Forcément, certains vont hausser les épaules en découvrant le Nissan Juke. Haut sur roues, ce modèle (presque) inclassable avec cette partie avant qu'on peine à regarder dans les «yeux» à fait ses débuts mercredi sous la pluie, au pied du Rockefeller Center à New York.

Aussi difficile à cataloguer que le Cube de la marque japonaise, moins élégant que le Rogue ou encore que le Murano, le Juke peut sans doute laisser perplexe.

 

Une fois de plus, les concepteurs de Nissan ont pris au pied de la lettre le concept, très actuel, de «crossover» que l'on peut définir comme une opération de métissage de plusieurs espèces automobiles à travers un seul modèle. En assumant ouvertement de ne porter que les apparences d'un 4×4 pour mieux adopter certains des attributs d'une automobile, le Juke s'affranchit du même coup de plusieurs travers. Ni très long, ni très lourd, le Juke étrennera une mécanique inédite en Amérique du Nord: un quatre-cylindres turbocompressé. D'une cylindrée de 1,6 litre, ce moteur suralimenté comporte 16 soupapes et s'alimente à l'aide d'un système d'injection directe. Une fois les procédures d'homologation complétées, Nissan estime que ce propulseur produira quelque 180 chevaux et plus de 170 livres-pied de couple. La direction du constructeur japonais était cependant plus avare de commentaires quant à la consommation de sa nouvelle recrue.

 

Pas un mot non plus sur le prix de ce nouveau véhicule. À ce stade-ci on ne peut que présumer qu'il s'inscrira à peu près dans les mêmes eaux que celui des Kia Soul, Jeep Compass et Suzuki SX4, ses présumés rivaux.

 

Nissan sait depuis longtemps que la très grande majorité des acheteurs de ce type de véhicules ne font qu'une utilisation très marginale - disons même symbolique - de la transmission à quatre roues motrices. Assumant pleinement ce paradoxe, le Juke proposera à l'acheteur le choix entre la traction et l'intégrale. Cette dernière configuration permet non seulement de répartir équitablement la force motrice entre les trains roulants, mais aussi de la diviser entre les roues arrière pour améliorer la stabilité en courbe et atténuer le sous-virage. Malgré la sophistication de ce système - pour un véhicule de cette catégorie s'entend - le Juke devrait réaliser la moitié de ses ventes en version deux roues motrices, avance prudemment Ian Forsyth, responsable de la planification pour Nissan du Canada.

 

Mentionnons que seule la version à roues avant motrices proposera une boîte manuelle à six rapports, la version «intégrale» étant uniquement associée à une boîte à variation continue (type CVT).

 

Derrière ses portes, ce modèle à la personnalité transversale distille un léger parfum d'aventure avec sa présentation décalée. Peinte de la même couleur que la carrosserie, la console centrale reprend vaguement les formes d'un réservoir de moto. Autre particularité, unique à ce modèle, le système de contrôle dynamique baptisé I-CON auquel on accède par l'intermédiaire d'un menu regroupant également les fonctions de chauffage et de climatisation. Ce dispositif permet de sélectionner l'un des trois paramètres (Normal, Sport ou Éco) pour adapter le comportement du véhicule à sa conduite en modifiant l'assistance (direction), le passage (boîte de vitesse) et la réactivité (accélérateur) selon le type de conduite.

 

Le Juke arrivera dans les salles d'exposition de Nissan à l'automne.