On peut s'interroger sur la raison d'être des "voitures-image", ces modèles sportifs à diffusion limitée qui coiffent les gammes des constructeurs.

Sur le plan commercial, l'exercice peut sembler peu rentable, mais sur le plan de l'image, il est inestimable. En revanche, les réactions des amateurs de belles mécaniques à la vue de l'Audi RS7 nous font nuancer le jugement.

Cette voiture fait de l'effet.

La série des RS, inaugurée il y a 30 ans, a permis à Audi de se forger une bonne réputation auprès des esthètes et des collectionneurs. La RS7 vient pimenter la gamme.

Ce modèle d'exception fait l'objet de discrètes retouches esthétiques dans le but de dynamiser ses lignes.

250, 280 ou 305 km/h?

La RS7 offre des performances hors du commun, mais elle n'en oublie pas le confort. Comme les A7 et S7, le modèle propose une climatisation à quatre zones, un système audio Bang&Olufsen et une fonction d'arrêt automatique (pour abaisser la consommation de carburant). Dans ce domaine, le V8 de la RS7 a aussi un dispositif de désactivation des cylindres.

Cette Audi va à l'encontre des vents dominants. Alors que l'heure est à la réduction de la vitesse, ce modèle reçoit un V8 de 4 L suralimenté dont la puissance est rehaussée pour atteindre 560 chevaux. Le moteur se distingue par ses relances diaboliques. Et que dire de la vitesse de pointe? L'acheteur a le choix de faire "débloquer" à l'usine le limiteur électronique qui peut plafonner à 250, 280 ou 305 km/h. À vous de choisir.

Pour filer à ces vitesses, le châssis a été revu. Le rouage à quatre roues motrices demeure, mais s'ajoute un différentiel sport qui modifie en continu le couple entre les roues arrière. Deux types de suspension sont offertes. En série, la RS7 est dotée d'un système pneumatique comportant quatre modes: automatique, dynamique, confort et individuel, ce dernier permettant d'agir sur le fonctionnement de la direction, sur la gestion du moteur et de la boîte de vitesse, ainsi que sur le différentiel. La RS7 peut également être équipée d'un châssis sport comprenant une suspension combinant des ressorts en acier et des amortisseurs à triple réglage interconnectés par des conduites d'huile. Une direction avec démultiplication variable en continu est aussi offerte. Les freins font appel à des disques offrant un gain de trois kilos par rapport à la précédente génération, gain pouvant aller jusqu'à 10 kilos si on retient l'option céramique carbone. Mais considérant l'état lamentable de notre réseau routier et l'impossibilité de tirer toute la quintessence de ces transformations, toutes ces "options" sont superflues.