Pas une seule Chevrolet Volt n'est encore arrivée chez un concessionnaire. Mais la voiture pas tout à fait électrique de General Motors (GM) fait l'objet d'un intérêt tel que son constructeur planifie une augmentation de la production en 2011 et en 2012.

GM avait d'abord annoncé qu'il construirait 10 000 Volt en 2011, mais il envisage maintenant d'en faire 15 000 à sa première année complète de production. De plus, au lieu d'en produire 45 000 en 2012, GM affirme qu'il pourrait hausser la cadence et atteindre 60 000 véhicules, ce qui serait la capacité maximale de l'usine Hamtramck, de Detroit, où est assemblée la Volt. Environ 5000 de ces 60 000 Volt seront exportées, principalement au Canada.

C'est ce qu'a révélé au quotidien Detroit News le gestionnaire de GM responsable du programme Chevrolet Volt, Doug Parks, en marge d'une conférence à Detroit.

Rappelons que GM avait déjà haussé sa première cible de production pour 2012, qui était de 30 000 véhicules.

Si la voiture est bien reçue, sur le plan technique, il n'est pas invraisemblable que GM investisse pour augmenter sa capacité de production au-delà de 60 000 véhicules. La société a décidé il y a deux semaines de consacrer à la Volt une campagne de marketing à grande échelle, aussi importante que si son «électrique à autonomie étendue» était une voiture de très grande série, et non pas un produit créneau. GM estime que la valeur symbolique de cette voiture innovante est déjà un important pas en avant pour le constructeur. Cependant, si la demande est aussi étonnante que celle de l'hybride Toyota Prius, GM devrait logiquement faire suivre la production.

Comparons avec la Prius

Ces projections de production sont encourageantes pour GM, et il n'est pas inutile de les mettre en perspective avec les ventes de la Toyota Prius. En 1998, à sa première année complète, la Prius a été vendue à 17 700 exemplaires. La production a baissé à 15 200 unités à sa deuxième année, alors qu'elle n'était offerte qu'au Japon. Si GM vend 60 000 Volt en 2012, la progression sera beaucoup plus rapide que celle de la Prius, mais il faut dire que le monde est bien différent maintenant que Toyota a ouvert le chemin avec son hybride en parallèle essence-électricité.

Toyota a dû attendre la septième année de production, en 2004, pour que la Prius franchisse le cap des 60 000 ventes par année (cette année-là, les ventes avaient explosé à 125 700 véhicules). Mais le marché de l'exportation américain était déjà crucial, puisqu'il se vendait presque autant de Prius aux États-Unis qu'au Japon, une tendance qui se maintient depuis. Toyota a vendu 404 200 Prius en 2009 dans le monde entier, dont 144 000 au Japon et 140 000 aux États-Unis.

Il est vraisemblable que les ventes de la Volt aux États-Unis se fassent en partie aux dépens des ventes nord-américaines de Prius.

Le prix de la Volt est de 41 000$US, moins une subvention fédérale américaine de 7500$US à laquelle la Prius n'est pas admissible (le Canada n'a pas encore annoncé s'il imitera les États-Unis). C'est 33 500$US pour le consommateur américain. Ce prix est critiqué comme étant trop élevé, puisque c'est 6000 ou 7000$US de plus qu'une intermédiaire à essence et près de 10 000$US de plus que la Prius de base (23 810$US en 2011), qui est la concurrence, malgré sa taille plus petite.

Doug Parks, cadre de GM, a indiqué que le prix final de la Volt pourrait être plus bas que celui annoncé.

Une électrique pas tout à fait électrique

La Volt est décrite par GM comme une «électrique à autonomie étendue», mais c'est réellement une «hybride en série»... mais pas tout à fait. Sauf exception, elle est propulsée par un moteur électrique. Son moteur à essence ne démarre qu'après une soixantaine de kilomètres 100% électriques, seulement pour activer une génératrice qui recharge les batteries et prolonge l'autonomie de la Volt. Ce qui est la définition d'une hybride en série.

La Prius, elle, est une «hybride en parallèle», un principe où deux moteurs, l'un électrique, l'autre à essence, propulsent la voiture en appliquant tous deux leur force aux roues.

Par contre, la Volt élude les classifications, car un dispositif mécanique permet sporadiquement au moteur à essence d'assister le moteur électrique. Par exemple, dans certaines accélérations sur l'autoroute, une partie de la force du moteur à essence est appliquée aux roues pour régulariser l'accélération. Mais, à part cette exception, la Volt est propulsée essentiellement par son moteur électrique.