Le constructeur automobile chinois Beijing Automotive Industry (BAIC) a annoncé lundi avoir accepté d'acquérir certains actifs de Saab, la filiale suédoise de l'Américain General Motors.

BAIC, cinquième constructeur chinois, a précisé qu'il se verrait céder les brevets pour la fabrication de la compacte Saab 9-3, de la berline Saab 9-5, de moteurs et de boîtes de vitesse, selon un communiqué de la société. Saab aidera également BAIC à développer ses propres véhicules en utilisant la technologie du fabricant suédois, a ajouter le texte.

 

Le groupe chinois a qualifié l'accord d'«étape importante pour la coopération stratégique entre BAIC et Saab». Aucun détail financier n'a été divulgué. «C'est une décision intelligente, les sociétés chinoises ont du mal à gérer les marques qu'elles ont acquises, a souligné Hou Yankun, analyste pour Nomura International basé à Hong Kong. Le secteur automobile chinois a besoin de technologie. Quand vous disposez de la technologie, vous pouvez lancer de meilleurs modèles, ce qui est essentiel, et construire votre marque progressivement», a-t-il dit à l'AFP.

 

Jan Ake Jonsson, directeur général de Saab, a qualifié pour sa part l'accord d'«excellent pour les deux parties, maintenant et pour l'avenir». «Nous avons développé une bonne relation avec BAIC et souhaitons travailler avec eux pour intégrer cette technologie Saab dans leurs futurs véhicules», a-t-il dit.

 

Pour l'offre Saab, le groupe chinois s'était d'abord allié à un petit producteur suédois de bolides de luxe, Koenigsegg. Mais ce dernier s'était retiré, le mois dernier, faute d'obtenir la garantie de son gouvernement pour un prêt de 600 millions de dollars de la Banque d'investissement européenne.

 

Saab Automobile, qui a périclité depuis 1990 durant les deux décennies passées dans le giron de General Motors avec des pertes chroniques et un vieillissement de sa gamme jadis réputée pour son avance technique, n'a vendu qu'environ 93 000 voitures l'an dernier.

 

Depuis le début de l'année, les ventes de Saab ont encore reculé de plus de 65%, plombées par les incertitudes quant à l'avenir de la marque.

 

Sur les six premiers mois de l'année, BAIC a enregistré un bénéfice net de 370 millions de dollars, en hausse de 78% en glissement annuel, selon les médias chinois. BAIC, créé en 1958 et qui a des coentreprises avec l'Allemand Daimler et le Sud-coréen Hyundai, avait été candidat malheureux à la reprise d'Opel, autre filiale européenne de GM, faute d'accord sur la question de la propriété intellectuelle.

 

Le marché automobile chinois est depuis le début de l'année le premier de la planète.