Tout d'un coup, l'idée d'un Grand Prix consacré à des voitures électriques n'est plus aussi folle et le projet d'un tel évènement annoncé ici même il y a environ un an est en train de se concrétiser.

En effet, la firme «Greenprix Racing» a fait beaucoup de chemin au cours des derniers mois et plusieurs des obstacles qui se dressaient devant la tenue d'une telle compétition ont été abattus.

 

«Il reste encore du travail à faire, souligne Harold Leclerc, président de Greenprix, mais nous visons la fin de l'été 2011 pour la tenue de ce qui serait la première course mettant aux prises des voitures exclusivement électriques. On ne nous regarde plus comme des illuminés.»

 

Toutefois, M. Leclerc avoue que le retour du Grand Prix semble avoir refroidi ou ralenti la Ville de Montréal, qui avait manifesté un intérêt pour cette course unique au monde. C'est pour cette raison que l'évènement pourrait bien prendre le chemin de Québec, qui semble favorable à tout projet novateur.

 

L'École Polytechnique en scène

 

Au début, Greenprix avait entrepris des discussions avec des constructeurs européens pour réaliser le prototype des voitures qui seront appelées à disputer la course. Toutefois, le coût faramineux d'une telle opération a vite fait déchanter les organisateurs et c'est maintenant les jeunes étudiants en génie mécanique de l'École Polytechnique qui ont été retenus pour construire la voiture en question. Celle-ci a déjà un nom: la FE1 pour «Formule Électrique 1».

 

Chez Greenprix, on avait d'abord cru que les grands constructeurs seraient prêts à aligner des prototypes conçus par eux, mais leur crainte de ne pouvoir se montrer compétitifs les a empêchés d'aller de l'avant. Il n'est pas exclu cependant qu'un grand constructeur fournisse une douzaine de voitures électriques identiques à celles qui seront bientôt commercialisées par des compagnies comme Nissan, Mitsubishi, Smart, General Motors, Ford et quelques autres. Ces automobiles tout à fait standard seraient utilisées pour une course de célébrités qui serait disputée avant le Greenprix lui-même.

 

L'une des craintes des organisateurs était que les voitures tombent rapidement en panne d'électricité vu les performances élevées auxquelles elles seront soumises. L'un des points principaux du cahier des charges est que les voitures devront pouvoir rouler au moins une demi-heure avant d'entrer aux puits et que le changement des batteries devra se faire en un minimum de temps.

 

Sachant que la passion incite ingénieurs et techniciens à se surpasser, une course de voitures électriques devrait permettre de résoudre à moyen terme les divers problèmes qui ralentissent la mise au point de voitures électriques tout usage. De cette façon, la course retrouverait son rôle premier, soit de contribuer au perfectionnement du mode de transport de l'avenir.

Photo fournie par Mitsubishi

Les bolides du "Greenprix" pourraient être développés par des étudiants de l'École polytechnique, mais il n'est pas exclu qu'un grand constructeur fournisse une douzaine de voitures électriques identiques à celles qui seront bientôt commercialisées, comme la Mitsubishi i-MiEV.