 13 500$, il en coûtera environ 5000$ de plus pour profiter de la KTM.

 

 

KTM assure sur son site internet que «les motos du projet Freeride bénéficient des compétences et de l'expérience de toutes les activités antérieures de KTM en course», notamment sur le plan des «composants de haute qualité», qui ont été conçus en grande partie au siège social du constructeur, à Mattighofen en Autriche.

 

Ce gage de qualité sera-t-il suffisant pour convaincre les amateurs de moto hors route de se tourner vers la KTM électrique? À ce prix, les performances devront être les mêmes que celles des bécanes à moteur thermique. La Zero MX, dont la mécanique nous est apparue un peu timide en piste, a l'avantage d'être moins chère à l'achat.

 

On en saura plus l'an prochain, quand les KTM Freeride poseront leurs crampons dans les salles d'exposition.

 

Fiche technique

Cadre: autoporteur de type périmétrique en acier avec composants en aluminium forgé

Fourche: inversée, réglable

Amortisseur: mono-amortisseur, réglable

Roues, AV et AR: 21 pouces

Freins: à disques hydrauliques avec commandes au guidon, système de frein radial avec récupération d'énergie

Batterie: lithium-ion, 300 V

Puissance maximale: 22 kW (30 ch.) à 6000 tr/min

Couple: 32 lb-pi à 500 tr/min

Régime maximal: 6600 tr/min

Énergie maximale: 2,5 kWh

Vitesse maximale: 70 km/h

Temps de charge: 90 min

Poids: 90 kg

Photo fournie par KTM

La KTM Freeride Street.