La voilà. Tapie au ras de son piédestal pékinois, la plus rapide des Ferrari jamais produites prend, au salon de Pékin, son premier bain de foule.

La 599 GTO, large et plate, le nez pointant insolemment entre les bouches d'aération et coiffé d'un toit que l'on jurait enduit de fibre de carbone, fait comme une vedette en devenir son entrée dans le monde mécanique. Elle sera livrée dans quelques semaines aux premiers des 599 clients retenus dans le monde.

Le modelé de ses formes doit moins à la griffe du styliste chargé d'emballer élégamment cette compilation de technologies qu'aux contraintes liées au refroidissement et à l'aérodynamique. Ses 670 chevaux tirés de son V12 méritent quelque considération, d'autant plus qu'ils déferlent sur les seules roues postérieures.

Selon les données fournies par la marque italienne, le rapport poids-puissance de la 599 GTO s'établit à 2,3 kilogrammes par cheval. Dément! D'une cylindrée de 6 litres, ce V12 peut tourner jusqu'à 8 250 tours-minute, avant d'atteindre le rupteur et non la rupture. Disposant d'un couple de 457 livres-pied à 6 500 tours-minute, promet d'atteindre les 100 km/h en un peu plus de 3 secondes, et ce, tout en répondant aux dernières normes environnementales en vigueur en Europe (Euro 5) comme en foi l'addition de deux catalyseurs et d'un échappement plus restrictif. À ce sujet, Ferrari annonce une consommation de 17,5 L/100 km.

Aux dires de Ferrari toujours, la boîte séquentielle met 60 millisecondes pour enclencher chacun de ses 6 rapports. Des manettes fixes disposées derrière les branches du volant permettent d'une pichenette de rétrograder à gauche, monter les vitesses à droite. Lors d'un freinage appuyé, l'algorithme de la boite comporte une fonction automatique qui permet un rétrogradage automatique.

Largement inspirée de la 599 XXX, un concept expérimental destiné à un usage sur piste, la dernière née de Maranello vise les amateurs « en mesure d'apprécier et d'exploiter pareille puissance ». Est-ce bien nécessaire d'être aussi tatillon considérant que l'ensemble mécanique est géré par une avalanche d'aides électroniques pour l'adhérence et le contrôle dynamique de trajectoire?

Sublime exercice de style qui ne sert qu'à contenter les esthètes de la même façon qu'une toile de maître, la Ferrari 599 GTO, tout en procurant au moins autant d'émotions qu'un Rembrandt ou un Lautrec (non, pas Donald), a un mérite supplémentaire : elle peut vous transporter et pas seulement d'aise. À condition d'en avoir les moyens.