Avto VAZ, le constructeur automobile russe qui continue encore et toujours la célèbre Lada, a deux objectifs pour 2010. Vendre 400 000 autos en Russie et cesser de perdre de l'argent. C'est ce que rapporte l'agence de presse Reuters, à qui s'est confié le président d'Avto VAZ, Igor Komarov.

«Nous allons conserver la même part de marché. Nous ne sommes pas des magiciens, alors ce sera 24, 25% selon les conditions du marché, la population, les acheteurs», a dit M. Komarov, fataliste.

 

Si l'économie permet des ventes totales de 1,7 million de véhicules en 2010, on devrait en avoir 400 000. Ce serait déjà une bonne amélioration: l'an dernier, le fabricant des Lada a vendu 294 737 Lada assemblées et 43 047 kits à assembler. C'est une baisse considérable, par rapport aux 920 000 vendues en 2008 (les chiffres de vente russes varient d'une source à l'autre).

 

M. Komarov n'a pas l'air de péter le feu, mais qui le blâmerait? Sa compagnie fait les Lada. AvtoVAZ a vécu une année 2009 aussi atroce que celle de General Motors, à une plus petite échelle, mais sans retomber sur ses pieds à la fin, comme GM semble l'avoir fait. La compagnie survit seulement grâce à un sauvetage gouvernemental et une perfusion d'un 1,1 milliard de dollars. AvtoVAZ exploite une technologie des années 70 et 80, et est confinée au marché des voitures les plus bas de gamme. La restructuration de 2009 s'est faite au prix de 100 000 mises à pied, mais la compagnie a encore sur le dos des usines géantes peu efficaces et peu productives.

 

Le gouvernement russe a passé l'année à tordre le bras de l'actionnaire minoritaire (25%) Renault, afin qu'il injecte des capitaux frais dans AvtoVAZ et sa marque Lada.

 

Le modeste énoncé d'objectifs de Lada survient une semaine après que sa valeur commerciale réelle ait été évaluée à un dollar par le président du plus grand importateur russe de voitures. «Il faudrait vendre ça pour 1 $ à Renault a dit Sergueï Petrov au Welt am Sonntag, le magazine dominical du quotidien allemand Die Welt (Le Monde). Une telle prise de contrôle, ce serait une bénédiction. En Allemagne de l'Est, les vieilles usines ont été vendues pour un mark; pourquoi celles de Russie vaudraient-elles des milliards?» a dit M. Petrov, qui dirige l'importateur multimarque Rolf Co.

 

Selon ce concurrent direct de Lada sur le marché russe, AvtoVAZ est un canard boiteux et même une importante injection de capital (après son rachat hypothétique par un constructeur étranger) aurait de grandes chances d'échouer. «Si Renault achetait le reste d'AvtoVaz, il devrait faire face à un syndicat qui, dans les faits, est soumis à l'État et capable de détruire la compagnie. Nous n'avons pas d'institutions faites pour assurer la survie des plus compétitifs.»

 

Sources: Reuters; Die Welt.